Maxime se recula alors, la reposant par terre doucement. Il évitait son regard soigneusement, et reprenait son souffle. Il remonta son pantalon sans un mot, puis chercha des yeux sa chemise qu'il ne trouva pas. Tant pis. Il releva la tête, la poignardant de son regard électrique. " Et maintenant ? "

Maintenant ? Maintenant elle continuerait à vivre avec ses cauchemars, avec ses démons, elle supportera ses images terribles, son passé. Mais bientôt elle serait en manque, en manque de quoi ? Ca il ne le sait pas. Mais baiser avec lui, l'a calmé. Elle se laissa glisser contre la paroie pour s'asseoir sur le sol mouillé. La pluie cessa peu à peu pour se transormer en fine gouttes. Il remit son pantalon, quel dommage. Il ne trouvait pas sa chemise, normal, c'est elle qui l'avait vulgairement enfilée, laissant encore voir ses sous-vêtements noirs et son corps dégoulinant d'eau. Son regard, ah ce regard l'emplissait de bonheur. Elle lâcha un petit rire moqueur :

" Maintenant on est deux ... "

Même s'il ne l'acceptait pas, il fallait qu'il se fasse à l'évidence qu'il était comme il était. Et qu'elle était comme lui. Elle chercha dans la poche de sa robe son briquet qu'elle serra entre ses doigts.

Haha Artémis. :p En plus en tant qu'admin, tu peux lire les hide toi. EDIT Artémis : Eh ouais

Maxime ne trouva rien à lui répondre. Il n'avait rien à lui répondre, rien à lui dire. Il ne pouvait pas se justifier, il ne pouvait pas s'excuser, il ne pouvait pas inventer une excuse bidon. Elle savait qui il était, et il détestait cette idée. Il s'assit néanmoins à côté d'elle, se laissant glisser contre la paroi de la falaise. Il ne sentait même plus la pluie.

Merci Artémis ! C'est vrai qu'il est trop bien

Il avait du mal le pauvre. Il s'assit à coté. Il devait la trouver détestable. Elle se demandait comment il allait revenir à cet idiot de gamin ... Il n'y arrivera pas. Elle avait besoin d'une cigarette, elle fume très peu, même pas du tout mais de temps en temps elle en a besoin. La conne à qui elle avait volé la robe avait un paquet dans sa robe même si elle se doutait qu'il serait trempé. Elle sortit une boite qui ressemblait plus vraiment à grand chose. Elle l'écrasa dans sa main, serrant les dents et le balança plus loin.

Maxime aussi aurait bien fumé une cigarette. Comme avant. Cela faisait pratiquement depuis qu'il était sorti de cette cellule qu'il avait cessé de fumer, et jamais plus il n'avait manifesté le besoin de le faire. Même au contraire ; cela d'habitude, le répugnait. Il soupira, passant une main dans ses cheveux bruns en bataille, son regard dur et distant rivé droit devant lui. " T'es fière de toi, j'imagine. "

Oui, elle était extrêmement fière d'elle. Après tout, elle l'avait fait renaître. Elle fit sortir une flamme du briquet, la fixant, hypnotisée. Un sourire mauvais aux lèvres elle répondit d'une voix ensorcelante :

" Ouiii ... "

Toujours avec le même sourire et posa ses yeux sur lui, son regard si dur posé au loin l'enivrait :

" Je t'ai fais revenir à la réalité, à ce que tu es, tu devrais le remercier "

En entendant ses paroles, il tourna la tête, braquant son regard froid et lunatique sur elle. Il grimaça et secoua la tête, sans la lâcher des yeux pour autant. " Pour ça tu peux toujours crever. "

Impulsivement, il lui attrapa le visage, approchant de nouveau le sien à quelques millimètres, la fixant dans les yeux. " Je ne sais pas vraiment ce que je dois penser de toi, Lula. "

Son qui sortait de sa bouche la fit frémir :

« Moi je vais te dire ce que je pense de toi ... »

Dit-elle en chuchotant. Elle déposa un baiser sur ses lèvres et y mit fin en lui mordant la lèvre inférieure :

« Je suis bien contente de t'avoir retrouvé ... »

Il serra les dents à les faire grincer. Son regard bleu mais sombre et tempétueux ne la lâchait pas, comme s'il craignait qu'elle ne leur foute le feu à tous les deux. Il ne bougea pas lorsqu'il sentit ses lèvres, lui tenant toujours le visage d'une main puissante. " Peut-être que je suis content aussi. Peut-être pas. "

Peut-être qu'elle aimerait ça, leur mettre le feu. Elle se mise à califourchon sur ses jambes pour être juste en face de lui. Il était hésitant ? C'était normal, il venait tout juste de revenir par sa faute. Mais elle était la seule à le comprendre. Par contre ce qu'elle trouvait incroyable c'était qu'il est réussit à changer alors qu'elle n'avait jamais réussit :

« Comment as-tu fait ? »

Il fit une grimace quand elle se mit à califourchon sur lui, mais fut incapable de s'y opposer. " Je ne suis pas comme toi, moi, Lula. "

Non. Il n'était pas comme elle. Elle ne connaissait pas très bien son passé à lui, peut-être que le sien était plus terrible, mais Maxime avait toujours eut le don de manier les mots, les expressions, ... Un beau manipulateur. Mais c'est ce qu'elle aimait. Elle aurait presque envie de lui raconter. Sa bouche s'ouvrit puis se referma avec un air dur. Les mots ne pouvaient sortir. Elle se laissa tomber à côté de lui.

Maxime l'observait avec attention et il se mordit la lèvre. Il n'avait pas pitié d'elle, il avait de la peine. Parce que lui avait réussi — plus ou moins — à remonter la pente. Elle, non. Il posa sa main sur la sienne. " Raconte, si tu veux. "

Il comprenait son hésitation. Il ne dit rien pendant un bon moment. Aucune trace de sympathie dans son regard ; seulement un degré d'empathie. " Tu sais Lula, on n'en est plus là. Met ton égo de côté cinq minutes, ça va pas te tuer que je sois au courant. "

Elle secoua la tête. Il ne comprendrait pas. Elle tourna la tête vers lui, il n'était pas mieux. Qu'est-ce qu'elle savait de lui après tout, à part son vol de pacotille qui l'avait fait mettre au trou ? Elle le regarda froidement. Pas la tuer ? Pour elle, elle l'était déjà. Elle ne pouvait pas tomber plus bas. Et même s'il était peut-être le mieux placé pour la comprendre. Elle n'en était pas encore persuadée :

« Je vois pas pourquoi je serais la seule à tout déballer »

Il lui lança un profond soupir. " J'te raconterais aussi, si tu y tiens tant. " Mais son histoire à lui n'était pas si terrible que ça, celle de la jeune femme devait être bien pire pour l'avoir jetée si bas. Alors pourquoi, lui, avait-il été terré aussi bas aussi ? Il n'en savait rien.

Au faite, je viens de me dire, comment ils auraient pu se rencontrer pusique Maxime vivait en Ecosse alors que Lula était condamnée à mort aux Etats-Unis ? A moins qu'elle est été transférée en Ecosse mais il y a la peine de mort là-bas ?

Elle le regarda, le fixa. Puis se tourna vers l'océan. Tout révéler ? Ca lui faisait presque peur. Peur, elle ? Elle qui n'avait reculé devant rien ? Elle avait déjà été faible, elle s'était promis de ne plus céder. C'était un boulet qu'elle trainait depuis si longtemps. Tout lâcher d'un coup ? Certainement pas. Elle pouvait lui dire, pouvait le mettre sur la voie, déjà. Elle soupira, ne sachant où poser ses yeux glacés :

« Je suis née au Mexique »

Les images fusèrent, lui faisant tournée la tête. Ses mains se mirent de part et d'autre de son crâne. Elle ferma doucement les yeux. Elle était toute seule. C'était ça le problème depuis le début, elle avait toujours été toute seule.

Maxime soupira. " Et c'est un crime ? ", railla-t-il avec un sourire mesquin. Mais, s'apercevant vite qu'elle luttait déjà contre les souvenirs, il en fut presque ému et posa une main sur son bras, la fixant avec attention. " Désolé. Hmm.. continue. "

Sa remarque le rendait détestable. Et son air de désolation n'y changeait rien du tout. Elle le regarda avec mépris, elle repoussa sa main et se leva après avoir chuchoté :

" T'es vraiment trop con "

Cela lui plaisait qu'il soit aussi énervant, peut être même faudrait-il qu'il le soit plus. Mais quand il s'agit de son passé ... Il avait laissé passer sa chance, dommage. Elle se mît face à l'océan, posant un regard accusateur su celui-ci.

Elle ne chercha pas à la rejoindre, pas à s'excuser. Si elle avait besoin de parler, qu'elle le fasse ; il n'était pas son père pour la forcer. Le regard dur, la fixant sans relâche, il resta alors brutalement silencieux.