Je fumais une cigarette tranquillement sur le sable fin, lorsqu'il se mit à pleuvoir. Je courrai me mettre à l'abri sous cette caverne pour le peu accueillante.

La vérité était qu'elle le craignait autant qu'elle tenait à lui. Il lui avait manqué, bordel. Elle allait prononcer tout ça, que le passé lui manquait, qu'elle n'avait cessée de penser à lui.. Mais elle se tût, manquant de mots. Elle se contenta de fixer le vide, avant de venir s'asseoir à ses côtés. Elle veilla néanmoins à laisser un bon mètre de distance entre leurs deux corps. Le silence regnait, et elle ne pû s'empêcher de le fixer. Ses cheveux, ces fins cheveux dans lesquels elle avait mainte fois passée sa main dedans, ces lèvres fruitées qu'elle n'avait cessée d'embrasser..

Elle n'avait pas envie de parler du beau temps avec lui. Il fallait bien affronter le passé, et c'était ainsi. On ne pouvait y changer les circonstances, ni revenir en arrière. « Où étais-tu durant tout ces mois ? » dit t-elle sèchement avant de fixer la pluie qui s'averrait battante hors de la caverne. Sa voix lui avait tant manquée. Elle alluma une cigarette, comme pour appaiser la tension. Elle porta son paquet en direction de Maxime, sans pour autant le regarder.

Sur cette réponse, la blonde serra la mâchoire. Elle sortit son briquet et alluma sa cigarette, savourant la première bouffée de fumée. Qu'elle rejetta d'ailleurs rapidement, comme pressée. Elle observa du coin de l'oeil son interlocuteur, sans briquet de quoi allumer sa cigarette, se mordillant la lèvre inférieure comme pour ne pas rire. Elle avait très bien compris, mais attendait qu'il lui demande par lui-même, ne serait-ce seulement pour avoir un contact physique. Il faisait sa vie, dit-il. Tout de suite, Ambre songea à une femme, une femme qu'il avait aimé autant, voir plus qu'elle. Cette idée lui fit serrer les poings.

Ambre dévisagea le jeune homme durant quelques secondes. « Je craint ne pas posséder la force de le détruire. » lui répondit t-elle assez froidement. Ce comportement ne lui ressemblait pas, mais avec Maxime, tout était si différent. Comme un amour qualifié de vache, un je t'aime moi non plus. « Tiens. » Elle lui tendit le briquet à bout de bras, et dû se rapprocher de lui. La chaleur de ses mains lui avait tellement manqué.

Le comportement du jeune homme troubla Ambre, qui frémit à son tour. Que pensait-il d'elle à présent? Elle aurait aimé lui demander, le harceler afin d'entendre le vérité. Maxime ressentait-il encore des sentiments pour elle, ou l'avait-il complétement oublié depuis? Non, oublier quelqun comme ça lui paraissait absurde. Elle plongea son regard dans ses prunelles bleues azur, combien de fois avait-elle contemplée ces yeux? « Alors comme ça, tu faisais ta vie? » dit-elle, venant briser le silence qui regnait depuis une bonne minute sur le lieu. Malgrès tout, il resterait dans son coeur le meilleur qu'elle ait eu.

Elle soupira discretement, comme pour ne pas provoquer la tempête. Son idylle n'avait pas changé d'un trait, toujours aussi franc. Elle aimait cette franchise malgrès tout, cette franchise qui avait auparavant provoqué d'inombrables disputes ; qui elles, avaient toujours finies en mots tels que "pardon". Car elle même savait que sous cette carapace, se cachait un grand sentimental, un grand sensible. Et c'est cette sensibilité qui avait conquis le coeur de la jeune femme. « Je t'en pris Maxime, ne commence pas, je n'ai pas dit le contraire. » Elle aurait bien voulu lui faire croire qu'elle s'en fichait, qu'il pouvait refaire sa vie, que ceci ne l'atteindrait pas.. Mais lui seul savait lire dans ses yeux, et elle n'aurait pas été crédible. D'ailleurs, elle n'avait pas dit le contraire, elle l'avait juste pensé. Et ceci lui avait suffit à décoder son invincible jalousie. Ces deux êtres se connaissaient bel et bien par coeur.

Nos caractères s'opposaient totalement, mais nous étions néanmoins fait l'un pour l'autre. Car derrière cette froideur et ces petites attaques verbales se cachait un amour, un amour fou, inimaginable. Que même le récit Roméo et Juliette n'égalait pas. Deux idylles. « Je l'avoue, je l'ai pensé. Tu me connais toujours aussi bien. » Songeant que cette phrase allait refroidir encore plus l'ambiance de la conversation, Ambre décida de répondre à sa deuxième question. Qu'allait t-elle répondre? Elle aussi avait fait sa vie, de son côté. Pas de la même manière certes. « Ma vie? Je sortais de camp de desintoxication avant de prendre quelques vacances à bord du Queen Mary II. » Elle n'en était pas fière. Déçue d'elle même. Comment avait-elle pû en arriver jusqu'à être envoyée de force dans un camp de desintoxication? Elle même l'ignorait. La pression des médias? Certes, mais ceci ne sagissait pas d'une excuse valable pour ce genre de choses.

Ambre baissa les yeux. Elle avait l'avait déçue et elle en était malheureusement consciente. Elle avait craint ce moment dès sa sortie, mais il était inévitable. Il aurait bien fallu revenir sur ce sujet un jour. Elle tira sur sa cigarette qui ne cessait de se consummer. Elle pesta après sa cigarette, en vain. Elle releva timidement le regard vers son aimé. « Maxime, tu le sais bien.. » Elle ne pû finir sa phrase qu'elle détacha son regard de ses yeux incompris, fixant désespérement le vide. Elle avait si honte et était si gênée face à la réaction qu'allait exercer Maxime.

La réaction de Maxime ne l'étonna pas, elle appréhendait déjà sa réaction. Ambre ne connaissait nul être mieux que lui. Ce qui ne l'empêcha néanmoins de se lever de même, affrontant son regard ténebreux. Il allait lui répeter que tout ceci était incensé, qu'elle était vraiment inconsciente, ou néamoins des phrases de ce goût. « Calme toi je t'en prie. » D'ordinaire, elle l'aurait pris dans ses bras, le canalisant. Tout ceci s'avérait impossible en ces circonstances. Ambre se contenta de fixer le sol nerveusement, relevant parfois son regard vers lui une ou deux secondes.

Elle en était désolée. D'un côté, elle avait vraiment eu tort de commaitre cette erreur et ne pouvait s'en prendre qu'à elle même. Lui n'y était pour rien. Elle ferma les yeux quelques secondes, tentant d'échapper à cette scène tant appréhendée. « Je suis d'accord, c'était de loin la meilleure solution pour stopper la souffrance. » Elle lui attrapa le poignet, comme pour l'empêcher de taper contre quelquonque objet. Ce contact la fit tressaillir, et elle jeta un oeil à sa médiocre cigarette écrasée sans pitiée au sol.