Artémis évoluait doucement entre les tournesols, effleurant les pétales du bout de ses doigts.

L'adolescente arracha une fleur. Elle l'observa entre ses doigts fragiles puis finalement, la jeta par-dessus son épaule. Elle releva les yeux vers une silhouette.

Un papillon vint se poser juste à côté de la brune. Elle tendit le doigt pour qu'il vienne se poser mais il s'envola pour aller sur une fleur située un peu plus loin. Elle se retourna et aperçut une jeune fille un peu plus loin. « Euh, salut. »

En entendant la voix, Olympe se figea, les yeux plongés dans la contemplation du papillon qui s'envolait maintenant vers le ciel. Elle ne voulait pas regarder la jeune femme.
- Bonjour...

Artémis ne prêtait pas plus que ça attention à la jeune femme. Elle était toujours occupée à suivre des yeux son papillon. Elle ne fit pas non plus attention à la voix de l'inconnue. Elle lança donc tout simplement : « Moi c'est Artémis. »

Le nom sembla électriser la jeunette, qui tourna la tête vivement vers la jeune femme. Ses mains maladroites et tremblantes ramenèrent ses cheveux emmêlés derrière ses oreilles.
- Artémis ?
Répéta-t-elle, perdue.

Le fait que la jeune femme tique sur son prénom fit dortir Artémis de sa bulle. Elle se tourna complètement vers celle-ci avant d'écarquiller les yeux. Elle se retrouvait là, désorientée. « On... on se connait non ? »

Entre ses mains, la fleur déchiquetée. Ses yeux ne la lâchaient pas. Elle ne répondit rien, l'observant simplement.

Artémis ne disait rien non plus. Elle essayait désespérement de se rappeler le nom de la jeune femme.

Soudain, Olympe eut un brusque sursaut et entre ses mains, déchira la fleur avec violence, jetant les pétales en l'air. Ses yeux se levèrent vers elle, accusateurs.
- Tiens, bonjour. Moi, c'est Nina. T'es qui ?

Artémis eut soudain un flash. Nina. Ou plutôt Olympe. C'était la jeune fille qu'elle voyait tous les mardi chez la psy de sa mère ! Cette jeune fille schyzophrène ! Tout lu irevenait désormais. « On se connait Nina, moi c'est Artémis tu te rappelles ?»

Un sourire malsain s'étire sur les lèvres de notre adolescente, qui s'approche alors soudain.
- Oui, bien sûr Artémis, comment t'oublier ? Ta chère mère va bien, ou est-elle morte, depuis le temps ?

Artémis n'avait pas vraiment eu de chance. La facette Nina de la personnalité de la jeune femme était moins sympatique que Olympe. Artémis lacha sur un ton peu aimable : « Elle est morte.»

- Quelle dommage. C'était marrant, de l'observer perdre la tête au fil des semaines. Elle doit te manquer.
Ricane Nina en secouant la tête. Elle soupire, et pose ses prunelles sur Artémis avec intensité.
- Dis, c'est quoi cet endroit ?

Elle soupira. Elle s'avait qu'elle ne devait pas la contredire c'est pourquoi elle ne chercha pas à nier. « Oui elle me manque. » Elle soupira avant de répondre à sa deuxième question. « Sur une île perdue au beau milieur de l'océan. »

Nina la regarde comme si elle ne la voit pas, et de sa main droite, se griffe la joue jusqu'au sang.
- Hum, ok...

Artémis soupira. Pourquoi fallait il qu'elle tombe sur Nina ? Elle se précipita pour saisir le bras de la jeune fille avant qu'elle ne recommence. « Arrête ça tout de suite, bon sang !»

Aussitôt qu'elle la toucha, la jeune fille sursauta si violemment qu'elle trébucha. Elle releva ses yeux innocents vers Artémis.
- Qui... qui êtes-vous ?

Et voilà que ça recommencait... « Olympe ? »

Elle se dégagea.
- Comment.. comment savez-vous mon.. Artémis ?
Ses prunelles s'éclairèrent soudain.

Elle hocha la tête. « Oui, c'est moi. Tu viens juste de refaire une crise. » Elle préfèrait être avec Olympe, beaucoup plus douce et posée. Mais combien de temps ça allait il durer ?

Olympe ne se sentait à l'aise qu'avec ceux qu'elle connaissait, et elle se souvenait avoir croisé Artémis à beaucoup de ses séances.
- Oh. Je .. suis désolée.

Elle prit Olympe dans la main. « Ne t'inquiètes pas pour ça, j'en ai vu d'autres . »

Olympe se crispa au contact mais résista et finalement, détendit ses muscles tendus.
- Que fais-tu ici ?

« Excuse moi. » Elle avait vu l'effort d' Olympe pour rester "normale". « Je devais me rendre aux USA... Et toi ?»