Cruel ? Etais-ce possible de passer un aussi bon moment avec un homme cruel ? Elle se mit à regarder son visage plus distinctement, il ne semblait pas avoir pris du recul par rapport à son histoire, enfin bon elle était sans doute la seule personne qui lorsqu'elle prenait du recul par rapport à une situation arrivait toujours à la tourner en sa faveur. Même si c'était elle la fautive au départ. C'était la reine des bonnes raisons. " Comme tu veux, c'est pas grave si je ne la rencontre jamais." Elle voulait vraiment ne pas le frustré, il avait déjà l'air rongé par la culpabilité. " Cruel ... sérieusement ?! J'ai vraiment du mal à y croire. Le moment qu'on vient de passer te décrit pas comme un homme cruel. Un gamin oui. " Elle s'arrêta et lui sourit. C'était deux grands gamins en fait. et elle aimait ça, quand on est jeune on a pas besoin d'être toujours sérieux. " S'il est sur cette île . . . je te présenterais Gavroche, mais je suis vraiment pas sure que tu l'apprécies, sauf peut-être pour lui mettre des claques ".

Il nota sa surprise, et cela l'amusa, au fond. Elle le croyait réellement si gentil, juste avec cette apparente bonne humeur et sa personnalité de grand enfant ? Il sourit. " Non, non, je te la présenterais, si tu veux. " affirma-t-il néanmoins. Après-tout, si elle y tenait... Il lâcha un petit rire quand elle revint sur son mot "cruel". " Disons que tu vas la trouver trop belle, trop gentille, trop douce, pour le mal que je lui ai fais. " Il ne savait pas de qui c'était la faute. De lui au départ. D'elle après. Des deux, au final. C'est lui qui s'estimait blessé, sans doute par fierté. Mais ne l'était-elle pas aussi ? " Je lui en mettrais pas, c'est promis. Pourquoi, il est comment, moralement ? " demanda-t-il alors, appréciant cet échange.

" Je suis trop narcissique pour trouver les autres filles trop belles " dit-elle en rigolant. Même les plus belles personnes pouvaient se révéler être un monstre. Elle le savait elle même quand elle était en colère pouvait se révéler être une peste monumentale. Elle sourit à cette pensé. Elle écouta Maxime, elle n'aurait vraiment rien contre le fait qu'il bouscule un peu Gavroche. " Je sais pas vraiment, j'ai toujours vu les filles l'apprécier plus que les garçons. Enfin surtout au début généralement il se fait détester et après quelques temps on l'apprécie. Tout en lui s'impose comme leader. C'est frustrant au début. Mais c'est un bon gars, il est dur à cerner c'est le genre de personnes qui même si tu cherches à l'énerver il va pas péter un plomb ni même devenir méchant. " Elle réfléchit, les choses qu'elle détestait chez les autres, chez lui cela passait. Mais elle avait toujours eu l'impression qu'il ne l'écoutait pas comme les autres, enfin il lui cédait plus facilement.

Il hocha la tête, l'écoutant. Lui aussi était impulsif, laissant ses nerfs contrôler ses réactions, pouvant s'emporter très vite. Ce que beaucoup ne supportait pas chez lui, c'était bien souvent sa façon de tout prendre au second degré. D'autres l'aimait pour ça. Il se demanda ce qu'Ambre pouvait bien lui trouver... " Je vois. Il est totalement différent de moi alors, on verra bien si ça colle ou pas ! " répondit-il en rigolant doucement. " Tu l'aimes ? " demanda-t-il soudain, de but en blanc, relevant les yeux vers elle. Bon ok, ce n'était sans doute pas ses affaires, et il aurait pu avoir une autre approche. Mais bon, Maxime ne cherchait pas souvent à se compliquer les choses, et allait souvent droit au but.

Sa question l'a dérouta complètement, mais elle ne comptait pas l'éviter. Elle se résigna à baisser les yeux et les ferma même avant de prendre une profonde inspiration. " Oui" Sa voix ne lui avait pas sonné fausse pourtant elle en doutait souvent après tout elle ne l'avait rencontrer qu'une fois dans sa vie. " Pas comme un frère mais pas comme un amoureux. " Effectivement souvent elle avait imaginé son mariage, mais jamais elle ne l'avait imaginé lui à ses côtés. " J'ai besoin de lui à mes côtés, mais je en l'épouserais pas. Enfin je pense que ce dernier point est plus discutable de mon côté que du sien. Il lui faut peut de chose dans sa vie essentiellement de la liberté, moi l'inconnu me fait pas tellement rêver, j'aime savoir que je peux retrouver dans un endroit à moi si ça va pas. Lui depuis plus de quatre ans ne s'est jamais arrêté quelque part plus de deux mois. Tu pourrais vivre comme ça toi ? "

Il attendit patiemment qu'elle réponde et l'écouta, tout en observant les alentours. C'était un endroit plutôt joli. Le soleil qui déclinait colorait les feuilles et l'herbe d'une lumière à peine orangée. Il la regarda de nouveau lorsqu'elle lui posa une question. Il ouvrit la bouche, puis la referma. Pensif, il resta un moment silencieux. Ne pas pouvoir se poser deux secondes, changer d'endroit pour vivre souvent, ne pas être sûr de pouvoir rentrer... " J'ai vécu toute mon enfance et mon adolescence comme ça. " répondit-il d'une voix basse en tonalité. Il grimaça. " Mais c'est vrai que je ne suis pas sûr que ça puisse correspondre à la vie d'une femme. "

Elle eu un léger sourire, un sourire désolée. C'est vrai qu'elle avait toujours eu beaucoup de chances et c'est aussi pour cela qu'elle ne se plaignait quasiment jamais, sa vie a elle avait été facile, elle pourrait l'être encore si sur cet île se trouvait Gavroche. Elle n'avait donc aucune raison de se plaindre de quoi que ce soit. " Je pense que ce mode de vie peut plaire à certaine femme. J'adore voyagé, mais à un moment j'ai besoin de retrouver ma vie calme". Respirant calmement elle essaya de se vider l'esprit tout en fixant les rayons du soleil qui commençaient à baisser dangereusement. " Tu sais comment retourner là ou tu 'vie' même de nuit ?!"

" C'est certain. On a tous besoin de sécurité. De se poser. " Il détourna le regard. Il n'aimait pas parler de son enfance. Il n'avait pas aimé le gamin qu'il avait été. Il ne s'aimait toujours pas aujourd'hui. A sa question il releva les yeux. " Euh... aucune idée mais je crois que je n'en prendrais pas le risque. Nous avons été attaqué par un ours avec ma soeur, la dernière fois... C'est tranquille ici, tu ne veux pas qu'on essaie de dormir là ? " demanda-t-il en balayant du regard la clairière. De toute façon, s'il se passait quelque chose, les cerfs les avertiraient.

" Euh ..." Elle se tendit un peu balayant elle aussi la clairière des yeux. Pour l'instant elle n'avait dormit que dans les arbres juste au cas ou, mais en sachant qu'il y avait des ours elle était un peu tendue. Que quand Madame dormait elle dormait très profondément, mais Maxime avait l'air plutôt serein. Perdue dans ses réfléxions, elle mit du temps à réaliser que le beau brun avait dit " ma soeur". Elle s'imagina un instant si son petit frère avait été avec elle. C'était impensable. " Si t'as pas peur de dormir avec moi."dit-elle avec un sourire malicieux sur les lèvres et un sourcil levé. Elle caressa le sol de sa chaussure, avant de s'allonger il vaudrait mieux inspecter le sol, au cas où il y est encore quelques épines.

L'étudiant, il comprit qu'elle hésitait. En effet, ce n'était pas sûr à 100% qu'ils ne se fassent pas manger dans la nuit. Mais Maxime comptait sur les cerfs - et ses sens à lui pour le réveiller si quelque chose n'allait pas. Finalement, il tourna la tête de nouveau vers elle, haussant un sourcil à son tour et un sourire de la même envergure s'étira aussi sur ses lèvres. " Au pire, je me ferais manger par une cannibale. " répondit-il sur un ton enjôleur. Finalement, il lui prit la main d'un seul coup et se mit à marcher. " Viens. ", dit-il, préférant trouver un endroit où il risquait pas d'y avoir de cactus souterrains. Un peu plus loin, alors qu'il écartait une branche de sa main libre, il découvrit un petit recoin contre une falaise faite de terre et de petits buissons. Ici au moins, il y aurait peut-être moins de chance, du moins, il se sentait plus protégé. " Ici, ça te va ? " Puis il la regarda, sérieux. " Si jamais tu ne veux pas, je peux aussi te ramener à ton abri, hein. "

Au pire il se ferait manger par une cannibale ?! Au mieux oui !! Elle fut un peu surprise de se mettre à marcher d'un coup mais fit un petit bond en avant pour rattraper son retard. Avant même quelle est réfléchit elle entendit sa voix fredonner; " Et on se prend la main, une fille au masculin, un garçon FEMININ..." Elle explosa de rire, mais fixa les réactions de Maxime car le sol pouvait arriver très vite même s'il semblait absorber par ce qu'il voyait. En effet ils débouchèrent dans une mini clairière contre une falaise. Oui ici celà ferait surement l'affaire. Elle hocha la tête en guise de réponde. " Je ne sais même pas lequel c'est mon abri, j'en ai un souvenir très très flou, mieux vaut peut-être rentrer de jour non ? "

Il hocha la tête, d'accord avec elle, fit mine d'inspecter le sol, et baissé, les yeux rivés sur ce qui semblait être de la mousse (par terre), il revint vers elle, naturel et l'air de rien. Puis soudain, il bondit et lui enserra les jambes pour tenter de la mettre par terre. " Tu vas voir ce qu'il va te faire le garçon MASCULIN èé "

Ils ne dormiraient peut-être pas si mal, car la mousse qui jonchait le sol semblait moelleuse et elle était bien verte. Enfin c'était pas la mousse qui recouvre les arbres quoi. Elle ne faisait plus attention à Maxime et là fut son erreur. Il lui enserra les jambes. Perdant quasiment instantanément à se quelle pouvait elle s'agrippa à son t-shirt. " A mon avis tu vas pas me faire grand chose beau parleur." Pas forcément sure d'elle elle ressera son emprise sur le pauvre tissus qui risquait de ne pas ressortir de la bataille entier.

Il leva un sourcil, remarquant qu'elle tenait maintenant sa chemise comme si c'était une corde et qu'elle était suspendue dans le vide. Il lui fit un merveilleux sourire. La seule façon de la mettre à terre sans qu'il n'y ait de danger pour son haut... n'était-elle pas d'aller par terre à deux ? Alors, il se releva d'un bond, veillant à ce que son geste ne la fasse pas arracher sa chemise, et après un rapide croche-patte, lui prit les jambes en la soulevant du sol, la tenant dans ses bras. Avant de se jeter presque par terre - tout de même de manière calculée pour éviter la casse - en riant.

Surprise elle poussa un cri et lâcha sa chemise. L'impact ne fut pas si violent qu'elle l'avait imaginé ! Une fois à terre elle se mit à rire et à toussoter en même temps. Décidemment ils étaient fait pour se rencontrer. On se serait presque cru au jardin d'enfant. Du coup elle pu se rentre compte par elle même que la mousse était plutôt confortable et douce. Allongée sur le ventre elle commença à rire, fort. Un rire qu'on pourrait qualifié de sadique et on aurait pu la traité de sorcière ou de folle. Car elle n'avait rien vu, c'était l'amusement qui faisait ça. Elle s'agenouille histoire de pouvoir reprendre son souffle et calmer son fou rire. " Je fais même pas peur hein ?!" dit-elle avec un grand sourire, toujours légèrement éssouflée. " Personnellement je trouves qu'on est pas mal batit, pour l'instant on s'est pas encore fait mal pour dire que ça fait deux fois qu'on se retrouve au sol !"

Oui, à croire qu'ils étaient faits pour s'entendre, et se rencontrer. Il s'était mis à rire aussi, lui étant tombé sur le dos, se redressant pour aussi reprendre son souffle, entre deux éclats de rire. Il posa ses yeux rieurs sur elle, et l'observa. Elle lui faisait oublier sa vie d'avant, ses problèmes avec Ambre, ou avec Ancolie, et tout le reste. Avec elle, il n'avait pas besoin de se poser de questions, et il appréciait énormément cette sensation. " Non, on dirait un nounours en colère quand tu t'énerves " dit-il en riant. " Oui c'est vrai ! C'est parce que je suis doué "

Un nounours ? Sérieusement un nounours ? C'est tout ce qu'il avait trouvé ? «  C'est vrai que j'ai une vrai dégaine de nounours, je fais au moins 200 kg et je suis toute velue. Le jour ou tu me verras en colère je pense que tu me respecteras. Je deviens invincible ». Non elle n'avait rien bu, et dieu seul sait quand est-ce que ce serait la prochaine fois qu'elle pouvait faire la fête. Là elle subissait le coup d'un cocktail mortelle : la fatigue. Pour l'instant elle était aussi excitée qu'une puce, mais quand l'excitation aurait disparut elle tomberait d'un coup, comme un bébé. «  c'est vrai que je suis pas encore bléssé car tu es un homme extraordinaire et super doué, doté d'une intelligence supérieur et que t'es hypeeeeer doué en tout … T'es vraiment … parfait. Epouse-moi s'il te plait !!! Je t'en supplie !! Sauve moi de ma vie si platonique. » A présent elle avait totalement retrouver son souffle ainsi que sa dérision.

Bon ok, elle semblait délirer un peu. " Nounours l'Invincible. " comment-a-il en rigolant, secouant la tête. Machinalement, il se mit à arracher.. la mousse, puisque ce n'était pas de l'herbe. En effet, la mousse était douce, ça allait être drôlement chouette de dormir là-dessus ! Mais Maxime craint soudain qu'ils n'aient froids.. Il fut interrompu dans sa réflexion par un débat encore plus délirant de la jolie blonde. Il lui prit la main et la baisa. " C'est d'accord. Veux-tu être ma femme, Victorine ? " dit-il en la regardant dans les yeux, presque suppliants, entré dans son jeu.

Elle le vit alors arracher la mousse. La mousse sur laquelle ils étaient censés dormir, donc s'il continuait comme ça il n'y aurait que la terre humide pour les acceuillir se soir. Mais il s'arreta presque instantanément, prennant la main de la belle Victorine. «  Uniquement si t'arrêtes d'arracher notre lit » dit-elle en baissant les yeux vers le petit trou qu'il venait de faire dans le mousse. Leur petit clairière semblait assez couverte, il ne serait donc pas dérangé par le vent, le vent ne porterait pas leur odeur, pas d'odeur pas d'ours. C'était le pactole ce soir : une jolie clairière, un mari, des cerfs domestiques. «  Dit, on adoptera un cerf ?! »

Sur le champ, il arrêta de suite, ne voulant pas compromettre les conditions du mariage. Il tourna la tête vers les animaux qui broutaient un peu plus loin. Le soleil était à présent réellement déclinant, bientôt, il y aurait un magnifique coucher de soleil. " Et tu l’appelleras Bambi ? "

«  Oh non pas Bambi ! » Elle se mit à fixer les cerfs cherchant un nom, un nom de cerf. Elle sourit c'était stupide. «  Abraham c'est classe nom ?! T'imagines : Bonjours je vous présenter mon cerf domestique : Abraham. » En fait un cerf c'était pas pratique. Bon pour l'instant ils n'avaient pas de maison ni rien mais un cerf ça servait à quoi ? Pas de lait, pas de surveillance, ça rapporte rien, ça sert à rien. «  Mais bon on peut adopter autre chose si tu veux. Parce qu'un cerf ça prends de la place, ça peut juste service à désherber et à tenir chaud. »

" Ah non. Ah NON. J'appellerais pas mon "fils" Abraham, t'es folle. C'est trop moche " Néanmoins, il explosa de rire à l'imitation qu'elle fit ensuite. Il se mit à réfléchir. " Un écureuil ? Ca prend pas de place et c'est trop chouuuu. " Bon, ça tient pas beaucoup chaud mais on fait avec ce qu'on a... Il s'assit en tailleur, observant le ciel changer de couleur.

«  Abraham ça en impose quand même ! C'est le nom des grands hommes » Toujours agenouillée, elle fit glisser ses jambes sur le côté, mit la capuche de son pull sur sa tête et se laissa tomber sur le sol mousseux. Les yeux rivés sur le ciel qui commençait à s'assombrir petit à petit elle l'écoute. «  Mais bien sur un écureuil. Hop je m'asseois dessus sans faire exprès. Tout le monde pleure, l'écureuil familiale a été tué. Tu me détestes, ma vie n'a plus aucun sens. Les écureuils sont le causes de nombreux divorces je suis sure. Y'a pas de vache ici par hasard ? C'est utile ça ! »

Abraham. Non mais quelle idée. Il s'allongea lui aussi à côté d'elle, observant les nuages et les arbres, et le ciel. Il ne put s'empêcher de rire, mais tourna la tête vers elle, toujours allongé, pour répondre, sur un ton sérieux : " Ben si, j'en ai une à côté de moi. "

Elle ne prit pas la peine de tourner vers lui, elle continuait à regarder le ciel. «  Je sais pas si je doit le prendre bien pour le côté 'utile ' ou le prendre mal pour le côté animal alors dans le doute ... » Elle leva une main et la laissa retomber sur la cuisse de Maxime. Elle n'y avait mit aucune force c'était juste pour le geste, mais sa claque fit tout de même un peu de bruit. Il lui sembla alors que les roches provoquaient un petit échos ou alors c'était dans sa tête. Un petit air se mit à trotter dans sa tête. «  La musique va me manquer. »