Camille marchait tranquillement, le regard baladeur sur la plaine pudique. Elle s'arrêta soudain, les pieds dans l'eau, sans doute une petite rivière qui passait par là. La jeune fille baissa les yeux et sourit. Elle prit son chapeau de paille dans les mains et passa sa main dans les cheveux. Une belle journée qui commence.

Maxime se promenait, les mains dans les poches, la tête baissée sur ses pieds, les observant avancer l'un après l'autre comme s'il ne les commandait pas. Il fronça les sourcils, pensif, réfléchissant à ce qu'il se passait un peu dans sa vie. Il n'avait pas vu la jeune fille.

Camille remit son chapeau et regarda à nouveau la prairie déserte. Enfin pas totalement. Un mec passa juste devant elle, sans la voir. Elle leva un sourcil avec un sourire amusé. La jeune fille se tourna vers le jeune homme qui semblait passionné par ses pieds. Elle fit un petit geste de la main :

« Euh, Salut ! »

Dit-elle suivit d'un grand sourire.

Maxime, relativement plongé dans de profondes pensées, sursauta brusquement, tombant presque dans le sable. Il se redressa, posant ses yeux bleus et amusés sur la jeune femme qu'il n'avait pas vu jusque là.
‹ Vous m'avez fait une de ces peurs... ›
Il s'approcha, un sourire jovial aux lèvres.
‹ Moi c'est Maxime. Mais on m'appelle Max, parfois. ›
Se présenta-t-il en lui tendant la main.

Camille s'approcha un peu aussi toujours un grand sourire aux lèvres :

« Ah je suis désolé, je voulais pas »

Elle lacha un petit rire amusé en se rappelant du sursaut de ce Maxime :

« Eh bien enchanté Max ! Moi c'est Camille »

Elle hocha la tête et lui serra la main doucement. Faut dire qu'elle a pas beaucoup de force dans les bras la demoiselle.

En effet, et il aurait vite fait de lui briser le bras.
‹ Tu... tu es arrivée lundi ? Je ne t'ai encore jamais vue, sur l'île. ›
Commenta-t-il, les sourcils froncés, lui lâchant la main pour la remettre dans sa poche.

D'ailleurs elle a essayé de faire de la boxe mais étrangement ça n'a pas marché
Une fois sa main libéré, elle reprit son chapeau dans les mains :

« Oui, Lundi, je connais encore personne. J'aime pas ça »

Dit-elle en se passant la main dans les cheveux et en se mordant les lèvres avec un petit sourire gêné.

Il se passa une main dans ses cheveux bruns et en bataille, lui donnant réellement un air d'homme abandonné ici.
‹ Oh t'en fais pas, tu rencontreras vite du monde. Tu es de quel camp ? ›

« Les Piques ! Et toi ? »
Camille l'observa plus en détail, il avait une chevelure un peu longue ce qui montrait qu'il devait être là depuis un petit moment, à moins que ce ne soit sa coiffure habituel, peut-être. Bon en tout cas il avait des yeux super intriguants, magnifique même et la petite barbe ça lui donnait bon genre.

Oui, ses cheveux avaient en effet bien poussé sur l'île. C'est que... les coiffeurs étaient manquants par ici.
- Je suis le chef des Trèfles.
Répondit-il en lui souriant, lui montrant que cela ne posait pas de problèmes.
- D'ailleurs... je suis chez toi ici.

« Tu parles, chez moi, je connais même pas »
Effectivement, elle ne conciderait pas cet endroit comme chez elle car il lui était totalement étranger. La façon dont-il l'avait dit, lui fit afficher un petit sourire narquoi, elle se pencha un peu vers lui :
« Pourquoi t'as pas le droit d'être là ? »
Elle lacha un petit rire ,qui lui fit plisser les yeux et se redressa petit à petit.

Maxime lui lança une grimace amusée.
- Disons que... avant, on était tous ensembles puis quelques évènements nous ont séparés et chacun a suivit celui qu'il voulait et voilà que maintenant, il y a différents camps. J'ai pas tellement le droit d'être là parce que ce n'est pas mon camp.

Camille hocha les épaules et leva les yeux au ciel, comment ça se fait que les hommes soient incapables de rester unis ? Bref, elle arrivait pile au moment où tous le monde se sépare. Elle reposa son regard sur Max :
« Et qu'est ce qu'ils vont faire s'ils te trouvent là ? »
Ils vont juste lui demander de partir ? Vachement utile. Elle était pressée de voir comment était le chef du camp auquel elle appartenait.

Maxime baissa les yeux.
- D'habitude, Warren - ton chef - est un bon ami. Mais j'ai l'impression qu'il m'en veut pour une chose que je n'ai pas fais...

Camille le regarda avec air gêné, elle semblait avoir touché un sujet qui portait sur un évènement récent et donc encore sensible. Elle avait de la peine en le voyant baisser le regard. Warren était son chef donc, il faudrait qu'elle le rencontre quand même. Elle hésitait à lui demander qu'elle était cette histoire. Peut-être avait-il besoin d'en parler, mais sûrement pas à une connaissance d'aujourd'hui:

« Et ... Est-ce trop de ... Te demander ce qui c'est passé ? ... »

Maxime soupira. Autant le raconter à quelqu'un qu'il ne connaissait pas encore beaucoup, c'était souvent plus simple, au final.
- J'ai été attaqué par un loup récemment. (Il montra la cicatrice qui barrait sa joue et son front, et celle qui lui marbrait le torse, relevant un peu son T-shirt, nullement gêné) Avec une petite fille qui s'appelait Marianne. Pendant l'attaque, elle est... (il serra les dents) ... morte. C'était la protégée de Warren et quand il l'a su, il est parti, furieux, avant même que je ne lui explique.

Camille était désolée de l'avoir à moitié obligé à raconter ça. Surtout que ce genre de chose, ça ne se raconte pas comme ça. Les pauvres, par des loups ... Elle imagina la petite fille. Normal que Warren soit si furieux et en même temps sa colère l'aveugle, il ne sait rien. Camille avait regardé les cicatrices et avait fait quelques grimaces en les voyant. Elle regarda tristement Max, qu'est ce qu'on peut faire après ça :
« Et c'est ainsi que les clans se montent les uns contre les autres ... Je suis désolé pour toi et cette petite »
Elle regarda la prairie avec un peu de mélencolie, elle venait d'arriver et voilà qu'elle apprenait qu'il y avait déjà pleins de problèmes ici. Cette vie ici s'annonçait mouvementé. Et si elle recontrait Warren, elle pourrait peut-être l'aider. L'aider à quoi au faite ? Ca ne ramènera pas Marianne tout ça. Alors Camille, tu vas faire quoi ?

Il ne répondit rien, gardant ses yeux bleus clairs posés sur elle, l'observant. Il posa une main sur son épaule de façon naturelle.
- T'en fais pas, t'y peux rien.
Il soupira doucement puis lui sourit.
- Tu verras, la vie sur l'île est bien plus mouvementée qu'elle n'en a l'air.

Alors que c'était plutôt à elle de le réconforter, les rôles semblaient s'inverser. Elle répondit avec un sourire sincère. Une vie mouvementée :
« J'en ai bien l'impression »
C'est ce qu'elle avait désiré finalement. Elle commençait à avoir froid dans ses baskets et ses chaussettes trempées. Elle souleva ses pieds l'un après l'autre et se décala pour sortir de la petite rivière, elle s'agrippa au bras de Max et avec un signe de tête l'invita à marcher tout droit vers la prairie qui semblait infinie. L'île n'était pas bonne pour la relation entre les personnes, mais il faut avouer qu'elle était magnifique.

Maxime l'aida en la tirant pour qu'elle s'extirpe de là et se mit à marcher, lui prenant la main. Pour lui, tout ça était naturel, il agissait ainsi avec tout le monde, ou presque. Il observa un long moment la prairie sans rien dire, puis brisa le silence.
- D'où viens-tu ?

Pour elle-même tout était normal, Camille marchait toujours dans l'affectif avec toutes les personnes qu'elle recontrait même si souvent les personnes ne sont pas comme ça. D'ailleurs, elle était contente de voir que lui était pareil, ça lui faisait un soutient. Elle lui sourit :

« Je viens d'Australie, et toi ? »

Elle faisait attention où elle marchait, histoire de pas s'éclater le genou par terre, mais elle ne pouvait défaire son regard de la prairie qui changeait de couleur.

Il passa même son bras autour de son épaule.
- Écosse. C'est bien, l'Australie ?
Demanda-t-il, curieux. Il n'avait jamais eu l'occasion d'aller nulle part.

Et elle passa son bras autour de sa taille, un genre de grand frère, ouais, un comme elle aurait voulu en avoir:

« C'était bien, c'était beau »

Elle se rappela de sa campagne, ça lui manquait, remarque cette prairie y ressemblait beaucoup :

« Et l'écosse ? Pas trop froid ? »

Dit-elle sur un ton amusé.

Il rit doucement.
- Plus froid que chez toi certainement, mais j'y étais habituée, donc ça allait. Enfin, il me semble.

Camille suivit son rire :

« Si je viens chez toi, je finis en glaçon, assuré ! »

Elle sourit à nouveau :

« Ca fait longtemps que t'es là non ? »