Surpris, il se laissa faire, les mains en l'air comme coupable, son regard ancré dans le sien.

Elle faillit cèder à la tentation d'un simple baiser mais se ravisa aussitôt.

Il se mordit la lèvre pour ne pas céder lui aussi, brûlant sous l'effet de la tentation.

« On va faire une bêtise si on continue... »

" Je sais. " Il détourna le regard, pensant sûrement que regarder ailleurs aller calmer ce qui l'agitait. " Pourquoi est-ce qu'on s'attire comme des aimants à ce point ? "

« C'est plus fort que nous ça devient presque une obsession. » Elle était honteuse de ressentir ça pour lui. Même si elle n'y pouvait rien elle était mal à l'aise vis à vis d'Erwan.

C'était ça. Un sentiment mêlé à la honte, à l'obsession, au véritable besoin pour lui de la voir. Il tendit un bras hésitant vers elle, lui caressant juste la joue puis laissant sa main retomber mollement le long de son corps, son regard rapidement fuyant. " Au fait, je ne me remets pas avec Ambre. "

Elle ne pu résister longtemps à son charme essayant malgré tout de lutter contre cette puissante attirance. Mais c'est sa phrase qui la laissa sans voix. « Comment ça ? Tu.. Et le bébé ? »

Il baissa les yeux. " Si nous annonçons aux camps maintenant qu'elle attend en enfant de moi, alors que.. alors que c'est à cause de nous qu'il y a eu les camps... ça passera mal. J'ai convaincu Matthieu - tu sais, celui avec qui Ambre m'avait trompé, chez nous, et qui est aussi sur cette île maudite - de faire comme si l'enfant était de lui. Ainsi, il deviendra le Chef des Carreaux et personne ne soupçonnera rien. Ambre n'est pas encore au courant, mais elle n'aura pas beaucoup le choix, Matthieu est d'accord. Personne n'est au courant. " Il releva les yeux, presque suppliants, vers elle. C'était un sacrifice douloureux. " Sauf toi. "

Elle baissa les yeux. C'était vraiment un sacrifice qu'elle même n'aurait pas forcément été capable de faire. Malgré tout, elle était touchée par le fait d'être la seule au courant.

Il se mordit la lèvre et hésitant, fit un pas vers elle sans détourner son regard d'elle. " Tu trouves ça... lâche ? " demanda-t-il doucement, avec appréhension. A ses yeux, rien n'importait plus que ce qu'elle pensait de lui.

Elle ne savait pas quoi répondre, ce n'était pas à elle de le juger. « Je.. Je ne sais pas. »

Mais sa réponse le blessa peut-être plus que si elle l'avait ouvertement traité de lâche. Il baissa ses yeux, soudains embués.

Elle sentait alors le malaise de Maxime. « Ce n'est pas à moi de te dire si t es lâche ou non. Je ne veux pas avoir à te juger. Je t'aime comem tu es, et ça s'arrête là »

Reconnaissant, il releva les yeux vers elle, le regard brillant mais son visage sérieux. " Tu te souviens de notre premier baiser ? "

Pleine de nostalgie, elle tenta de sourire. « Comme si c'était hier. »

La nostalgie le fit sourire aussi. " Tu m'avais demandée si j'étais en couple ou pas. Et je t'avais répondu "c'est compliqué". Et alors, tu m'avais demandé si tu avais le droit de le faire. Et après, les rôles s'étaient inversés et j'avais fais la même chose car tu m'avais donné la même réponse. " se souvenait-il avec un sourire à la fois triste et heureux.

Elle soupira, l'écoutant attentivement. « C'était plus simple avant. »

" Oui, hein ? " s'exclama-t-il avec un petit rire. Il semblait être passé de l'attitude d'un torturé à celui qui le prenait bien sans avoir le choix ; Maxime quoi !

Elle se colla contre lieu, comme un bouclier protecteur. « Pourquoi nos vies sont si compliquées ? »

Il se mit réellement à rire — comme si c'était en effet hilarant. " Figure-toi que je me pose la question tous les jours ! "

Elle sourit, amusée. « Bon au moins on est deux »

Il lui prit doucement la main — comme avant. " Oui, c'est sûr. Erwan est des Piques, au fait ? "

Une simple chose comme celle là lui fit revenir le sourire. « Oui. »

" Et donc puisque tu es chef... " murmura-t-il doucement, le regard dans le vague.