Rylee est assise, le dos contre un chêne, le regard perdu au loin et son esprit animé par des songeries.

Maxime pensait à beaucoup de choses. Beaucoup de personnes. Il lâcha un bref soupir. Qu'était-il devenu ? Qu'était-il tout court ? Pouvait-il être quelqu'un de confiance, quelqu'un de sûr ? Il en doutait. Il aperçu une silhouette familière un peu plus loin et lui fit signe de la main, pour qu'elle le remarque.

Il lui faut du temps pour remarquer le jeune homme. Rylee sort enfin de ses pensées et le découvre. Maxime. Elle se remémore brièvement leur rencontre. Elle ne se relève pas, attendant tout simplement qu'il s'approche.

Il comprend et s'approche alors, ses yeux bleus rivés sur ceux, tout aussi bleus, de la jeune fille. Il sourit. Lui non plus n'a pas oublié leur dernière rencontre.
‹ Rylee. › murmure-t-il simplement en arrivant.

« Maxime. », reprend-t-elle. Ses yeux se laissent se perdre dans ceux du jeune homme. Elle fait paraître un semblant de sourire et d'un signe de main l'invite à s'assoir auprès d'elle s'il le désire.

Il lui sourit et s'assoit à côté d'elle doucement, en silence.
‹ Comment vas-tu depuis ? ›

« Comme quelqu'un qui est condamné sur une île. », elle lâche en guise de réponse. Son regard se tourne vers Maxime et elle pose une main sur sa cuisse. « Et toi ? »

Il frisonne, lâchant un soupir souriant en sentant sa main froide sur sa cuisse.
‹ Comme quelqu'un qui couche avec tout le monde mais dont personne ne le sait. Et qui est bloqué sur une île. ›
Oui bah quoi ? Fallait bien qu'il en parle à quelqu'un.

Première réaction de Rylee est le rire. Elle le cesse en laissant un sourire sur ses lèvres. « On peut dire aussi qu'on a pas grand chose pour passer le temps ici. » Son regard se met à sonder les lieux. Personne. Tant mieux. « Et tu tiens à chaque personne avec qui tu couches ? »

Maxime ne sut comment prendre le rire mais se mit finalement à sourire lui aussi. Il passa une main dans ses cheveux bruns.
‹ Eh bien... oui. Ca peut paraître stupide mais je couche pas non plus avec n'importe qui ! Exemple ; si je couchais avec toi, c'est que je t'apprécierais un minimum. ›
Bon ok, il aurait pu prendre un autre exemple. Un poil gêné, il se mit à rire aussi.
‹ Disons que l'une, je l'aime. L'autre... je l'aime aussi mais pas du même amour. Une autre, c't'une bonne camarade. Et la dernière, une saleté mais je me suis attachée à elle quand même. ›

Personnellement, elle préfère coucher avec des gens qu'elle n'apprécie pas vraiment, au moins les sentiments ne sont pas là et ce n'est qu'une partie de sexe. Elle fixe ses yeux, son sourire reste intact. Elle enlève sa main de la cuisse de Maxime. Elle reste sur sa position que l'amour est nocif. « Tu veux mon avis ? Ne leur dis pas, tant que tu t'amuses. Après si tu commences à être pris de remords, arrête tout. Après tu pourras toujours coucher avec moi. »

Ne pas leur dire ? Ce serait en effet une solution.
‹ Je finis toujours par avouer mes fautes. Elles le sauront tôt ou tard. ›
Il a un sourire amusé.
‹ Merci pour la proposition, j'y penserais. ›

« Parfois il est mieux de cacher la vérité, surtout quand elle fait mal. », dit celle qui a toujours menti. Elle le fixe intensément. « Je t'ai sûrement pas aidé. »

Mouais. Il avisera.
‹ Mais t'auras essayé, c'est déjà gentil de ta part. Et toi alors, tu racontes vraiment rien ? ›
Demanda-t-il, le regard affectueux, posant cette fois-ci lui une main sur sa cuisse.

Après c'est lui qui s'est mis dans ce merdier. Elle pose sa main sur celle de Maxime. « Rien du tout. Je me suis éclipsée pour songer et réaliser vraiment ce qui nous est arrivé. Mais par rapport à toi, je ne me suis pas amusée. »

Il grimaça. Il lui semblait que leur échange était un poil tendu.
‹ J'en suis navré... ›

« Pourquoi t'excuses-tu ? »

- Par habitude. Ca me fait de la peine que tu sois.. malheureuse.

« Oh mais je ne le suis pas, t'inquiète. » Elle sourit pour accompagner ses paroles.

Il lui releva la tête pour l'observer dans les yeux.
- Vrai ?

« J'ai quelque chose à te dire. » Elle dépose son regard dans le sien. « J'ai peut-être l'air d'être malheureuse, mais je ne le suis pas forcément. Bon, je suis quelque peu mélancolique car beaucoup de choses me manquent mais je ne peux rien y faire. »

Maxime comprit avec ça un "Tu m'embêtes avec ta compassion" et baissa la tête, observant sa main sur la cuisse de Rylee, qu'il retira.
- D'accord, ça marche...

Elle hausse les épaules et ne réagit pas quand il enlève sa main. Elle reste tout de même à la fixer. « C'est qui la fille que tu aimes ? »

- Ambre.
Répondit-il, le regard fixé au loin. Les autres allaient suivre, mais il n'était pas prêt de lui cacher, à vrai dire.

Ce nom ne lui évoque rien. « Tu la connaissais avant d'arriver sur cette île ? »