Depuis quelques minutes, la jeune blonde était assise par terre, tout en haut du monticule, une veste sur les épaules afin de se protéger du froid léger qui y régnait. Silencieuse, elle observait le paysage.

J'observais le mont qui se dressait devant moi, à la fois ébahit et découragé. J'inspirais fortement avant de me mettre en marche pour le gravir à mains nues, espérant avoir une vue dégagée sur l'île pour y croiser quelque chose de vivant, où encore mieux, un navire. Il ne fallut qu'une petite dizaine de minute avant que je n'aperçoive une chevelure blonde voltiger avec le vent me faisant dos, assis paisiblement sur un rocher arborant la montagne. Soulagé, je me dirigeais vers la jeune femme silencieusement pour me glisser lentement à ses côtés, le regard rivé vers l'horizon.

Le décor était vraiment splendide, l'angle de la montagne donnait à ses occupants une vue dégagée sur toutes les terres environnantes. Soupirant d'aise, je sentis alors une présence qui m'était inconnue se glisser à mes côtés, observant lui aussi le cadre qui se présentait à nous. « Vous n'avez pas froid ? Si vous voulez, je peux vous prêter ma veste. » dis-je en tournant mon visage vers lui, remarquant sa tenue légère.

Je lui indiquais que non par un simple signe de tête, mon regard se perdant dans le paysage à couper le souffle. Je restais alors longuement silencieux avant de glisser entre deux rafales ; « Je suis Warren. » Je passais une main dans mes cheveux en bataille.

Je ferma les yeux en portant à mon tour mon visage vers le paysage, avant de les rouvrir simplement lorsque le jeune homme se présenta. Continuant mon observation, je lui répondis : « Joli nom. Je m'appelle Daylie. » avant de lui jeter un regard en coin.

Le soleil déclinait lentement derrière l'horizon, plongeant peu à peu l'île dans la noirceur des ténèbres. « Je te retourne le compliment, répondis-je sincèrement. Tu l'as sans doute entendue plus d'une fois, cette question, mais depuis quand es tu là ? » J'ignorais ce que sa réponse allait m'apporter. Peut être que si elle me répondais depuis deux, trois, quatre, six semaines, je me sentirais rassurer et commencerait à croire qu'il n'est pas infaisable de survivre malgré le danger qui règne en permanence.

Elle s'allongea sur le rocher, qui était assez large et imposant pour être confortable. Regardant pensivement le ciel, l'air nostalgique, elle lança d'une voix vaporeuse : « Quelques jours, je ne sais plus... j'ai arrêté de compter. » puis elle tourna son visage vers le brun « Et toi ? » avant de regarder à nouveau le ciel, perdue dans ses pensées. « J'aime le crépuscule... tout devient si calme, si paisible. » murmura-t-elle d'une voix à peine audible, réalisant qu'elle venait de s'exprimer à voie haute.

Je fis la moue et soupirais ; « Deux ou trois jours, ou plus... » Quelques cris perçant attirèrent mon attention. Je redressais mon regard de la roche pour le porter jusqu'au ciel, là où prenaient vie une dizaine de chauve souris, voltigeant au dessus de nous avec légèreté. Je les observais tranquillement, avant de souffler à mon tour ; « Ici, tout est calme, quelque soit l'heure... »

Mon regard toujours porté vers le voûte qui perdait de plus en plus ses couleurs en prenant des teintes de gris, de bleu et de noir, je remarqua une volée de chauve-souris, signalant que la nuit était belle et bien tombée. À cette heure, se risquer de descendre la montagne serait bien trop dangereux. « Sauf ces chauves-souris, certes. » murmurais-je, avant de reprendre sur le même ton ; « Et ça te plaît ? »

À ça remarque, je me contentais d'hausser les épaules, suivant la trajectoire des êtres sombres avec intérêt et stupéfaction. Leurs mouvements étaient agiles, fluides et surtout rapide, me laissant à peine le temps de les contempler avant qu'elles ne disparaissent derrière nous. « De ? L'île ou ce calme constant ? À vrai dire non, ni pour l'un, ni pour l'autre. Je m'ennui... » avouais-je sur un ton fiévreux.

( désolée, à force de te lire, je ne me suis pas rendue compte que j'ai écris mon dernier post à la première personne. )

Elle lança un dernier regard furtif aux chauves-souris, avant de le reporter vers le ciel, toujours allongée sur la pierre froide. À son tour, elle haussa les épaules. « Certainement, tout le monde doit s'ennuyer, même un peu. Tout est si différent... »

( Je ne m'en étais pas rendu compte non plus donc bon. Tu mériterais la peine de mort ! ö )

« Mmm.. me contais-je de souffler pour approuver ses paroles. Où comptes-tu passer la nuit ? » le soleil avait presque disparu et nous étions à découvert, là, à la merci de tous prédateurs.

( Oh non, pas ça ! )

Je réfléchis un moment, pensant aux choix qui s'offraient à moi - qui n'étaient pas nombreux, d'ailleurs. Les yeux toujours fixés vers le haut, je lança dans un souffle ; « Descendre la montagne en pleine nuit serait trop risqué, donc... ici. » je souris en lui jetant un regard.