Elle pensait anxieusement.
Maxime.
Où était-il désormais parti, étant donné qu'elle avait désormais le pouvoir sur ces terres ? Sa gorge se noua, et tenta de chasser ces pensées négatives.

Elle suivait le petit sentier menant au bord de la falaise, ne détachant son regard du sol caillouteux.

Ne parvenant à chasser ces pensées, sa gorge se noua, et elle dû porter sa main à sa dernière. Elle toussa sèchement, comme pour faire sortir la douleur, en vain.

Ambre se récroquevilla sur elle-même, toussant toujours aussi bruyement. Une main devant sa bouche, elle fermait les yeux. La douleur la rongeait. Une douleur psychologique, si forte qu'elle l'avait détruite physiquement.

Lorsqu'elle releva son visage abattu vers l'horizon, elle crû à une hallucination. Elle cligna des yeux pour mieux les réouvrir, levant un sourcil. Il était là, assis au bord de la falaise, l'observant douloureusement. Elle se tenait immobile, sous le choc.

Elle n'avait qu'une envie : lui courir dans les bras, l'embrasser, effleurer sa douce peau.. Mais Ambre avait dû prendre ses responsabilités de chef. Il se trouvait que l'être qu'elle désirait le plus au monde s'était infiltrés dans ses terres. Elle tenta de lui adresser un regard foudroyant, qui n'était qu'à moitié crédible.

De multitudes émotions boulversaient le coeur d'Ambre, qui se resserait à chaqun de ses gestes. Son instinct amoureux la poussait vers celui dont elle attendait le retour depuis des jours, tandis que son rôle de chef l'obligerait à le chasser d'ici. Elle voulut lui exprimer tout ça, mais elle en était incapable. Ses yeux désespérés se dirigèrent vers lui, haussant les épaules.

Les yeux d'Ambre scrutaient Maxime, de ses cheveux en bataille qui lui donnaient un air malicieux malgrès eux, à ses pieds nus de cette chaleur insupportable. Elle lâcha un soupir. Maxime avait-il réellement le droit de pénétrer ici ? Elle l'ignorait, des règles existaient-elles ? « C'est gentil de prendre des nouvelles. » Si il voulait tout savoir, non ça n'allait pas. Elle avait envie de crier SOS, d'appuyer sur pause. Heureusement que les dealers n'existaient pas sur l'île, pensa t-elle. Car ce qu'elle considérait aujourd'hui comme son ennemi avait pourtant été son soutient durant des mois. Et elle savait très bien qu'elle recraquerait un jour ou l'autre.

Elle eût envie de lui crier son désespoir, de lui jeter son malheur à la figure, de s'appitoyer sur son sort, mais non, elle n'était pas comme ça. Elle se contenta d'hausser les épaules, sa tête des mauvais jour traduisant ce geste. D'ailleurs, lui aussi était loin d'avoir une mine fraîche. Ses traits paraissaient fatigués, irrités. « Et toi ? » Elle fit de même un pas vers lui, hésitante.

Elle connaissait cette attitude, cette attitude que certains prenaient pour de la fiéreté ou du machotisme. Il ne sagissait ni de l'un ou de l'autre, même si Ambre en avait douté mainte fois. Son regard se perdait dans l'océan. A vrai dire, elle n'avait pas le courage d'affronter le sien. « Tu es venu me demander quelque chose.. ? » ..ou avait-il simplement envie de la revoir ? Cette idée lui traversait l'esprit, pas crédible. Elle joignit ses deux mains sur son bas ventre, ces dernières s'entremêlant. L'espace qui figurait entre ses doigts collaient parfaitement avec ceux de Maxime, comme s'ils avaient été créés pour eux.

Sans répondre, elle lui tendit sa main et attendit qu'il la saisisse fermement comme à son habitude. Elle aimait cette sensation de sécurité lorsqu'il l'accompagnait, bras autour de sa taille, comme pour rappeller qu'elle était la sienne.

Un frisson lui parcourit l'échine. Elle ne savait par où commencer.
« Alors, pourquoi es-tu venu ? »