«  J'en ai marre, marre, MAARRRRE »
Habillée telle une Lara Croft, Victorine avait perdue toute notion du temps et bientôt elle perdrait sa tête. Cela faisait quelques jours déjà que le bateau les avaient abandonnés et elle n'avait plus croisé un seul être humain. Sur les nerfs elle était partie marcher comme souvent pour se calmer et elle s'était un peu perdue. Enfin bon perdue, c'est pas comme si quelqu'un connaissait cette île. Pour ne pas paniqué elle se répétait mentalement qu'elle était en exploration. Habillé de bottines style rangers, d'un short court en jean, d'un débarduer et d'un gilet à capuche, elle n'aurait jamais prévue être abandonnée en pleine mer. Tout ça à cause d'un garçon qui n'était surement pas à bord car elle ne l'avait pas croisé !.
«  ARGH ! Faut vraiment que je me calme. Victorine respire, une deux, respire, ca va aller. »
Oui elle paniquait un peu, mais juste un tout petit peu hein =D.
Elle continua de marcher et déboucha dans une clairière. Instantanément elle perçut un mouvement dans les herbes hautes, c'est alors qu'elle aperçu un troupeau de biche. Elle se figea, espérant ralentir les battements de son cœur.

Il avait entendu une voix. Enfin, un espèce de cri de femme en mode "j'en ai maaaaarre". Alors, intrigué, Max avait décidé de voir d'où ça venait. Il ne mit pas longtemps à la trouver ; c'était pas très compliqué, disons qu'elle n'était pas bien discrète. Il l'observa de loin, la suivant derrière de plusieurs mètres, de façon à rester facilement tapi. Alors, elle déboula dans une clairière qu'il ne connaissait pas non plus. Il la sentit se crisper. Il fronça les sourcils, et s'approcha derrière-elle, persuadé qu'elle ne l'entendrait même pas approcher tant elle semblait.. quoi, fascinée ? Apeurée ? Il n'en savait rien. Il aperçu alors des biches. Il eut un sourire narquois, et s'approchant juste derrière-lui, lui murmura à l'oreille : " Je serais vous, je respirerais calmement encore une fois au moins. "

Fixant les paisibles biches, elle essayait de cadencer sa respiration et de vider sa tête. Depuis qu'elle était seule, elle avait l'impression qu'une horde de mini elle avait envahi sa tête. C'était donc comme ça qu'on devenait fou ?! Perdue dans sa pseudo-méditation, elle réagit moins rapidement que d'habitude quand elle l'entendit à son oreille. Mais elle réagit exactement pareil. Elle eu d'abord un mouvement de fuite en avant de quelques pas avant de se retourner. Juste histoire de se retrouver à distance de bras du nouvel arrivant. Tendue, elle sentit sa mâchoire se crisper. Non elle n'était pas sur la défensive, enfin juste un peu. Elle posa ses yeux bleus sur son interlocuteur. A première vue il ne paraissait pas lui vouloir du mal et il paraissait même très détendu.

« T'es un peu un malade mais .. enchanté ! »

Quatre yeux bleus qui se croisèrent. Il eut un sourire amusé en voyant sa réaction ; elle semblait bien tendue. Lui n'était pas du genre à se faire du soucis pour ceci et cela ; vivre au jour le jour. Il l'observa rapidement. Elle était charmante. " On devient tous fous en restant ici, tu verras. On dirait que tu n'as plus croisé âme humaine depuis des jours... c'est le cas ? " demanda-t-il sans bouger, mettant une main dans une poche, et l'autre dans ses cheveux bruns. " Oh oui excuse-moi. Maxime, enchanté ! "

Elle n'était pas du genre à croire au destin ou à ses conneries du genre, mais elle savait juste que cette rencontre marquait la fin de sa solitude. Il ne l'abandonnerait pas ici, toute seule, enfin elle ne lui laisserait pas le choix. Tout un tas de sentiment se mélangeait en elle et pour l'instant elle ne distinguait pas bien que cet homme était un homme et plutôt pas mal, dans son esprit brouillé pour l'instant c'était « quelqu'un » du nom de Maxime. « J'ai jamais été seule de ma vie. Dans la rue y'a toujours des gens qui marchent. Je sais pas combien de temps cela fait que le bateau nous a laissé ... mais je suis toute seule depuis ce moment. Déjà qu'avant j'étais pas bien nette, j'ai l'impression qu'une colonie habite dans ma tête. Mais faut pas paniquer un ça va aller ! ».

Elle s'arreta net de parler. Quand elle était stressée elle parlait beaucoup. Son stress devait plutôt être lié à l'excitation de retrouver une vie un temps soit peu normal bien qu'ils soient au milieu de nulel part. Mais surtout elle ne voulait pas l'effrayer, bien qu'elle n'avait jamais fait peur à un homme. Elle afficha un petit sourire en coin. « Victorine ».

Il avait du mal à suivre, le pauvre. Il tentait réellement de suivre le flot de paroles qu'elle débitait, mais il avait du mal à se concentrer lui aussi depuis qu'il était ici. " ... Ne t'en fais pas, moi aussi j'ai une colonie dans ma tête. " Il lui fit un clin d'oeil. Il se retourna, observant les cerfs. Etaient-ils là pour être chassés, puis mangés ? Il se voyait bien en chasser un, mais de là à le préparer, le cuisiner et tout, ce n'était pas tellement son truc. Il reporta son attention sur la jeune femme quand elle se présenta mais manque de bol, il n'avait pas entièrement compris son nom. Il n'écoutait pas, et ses pensées étaient si présentes qu'il avait loupé les présentations. Merde. Pour ne rien montrer, il répondit, n'utilisant que le début du nom qu'il avait entendu : " D'accord, eh bien, enchanté Vic'. Je peux t'appeler comme ça ? " Il lui sourit, espérant qu'elle ne remarquerait rien, ou qu'à la limite, elle répèterait son nom.

« Bien sur. »
Elle avait déjà eu tout un tas de surnoms passant parfois par de très originaux, mais Vic' et Vicky était ceux qui revenait le plus souvent ou Chérie pour ceux dont la mémoire était équivalente à celle d'un poisson rouge. D'un coup son ventre gargouilla bruyamment. Elle qui d'habitude aimait les restaurants gastronomiques et la viande elle avait été servie depuis son arrivée : fruits et ... fruits. Ses yeux se posèrent sur Maxime qui lui fixait quelque chose un peu plus loin. Elle suivit son regard, il regardait les animaux. « On est censé les .... » Elle ne finit pas sa phrase. Qu'avait-elle a dire ? Chasser, manger, préparer. Elle n'avait jamais fait ça. Il le faudrait peut-être à un moment. Mais déjà fallait-il tuer. Puis ensuite il faudrait s'exercer sur cette premiere victime. Du gâchis ; Quelqu'un sur cet ile saurait bien comment on préparait du gibier.

Ouf, sauvé. Max, tu n'iras pas loin comme ça. Maxime regardait les cerfs en secouant la tête, haussant les épaules à la question mi-formulée de "Vic'". " Aucune idée. Perso, j'étais déjà pas un as en cuisine, alors cuisiner ce genre de bestiole... " marmonna-t-il en enfonçant ses mains encore plus au fond de ses poches. Une bonne viande.. Une bonne viande saignante. Il secoua la tête, dépassé. La vie sauvage le rendait vraiment taré.

« On est quand même pas mal a avoir atterrit ici, y'a bien quelqu'un dans le tas qui sera chasseur. Après cuisiner, j'ai du le voir faire un jour, s'il le faut il le faut. » Elle avait prononcé ses mots sur un ton platonique. Elle n'était pas prête psychologiquement à affronter tout ça, mais bientôt son organisme lui réclamerait de la viande. Et si elle n'en avait pas ... elle en aurait.

« Rassure moi, tu as déjà discuté avec d'autres gens sur cette île ». Si la réponse était négative ses nerfs lâcheraient surement. Ce n'est pas que la vie en solitaire avec Maxime pouvait la dégouté c'était juste que vu leur motivation, ils n'iraient pas bien loin à deux.

" Tu crois vraiment que beaucoup de gens avaient le métier de 'chasseur' avant de prendre le bateau ? " dit-il en rigolant, espérant détendre un peu l'atmosphère. Il soupira. Finalement, il s'assit là par terre, il en avait marre d'être debout. Il passa une main dans ses courts cheveux, et commença à se ronger les ongles. " Oui, t'en fais pas, j'ai vu pas mal de personnes. On n'est pas les seuls ici. Tu ne vas pas me faire une crise de nerfs là de suite, hein ? " demanda-t-il, avec un sourire.

Elle sourit à sa réplique. Peut-être y avait-il un chasseur d'ours polaire venu du fin fond de l'antarctique hein . " Peut être des passionnés " ou des policiers qui savent tirés avec des armes à feu. Oui bon tout n'était pas clair dans sa tête encore, mais c'était vraiment bizarre de revenir à l'âge de pierre. C'était comme si le monde avait formé une boucle. Enfin heureusement que les femmes préhistoriques n'avaient pas été habillés comme elle. Elle regarda Maxime s'asseoir, elle aurait bien fait comme lui, mais y'avait trop de bêtes pour l'instant sur le sol. Elle glissa ses mains dans les poches arrières de son short. Il semblait avoir été beaucoup a s'être fait piégé par cette croisière. Elle n'y avait vraiment préter aucune attention sur le bateau, elle aurait peut-être du. " Non c'est bon, j'me suis calmée. Tu faisais quoi avant d'arrivé ici ?" La curiosité n'est pas toujours un vilain défaut.

Il tapota la place à côté de lui, ne comprenant pas pourquoi elle ne s'asseyait pas à côté de lui. Il puait peut-être ... ? Mais quelles drôles d'idées qui lui venaient. Il n'avait même pas fait attention où est-ce qu'il s'était assis et peu lui importait. Lorsqu'il releva les yeux vers lui, il se sentit petit, la regardant d'en bas. " Euuuuuuh. " Vas-y Maxou, peut mieux faire. " Pas grand chose. " Evasif. Mais comment pouvait-il dire qu'après une scolarité catastrophique, après avoir redoublé deux fois dans sa scolarité, s'être fait viré sept fois entre collège et lycée, il était maintenant en fac de tourisme, à étudier au côté de jeunes qui avaient deux voire trois ans de moins que lui ? " Et toi ? "

Elle enviseagea de s'asseoir et ce fut la fatigue qui l'emporta. Elle s'assit en tailleur en face du jeune homme. Il n'avait pas l'air de vouloir parler de lui, beaucoup de gens étaient comme ça, mais bon vu ce que la vie leur réservait... elle s'imaginait déjà : plus de pudeur, plus d'intimité,... God ! Persone ne la croirait ... si un jour elle avait quelqu'un à qui raconter son histoire. Laissant son esprit vagabondé elle se mit à arracher l'herbe qui se trouvait devant ses jambes, comme quand elle était petite. " J'avais une vie de rêve ". Il fallait vraiment qu'elle évite d'y penser, enfin tous ceux ici avait le même problème. Ou peut-être qu'ici la vie serait mieux qu'avant pour certains. Elle le souhaitait, il lui faudrait un peu d'optimisme à l'avenir. " A la base, le bateau c'était des vacances ou bien ? ... Si tu me trouves chiante dit le mais c'est juste histoire de faire la conversation, depuis le temps que j'attends ça. " Elle rigola et releva la tête vers lui avec un sourire.

Une vie de rêve, pensa-t-il. En voilà une qui avait certainement eu de la chance. Il sentit son coeur se serrer. Au fond de son apparence désinvolte et "grand garçon" se cachait encore cet enfant de 5ans, violenté, presque violé, séparé de ses "parents". Il soupira, puis décida de penser à autre chose. Oui, il faisait peut-être parti de ceux pour qui ici, ça serait mieux qu'avant. " Non ne t'en fais pas, j'ai tendance à le dire quand quelqu'un me gave. " Avoua-t-il en souriant aussi, relevant les yeux vers elle. Il observa ses yeux bleus. " J'étais en 'voyage' avec ma fac. Mais ça me servait plus ou moins d'exil aussi. Et toi ? "

Tout comme elle Maxime était franc, elle ne le lâcherai certainement pas de sitot.
Pourquoi était-elle là déjà ? Elle n'avait jamais aimé la mer, encore moins le bateau. Et d'ailleurs elle avait été très malade au début. " Pour un garçon". Ou plutôt pour ce garçon. Inconsciemment elle se mit à arracher un peu plus violemment les brins d'herbes. Pourtant il lui manquait ce type. Mais de sur si elle le croisait sur cette île elle le frapperait. Il aurait pu passer la prendre chez elle, elle l'aurait suivi au bout du monde, mais non monsieur se veut mystérieux et maintenant elle peut dire au revoir à tout ce qu'elle connaissait et aimait pour lui. En valait-il la peine ? Après trois ans elle n'en n'était plus sur. " Pour un con." Elle soupira mais ne perdit pas son sourire, il était trop tard pour s'apitoyer.

Maxime eut un sourire stupide ; toutes les filles courent après un mec. Et d'après elle, il est toujours con en plus de ça. Il l'observa arracher de l'herbe et eut envie de lui mettre tout sur la tête comme un gosse mais ne fit rien. Il ne sait pas pourquoi mais il avait envie de lui plaire, sans pour autant d'avoir d'arrières pensées. Alors, jouer au gamin... c'était pas forcément la meilleure idée. " Oh. Mais donc... il est ici ? Comme c'est étrange. Moi aussi j'ai couru après une fille. Et elle est ici aussi. Mais ça, c'est du hasard. "

On passait la plupart de notre vie à courir après quelqu'un ou quelque chose : bonheur, amour... Au final ça servait pas à grand-chose, mais ça semblait être le supplice des hommes : désirer des choses qu'ils n'auront jamais. Un instant elle baissa la tête regardant ses mains pleines de terres. Ses mains d'habitude si propre. Par réflexe elle les essuya sur ses cuisses : sur un jean les traces de terre ne se voit pas, mais sur la peau héhè. Elle avait à présent l'air d'avoir fait un rallye militaire. Elle releva à nouveau la tête posant ses yeux bleus sur Maxime, elle passa une main dans ses cheveux pour écarter les quelques mèches qui s'étaient échappée de son chignon. Ainsi le hasard les avaient fait ce réunir Maxime et cette fille, elle ne misait rien sur le hasard : son type avait tout prévu même peut-être l'avait-il piégé. " Je suis heureuse pour toi, enfin si ce hasard te plait. Moi je ne sais pas s'il est ici. Il m'a envoyé le billet et j'ai foncé tête baissée. Ca va faire trois ans que je ne l'ai pas vu, mais j'espère qu'il en vaut la peine sinon on aura quelque chose à manger. "

Maxime ne put s'empêcher de rire. Cela n'avait rien de drôle, ni pour elle, ni pour lui, mais rire était sans doute la meilleure chose à faire. Un billet secret ? Une destination inconnue ? Une idée germa dans la tête de Max. " Quoi mais.. ? Et si c'était lui qui nous avait piégé ? " Il réfléchit, dubitatif, puis explosa de rire de nouveau. C'était stupide. " Et c'est quoi, ton ex ? " demanda-t-il, histoire de faire la conversation, en se mettant à arracher de l'herbe à son tour.

Elle explosa de rire, un rire franc à la proposition de Maxime. Et oui si Gavroche avait été un fou comme John Hammond dans Jurrasick Park. Si ça se trouve ils étaient tous au coeur d'une expérience. Toujours morte de rire elle se calma et afficha un grand sourire : " Jamais de la vie. Ce gars essaye de rendre la vie des autres meilleure. Et je suis pas sure que la vie qu'on est maintenant soit le fantasme de beaucoup. Mais je suis sure que dans une vie parallèle ou un truc du genre j'aurais été assez sadique pour avoir l'idée d'abandonner des gens sur une île. " Elle se remit à rire, oui parfois elle était un peu psychopathe sur les bords. D'un coup elle se redressa et abattu sa main gauche sur une de ses cuisses dans une grande claque. Lorsqu'elle la décolla, elle découvrit une petit tâche de sang dans sa main accompagnée du cadavre d'un moustique. " C'est vraiment pas fait pour moi ici". Pareil que pour la terre tout à l'heure elle essuya sa main sur sa cuisse. A présent elle avait un peu la dégaine d'une aventurière, mais juste la dégaine. " C'est pas vraiment mon ex. C'est un type que j'ai rencontré en vacances, on a passé de long moment ensemble et depuis je pense souvent à lui et une fois par an il m'envoit une carte, mais moi j'ai aucune adresse, juste son nom. Avant de le rencontrer, ma vie me semblait complète mais quand j'étais avec lui j'étais complète, c'est pas facile à expliquer, mais quand on s'est séparé quelque chose s'est mis à me manquer. C'est comme un bout de toi qu'avant t'avais pas conscience d'avoir perdu. Quand j'étais avec lui beaucoup de mes défauts disparaissait j'étais moins peste, moins méchante gratuitement, moins spontanée aussi. Je sais pas c'est bizarre. " un instant elle s'arrêta, l'observant arraché l'herbe, on avait tous ses mécanismes de gamins en fait. " et toi t'es content d'être sur cette île avec cette fille ?"

Il l'écouta avec attention. Ce mec devait être quelqu'un de bien s'il ne voulait que faire plaisir aux autres. Puis alors, il l'écouta de nouveau raconter son histoire, avec une attention qu'il accordait rarement. C'était une jolie histoire, on aurait dit le conte d'un livre. Quand elle eut finit, il hocha la tête, le regard perdu dans le vide. " Ne t'en fais pas, je comprends ce que tu veux dire. " dit-il en relevant les yeux vers elle, sérieux et attentif. Puis alors, il recommença à arracher son herbe et ne répondit pas de suite à sa question. Pas qu'il ne voulait pas lui donner la réponse, c'était surtout qu'il ne la connaissait pas. Il n'avait aucune idée, au fond de lui, s'il était heureux d'avoir retrouvé Ambre ou non. A la fois oui. Terriblement heureux. A la fois.. peut-être aurait-il mieux fallu qu'ils s'oublient mutuellement pour se préserver l'un l'autre. " C'est... compliqué. Disons qu'on a une relation aussi fusionnelle que destructrice. " Il releva la tête, un air sérieux et fébrile qui lui ressemblait guère. Cette profondeur qui ressortait parfois derrière sa carapace de désinvolture. La véritable personnalité de ce garçon de cinq ans à qui on avait arraché son enfance. Il soupira. Il se sentit obligé de raconter à son tour. Pas obligé mais... c'était comme un échange. " Je l'ai rencontré à la fac, et... la façon qu'elle avait d'être inaccessible... bref, j'en suis tombé fou amoureux alors que bon. C'est pas tellement mon truc d'origine. Et... au début elle me résistait, puis elle a finit par céder, et on est sorti ensemble pendant un moment. Sauf qu'on ne change pas en un mois, je l'ai.. trompée (il serra les dents de culpabilité) et du coup elle a rompu. Pourtant, je l'aimais, vraiment, mais c'était.. dans ma nature. Elle m'a accordé une nouvelle chance, et un an plus tard, on était de nouveau ensemble. Je ne sais pas si elle a voulu se venger ou je sais rien, mais un jour je suis rentrée chez elle, elle se tapait un autre type. Je lui ai cassé la gueule, et me suis barré sans un mot, disparaissant de la circulation entièrement. Je ne l'ai revue que là, sur l'île... " Il s'arrêta, se rendant compte qu'il avait vraiment beaucoup parlé. Il grimaça et lui adressa un sourire d'excuses.

La situation était devenue un tant soit peu sérieuse. Il l'avait écouté bien qu'en temps normal Victorine se confiait peu. Mais bon jouer les mijaurées n'aurait vraiment servit à rien. Elle attendit qu'il répond,et s'il choisissait de lui répondre. Elle savait bien que parfois parler du passé ou de soi n'était pas chose facile surtout vu les épreuves que certains avaient vécus. Sa relation était donc du genre : c'est le bien qui fait mal (♫). C'est alors qu'il commença à parler, elle l'écouta avec attention ne voulant pas rater le moindre petit détail de son histoire. Bien que parfois elle puisse afficher un air hautain, elle avait toujours écouté les gens parler. C'était le meilleur moyen de les décrypter pour ensuite choisir s'ils étaient plutôt ses amis ou ses ennemis. Quand il évoqua la tromperie elle vit quelques-uns de ses traits se crisper, elle aussi se crispa. Elle avait déjà été dans les deux rôles et celui de la tromper faisait nettement plus mal. Mais elle n'en porta pas préjudice à Maxime, il devait avoir certaines raisons, elle en avait eu et ne l'avait jamais regretté. Du moins c'est ce qu'elle se répétait. Elle ne su pas quoi penser de cette fille : après avoir autant souffert il fallait faire preuve d'une dose incroyable de méchanceté et tout ce qui va avec pour rendre la pareille. " Je crois que c'est dans notre nature de s'accrocher aux choses qui nous font du mal, regarde les femmes battues, ..." Elle s'arrêta là, il ne valait mieux pas qu'elle parte dans se débat là, jamais aucun homme n'avait essayé de lever les mains sur elle, mais elle ne traînait pas avec des hommes comme ça, ceux qui ne supporte pas que parfois une femme peut être supérieure à un homme. " Je ne la connais pas, enfin qu'à travers toi mais si cette fille est d'un naturel méchant, elle t'as trompé par pur esprit de vengeance, mais sinon je ne pense pas. Enfin comme toi et du coup elle j'ai déjà été dans les deux cas. J'ai été trompé et j'ai trompé. C'était pas le même gars, mais je voulais pas faire souffrir le deuxième car j'avais énormément souffert moi. Ca s'est juste passé. Mais c'est dur de pardonner et de reconstruire derrière ça. C'est comme essayer de reconstruire un château de cartes qui auraient pris feu. Les bases sont plus jamais les mêmes. "

C'est le bien qui fait mal

Il secoua la tête, l'écoutant débattre. Les femmes battues ? Lui aussi avait été dans ce cas-là. Celui de l'enfant réprimé qui s'accrochait pourtant désespérément à ses parents méprisants. Il soupira longuement. Il réfléchit aux paroles de Vic' (il ne savait toujours pas son nom entier...), mais cela ne collait pas avec l'image d'Ambre. Il releva les yeux vers elle. " Non, ce n'est pas ça. Elle n'est pas méchante, elle a juste eu.. un moment de faiblesse. Elle a ... sombré dans la drogue. Mais même ça, je ne l'ai pas vu. Je n'ai vu que la trahison alors que moi je lui avais plusieurs fois fait le coup, et c'est moi le plus traître dans l'histoire ; moi j'étais conscient, pas drogué. " Et là, venait la question : alors donc, qu'est-ce qu'il allait se passer maintenant ? Justement, Maxime n'en avait aucune idée. Il l'aimait. Il l'aimait à en crever. Elle l'aimait aussi. Et donc ? La méfiance le retenait. Et lui-même ne voulait pas la blesser. Il serait capable de la tromper. Encore et encore. Il baissa les yeux, se sentant soudain tout petit, honteux. Il sentit la tension dans l'air, et marmonna alors, très bas, histoire de détendre un peu le sujet : " Au fait, tu veux bien me répéter ton nom ? Je ne l'ai pas entendu en entier... " Bravo, Max.

Elle l'écouta répondre à ses réflexions. Bon d'accord elle était toujours un peu dans les extrèmes. Mais à imaginer le pire on est pas dessus par le meilleur hein. C'est alors qu'il lui demanda de répéter son prénom. D'habitude les gens avaient du mal de le retenir, mais lui ne l'avait pas entendu. " T'as qu'à m'appeler Maxime ". Elle sourit niaisement, peut-être que lui ne trouvait pas ça amusant et elle si, c'était une mini blague mais il en faut peut pour être heureux. " Vic-to-ri-ne, mais t'es franchement pas obligé de le retenir". Un bruit sourd retentit depuis son ventre, comme un tambour de machine à laver. Elle n'allait quand même pas manger un cerf si ?! il lui faudrait des jours, autant commencer à manger de l'herbe. " Tu saurais pas ou il y a des petits trucs à manger par hasard ?!"

(J'adore comme tu écris <3)
Au début il ne comprit pas, et la regarda, sans réagir, ne sachant pas trop s'il devait rire.. ou pas. Finalement, en l'entendant rire, il joignit son rire au sien, détendu. Il hocha la tête comme un élève devant sa maîtresse. " D'accord. Victorine, Victorine, Victorine... " répéta-t-il plusieurs fois. " Ca devrait aller ! C'est joli. " commenta-t-il. C'était un prénom pas courant, disons. Il entendit le grognement du ventre de la jeune femme et ne put s'empêcher de rire. Il se leva alors, essuyant son jean avec ses mains une fois debout. " On va essayer de trouver ça, allez debout. " dit-il en lui tendant la main pour l'aider à se relever, souriant.

( ohw merci :stp: )

Elle sourit à sa réponse "c'est jolie". Elle ne s'y était jamais vraiment faite. Enfin les gens qu'elle aimait bien avait du mal de le retenir et ça partait souvent n'importe comment, mais elle aimait le rappeler aux gens qui la prennait de haut. Ceux qui veulent tout contrôler et bien quand ils essayent de vous passer un savon et qu'ils oublient votre prénom cela n'a plus aucune crédibilité. Elle accepta sa main avec joie et la tenue fermement pour se relever. une fois debout elle planta ses yeux bleus dans les siens, pencha légèrement la tête sur le côté et prononca juste un mot : " Faim". Non tout ne tournait pas toujours rond chez la belle brune, mais sincérement agir raisonnablement en ayant faim était contre sa nature. " Montre moi comme tu chasses bien " dit-elle en affichant un sourire malicieux.