•• tu piétines les trèfles d'un pas énervé. ton ventre crie famine, tu crèves de faim.

tu te sens sale. tu regardes tes mains qui te semblent désormais souillées. tu regrettes, pourquoi as tu dérapé ? tu as voulu t'enfuir, te voilà désormais sur une île déserte, tu as vraiment tout gagné. tu te balades sur l'île, toujours seul. épuisé, tu te jettes dans un parterre de trèfles. dormir, te réveiller de ce cauchemar, c'est tout ce que tu veux.

•• tu ne remarques pas cet autre rôdeur et cries des jurons. tu ne veux pas mourir, pas tout de suite.

malheureusement tes désirs ne sont pas réalité. quand tu rouvres les yeux, tu es toujours seul, perdu au milieu des trèfles. tu te tapes la tête sur le sol et cries pour faire exploser ta rage.

•• voilà que quelqu'un d'autre t'imite, ce qui t'énerve encore plus. tu es assez loin de l'inconnu, alors tu racles ta gorge. « EH OH C'EST QUI ? » peut-être que la faim te joue des tours, aussi.

une voix rententit dans tes oreilles. pensant qu'il s'agit du fruit de ton imagination, tu cries, seul échappatoir. « JE SUIS PERSONNE, OK. PERSONNE. »

•• parvenant à la source de cette voix, un bel inconnu, brun aux yeux bleus (tout ce que tu aimes), tu hausses un sourcil. « bonjour personne. »

d'un coup, une ombre surgit au dessus de toi. une fille. manquait plus que ça. « laisse moi. »

•• tu fronces les sourcils. « tu crois que je vais partir comme ça ? »

tu te redresses, t'appuyant sur tes coudes. « et pourquoi pas ? »

•• tu croises les bras, n'ayant pas l'intention de t'en aller. « si tu me disais qu'est-ce que t'as, déjà. »

tu soupires, gonflé par sa réaction. « mais même pas en rêve. »

•• soudain, ton regard se pose sur ses mains. tu recules d'un pas, réalisant qu'elles sont couvertes de sang. « euh.. »

voyant que son regard se porte sur t'es mains tu t'empresses de t'essiuer sur les trèfles et tes vêtements. « laisse moi je t'dis »

•• tu fronces les sourcils, blasée. « ouais, c'est ça, j'vais t'laisser crever dans ta souffrance. » tu tournes les talons, faisant semblant de partir.

elle se barre et bien qu'elle se barre. « je préfère être seul que mal accompagné. » et pan dans les dents.

•• vexée, tu te retournes et le fusilles du regard. ces mots t'ont atteint et tu as un pincement au cœur en les liant à ta famille d'accueil. mieux vaut être seule que mal accompagnée... ils ne t'aimaient pas. tu aurais tant voulu retrouver la vraie.

tu y a peut être été un peu fort. tu soupires et la rappelle. si vous ne deviez être seulement deux sur cette île mieux vaudrait il que vous soyez amis. « bon, arrête de pleurer et reviens. »

•• tu accoures aussitôt, le corrigeant malgré tout. « je pleure pas. j'suis pas une madeleine, hein. » toujours à la ramener toi.

tu soupires regrettant presqu'aussitôt son geste. « ahah si ça c'est de l'humour. »

•• « bon, arrête de me prendre de haut et dis-moi qui t'es. »

tu lèves les yeux au ciel, agacé par toutes ces simagrées. « ça t'avancera a quoi de le savoir ? »

•• « ma mère m'a dit de pas parler aux inconnus. » ta mère, enfin la fausse.

la bonne blague. « alors me parle plus. »

•• tu le regardes sérieusement. « non mais allez, c'est quoi ton problème ? »