tu ne diras rien. non rien, tu l'as juré. « mais rien bon sang lâche moi je t'ai dis. t'es bouchée ou quoi ?»

•• ce mec t'insupporte vu comme c'est parti. tu tapes du pied, énervée. encore. « mon gars, va falloir que t'arrête de me parler comme ça. j'vais pas me contrôler longtemps t'sais. »

ses menaces ne te faisaient rien. après tout que pourrait te faire une fille ? un peu macho, toi ? noooon. « ah j'ai peur, qu'est ce que tu vas me faire ? »

•• tu l'avertis. « tu veux vraiment en arriver là ? j'te le conseille pas. »

mais toi tu te moques bien de son avertissement. « vas y, viens la. »

•• d'un signe de la main, tu lui réclames de se lever.

tu t'executes, non sans râler dans ta barbe.

•• aussitôt tu lui fous une tarte, celle-ci suivie d'un coup de genou là où ça fait mal, et tu le défies du regard.

mais ce qu'elle ne savait pas c'est que tu avais appris à te battre dans la cour de récré. ces coups, tu avais appris à les encaisser. lorsqu'elle te mis son coup de genoux, tu t'en saisis et en profita pour la déséquilibrer. « pouf, une blonde à terre. »

•• le coup du "je sens rien j'encaisse tout" était peu crédible, tous les hommes craignaient les coups de genoux dans les parties intimes. une fois à terre, tu te mis à pleurer. comme une madeleine. pour une fois, tu n'avais pas cherché. non, c'est lui qui avait voulu en arriver là. il n'avait pas à te renvoyer le coup. tu n'étais pas ici pour te battre, et voilà qu'il se pliait à tes conditions.

et la voilà maintenant qui pleurait pour de bon. qu'est-ce que tu as encore fait de mal ? tu l'avais juste mise par terre, elle n'a même pas eu mal. « qu'est-ce qui t'arrive encore ? »

•• non, tu n'avais pas mal. tu en avais juste marre. en reniflant, tu lui réponds froidement : « ça se voit pas ?! non mais franchement toi, j'sais pas d'où tu viens, mais la politesse t'as pas l'air de connaître. »

tu ne voyais toujours pas en quoi tu avais fauté. tu hausses un sourcil. « j'vois pas ce que la politesse vient faire là-dedans. c'est toi qui a commencé à me chercher déjà. et puis je t'ai rien fait de mal, tu aurais préfèré une bonne raclée ? »

•• en l'ignorant, tu te lèves et t'en vas en serrant les poings, piétinant, comme quand tu étais arrivée, les pauvres trèfles innocents.

t'en fais pas Maël, elle ne vallait pas le coup. tu avais l'habitude des poules mouillées dans ton quartier mais à ce point là, non. « c'est ça, barre toi ! »

•• eh non, tu ne te "barres" pas, mais te caches plus loin derrière un arbre pour l'observer discrètement.

loin de te douter de l'endroit où elle se trouvait tu te rallonges dans l'herbe, les mains croisées sous ta tête, refoulant le souvenir des trois dernières journées que tu venais de vivre.

•• tu l'épies toujours sans rien dire, voulant percer ce mystère qu'il cache tant.

tu restes ainsi un moment jusqu'à t'endormir. tes 3 nuits blanches commencaient à se faire sentir.

•• tu t'endors également à ta place, dos au tronc. de toute façon, la nuit tombe, et le brun ne risque pas de s'enfuir entre temps.

la nuit est tombée et seuls vos deux souffles résonnent dans le calme de la nuit. enfin, pas si calme que ça. tu sursautes, tu es en sueur. tu fais un cauchemar. « NOOON, NOOONN, je suis innocent ! » et là tu te réveilles, trempé par ta sueur et haletant.

•• ce sont ces paroles qui te réveillent. tu commences à saisir. il a fait quelque chose. quelque chose de mal. il en cauchemarde et n'arrive pas à admettre son erreur. accourant à son corps allongé, tu ramasses de la mousse à côté et éponge son front de façon à absorber la sueur. bon, ok, c'est crade, mais on fait avec les moyens du bord. « chuuut.. » souffle-tu en lui tapotant l'épaule.

tu récupères doucement, te secouant la tête pour te remettre les idées en place. c'est alors que quelqu'un arrive et commence à s'occuper de toi. reconnaissant la blonde, tu lances pour la énième fois la même réplique. « lâche moi, je vais bien. »

•• tu soupires. « au moins oui, c'est sûr que quand je t'entends gueuler j'me dis "tout va bien", ouais. »

tu repousses son bras, te redressant. « ça t'arrive jamais de faire un cauchemard ? »