feat; Zoella Sugg

NOM : O'Connor
PRÉNOM : Zoella
SURNOMS : Zoé, Lilou
ORIENTATION SEXUELLE : hétéro
ÂGE : 18 ans
DATE DE NAISSANCE : 16 juillet
NATIONALITÉ : irlandaise
PAYS D'ORIGINE : Irlande
ÉTUDE : Journalisme
SIGNES PARTICULIERS : Un tatouage sur l'épaule représentant trois silhouettes d'oiseaux.
PEURS/PHOBIES : Être chauve, être malade / les hôpitaux, les clowns, les clowns dans les hôpitaux.

I am What I am.


Dynamique.


Déjantée.


Optimiste.


Râleuse.


Attentionnée.


Inconsciente.

❝ Live fast, die young, be wild and have fun. ❞

«Je vous demanderai donc d'applaudir comme il se doit Zoella O'Connor !»
J'entendis aussitôt la salle applaudir. J'avais le trac, mais il était hors de question de reculer. Pas maintenant, alors que le grand jour était enfin arrivé. Je jouais nerveusement avec le bord de ma robe noire, attendant que le rideau rouge se lève. Après tout, cela ne pouvait que bien se passer. Je m'étais entraînée chaque jour sur la chanson que j'allais chanter dans quelques instants pour le gala de mon lycée. Et puis je savais que, derrière ce rideau, tous mes amis me soutenaient. Et ce n'était pas comme si j'en manquais après tout. Étant présidente du club de lecture, membre de celui de chant et même co-capitaine des chearleaders, j'avais pas mal de connaissances dans le lycées et je savais que beaucoup de gens me respectaient, sans vouloir me vanter. Le rideau se leva, me nouant un peu plus la gorge. Les applaudissements se firent plus bruyants et des sifflements s'élevèrent partout dans la salle. J'inspirai profondément, lâchant immédiatement ma robe. Au milieu de la troisième rangée, je reconnus ma mère. Elle souriait et même de ma place je pouvais lire la fierté dans son regard. Le siège à coté d'elle était occupé par un inconnu. Mon père n'était pas là, ayant préféré fuir avec sa maîtresse alors que je n'avais que trois ans. Mais peut importe. Ma mère a toujours su s'occuper de moi, c'était comme une amie, une grande soeur sur qui je pouvais toujours compter. Elle applaudissait bruyamment, manquant même de se lever et de venir m'embrasser devant tout le monde. Juste devant elle, mon petit copain et ma meilleure amie étaient assis l'un à coté de l'autre. Colin et Tiffany s'échangeaient des coups de coudes, le sourire aux lèvres eux aussi. Ces deux-là étaient les personnes auxquelles je tenais le plus. Je connaissais Tiffany depuis que nous avions à peine quatre ans et avions tout partagé, allant de la première sortie aux fêtes d'anniversaires. Quant à Colin, mon Colin. C'était grâce à lui que j'en étais là. Capitaine de l'équipe de football du lycée, il m'a aidée a sortir de ma timidité et on est rapidement tombés amoureux l'un de l'autre. Je l'aimais pour son humour, sa gentillesse, sa douceur, son sourire si craquant, son talent, et surtout pour son coté si attentionné envers moi. Les applaudissements cessèrent et la musique commença. Je ne me souviens même plus de la chanson que j'ai chanté, comme si une part de moi tenait absolument à effacer ce souvenir alors que l'autre, au contraire, la faisait passer en boucle dans ma tête. Je me souviens avoir commencé à chanter. Plus j'avançais dans la chanson, plus le temps entre chaque larme que ma chère et tendre maman effaçait au coin de son oeil diminuait. Je ne pus m'empêcher de regarder Colin. Aussitôt j'en eus des papillons dans le ventre, alors que nous sortions ensemble depuis déjà sept mois. Je n'avais jamais ressenti quelque chose d'aussi fort que pour lui, je savais que c'était le bon, que je voulais passer le reste de ma vie avec lui. Il me fit un clin d'oeil complice et je ne pus m'empêcher de sourire. La salle était bondée, pourtant je ne voyais que lui. J'avais envie d'arrêter de chanter et de sauter dans ses bras. À coté, Tiffany leva ses deux pouces en l'air. J'avais envie de rire, mais j'étais bien trop concentrée sur ce que je chantais. Ma main se posa sur le micro posé sur son pied juste devant moi. Tout était parfait. Trop parfait. Soudain, une personne entra en trombe dans la pièce, me coupant en plein milieu de la chanson.
«Il faut partir, quelqu'un a mit le feu à l'école !»
Des cris s'élevèrent aussitôt dans la salle et tous se levèrent. Moi, je restais plantée là, sur l’estrade, à regarder ce chaos régner petit à petit. Ma musique continuait, mais je ne chantais évidemment plus. En une seconde, le plus beau jour de ma vie venait de devenir le pire. Les larmes me montaient aux yeux et mes jambes ne me répondaient même plus tant j'étais abasourdie par ce qu'il venait de se passer. J'aurais du sortir plutôt que de rester sans réagir. Je ne reconnaissais plus personne, même pas ma mère qui devait être entraînée par la foule. Colin monta les marches de l'estrade et me prit la main.
«Dépêche-toi, il faut s'en aller !»
Je me rendis alors seulement compte de ce qu'il était en train de se passer. Je le suivis, ayant du mal à courir du haut de mes talons de huit centimètres. Il se faufilait entre les gens.
«Où est ma mère ? Où est Tiffany ?» lui ai-je aussitôt demandé.
Il n'a pas répondu. Nous sortîmes de la salle et constatèrent l'étendue des dégâts. Les casiers se consumaient sous les flammes et il faisait extrêmement chaud. Je crus entendre ma meilleure amie m'appeler mais avec tout ce monde, je ne la voyais pas. Cela me rendait folle. Je me sentais étouffer et compressée à cause de la foule qui courait en tous sens. Je le remarquai enfin, Tiffany, coincée sous un casier en feu. Les larmes commençaient à couler sur mes joues et je me précipitai vers ma meilleure amie. Je tombai à genoux à coté d'elle.
«T'inquiète pas Tiff', je vais te sortir de là !» lui criai-je par dessus les hurlements des autres. Je poussai de toutes mes forces le casier mais ne réussit qu'à me brûler les doigts. Colin me prit par les épaules.
«Il faut sortir Zoella avant que ce ne soit trop tard !
- Il est hors de question que j'abandonne ma meilleure amie !»
Il me poussa sur le coté et planta son regard dans le mien.
«Alors vas-y et je m'en occupe.»
J'essuyai du revers de la main mes joues mouillées. Mon maquillage coulé devait m'enlaidir au plus haut point, mais je m'en fichais. J'avais peur. Peur pour ma mère, pour ma meilleure amie, peur pour tous mes amis. Peut-être que certains étaient déjà mort à l'heure qu'il était. Qui pouvait être assez cruel pour faire ça ? Je m'accroupis à coté de Colin et tentai une nouvelle fois de pousser le casier en feu. Je voyais Tiffany perdre peu à peu connaissance.
«Zoé, pars bon sang !» insista mon copain.
Non, je ne vous abandonnerai pas, ni toi ni elle !»
Il prit mon visage entre ses mains.
«Mon coeur, tout se passera bien. S'il te plaît, sauve ta peau avant qu'il ne soit trop tard. Je ne pourrais imaginer ma vie sans toi. Je t'aime et je t'aimerai pour toujours.»
Il m'embrassa avec douceur. Je me forçai à lui sourire.
«Je t'aime aussi.» répondis-je simplement, la peur et l'adrénaline m'empêchant de prononcer un mot de plus.
Je me levai et commençai à courir à travers les couloirs. Il faisait noir et toutes les lumières étaient explosées. J'avais du mal à bien voir et bousculais donc beaucoup de personnes sur mon passage. Je toussais beaucoup à cause de la fumée, et je devais même parfois enjamber des corps pour pouvoir continuer à avancer. Je trébuchai à deux reprises à cause de mes chaussures, et très souvent je devais essuyer les larmes qui me brouillaient la vue. Je ne cessais d'imaginer Tiffany et Colin, espérant de tout coeur qu'il arrive à la sauver. Je ne pouvais imaginer perdre celle sur qui j'avais pu compter durant toutes ces années, ma siamoise. Je vis enfin les portes d'entrées et inspira profondément une fois à l'extérieur. Je vis ma mère, visiblement morte d'inquiétude, et me laissai tomber dans ses bras. Elle me serra contre elle et caressa mes cheveux en bataille. Nous restâmes ainsi un moment, en silence, écoutant les flammes crépiter et les gens autour de nous pleurer, ou encore crier après leurs proches disparus. Les secondes semblaient être des minutes, et les minutes des heures. J'attendais que Colin sorte de l'établissement, aidant Tiffany à marcher, ou dans le pire des cas la portant parce qu'elle était incapable de se déplacer seule. Sauf que le pire des cas était bien plus horrible que celui que j'osais imaginer. Après une attente interminable, je vis Tiffany marcher en titubant, le regard perdu. Je me précipitai jusqu'à elle et elle se laissa tomber dans mes bras. Elle toussait.
«Où est Colin ? Il est derrière toi ? Il va bien ?»
Elle leva les yeux vers moi.
«Zo, Colin est... elle fut stoppée par une autre quinte de toux.
- Quoi ? Colin est quoi ?
- Il a perdu connaissance et... elle se mit à pleurer. Il n'y avait plus personne, une poutre énorme lui est tombée dessus et je n'ai pas réussi à la dégager. »
Je n'arrivais pas à croire ce que je venais d'entendre. Tiffany s'évanouit dans mes bras, et j'entendis à peine les sirènes des ambulances crier avant de sombrer moi aussi.

Aujourd'hui, je suis sortie de l'hôpital après deux jours d'observations et des semaines de visites journalières chez un psy. Le verdit est tombé, Colin est bel et bien décédé d'étouffement. J'ai beaucoup de mal à m'en remettre, même si en ce jour je vais déjà mieux. Tiffany va bien, elle est en ce moment en vacances à L.A. Ma mère m'a offert un ticket pour une croisière histoire de me détendre un peu, d'oublier ce qu'il est arrivé. Je ne sais pas si j'arriverais un jour à aimer un autre que Colin, je l'espère. J'ai besoin de tourner la page et de ne pas continuer à m'accrocher à un fantôme. J'embarque dans une heure, je suis vraiment impatiente. Maman me manquera, mais je lui ai promis de lui envoyer une carte dès que possible. Ainsi qu'à Tiff'. Quant à Colin, je lui ai gardé une place pour partir avec moi, au fond de mon coeur. Là où il a toujours été et où il sera à jamais.