En ayant marre de gâcher sa salive, elle tourna les talons et se dirigea vers la sortie. Mais lorsqu'elle fut à l'extérieur, un ours massif et imposant la surprit, lui glaçant le sang aussitôt. Elle resta pétrifiée par cette apparition.

Etant de l'autre côté du mur, elle n'avait pas vu la bête. C'est pourquoi elle s'accorda un eptit rire mesquin envers Claire. « Alors, t'as peur de ton ombre ? »

Elle ouvrit la bouche mais aucun mot ne sortit. Mais en voyant l'ours s'approcher d'elle, elle laissa échapper un petit cri qui cachait une immense terreur.

Ne la voyant pas rétorquer une méchanceté comme à son habitude, Anna s'approcha de Claire. C'est alors qu'elle aperçut l'ours, juste devant ses yeux. Tellement choquée, elle tomba raide sur le sol, le visage ébahit.

Claire ne sut pas vraiment que faire maintenant. S'échapper ou ne pas bouger du tout en espérant que la bête lâche l'affaire et s'en aille pour de bon ? Dans leur cas, la seule solution possible était la deuxième, car comment parviendrait Claire pour tirer Anna de là ? Au pire, elle n'avait qu'à y aller seule, car Anna n'avait pas été tendre pour autant avec elle, alors il n'y avait aucune raison qu'elle la tire de là. Mais l'instinct lui dit qu'elle ne pouvait pas la laisser là, qu'elle le regretterait, qu'elle serait malade si elle apprenait qu'elle mourrait à cause d'elle. Elle respira alors un bon coup, se concentrant sur ses capacités techniques, sur la logique de comment elle sèmerait l'animal tout en ayant Anna avec elle. Elle tourna énergiquement les épaules, se craqua les doigts des mains et se baissa doucement au sol jusqu'à l'autre brune, avant de la saisir dans la foulée par dessous et de la soulever du sol tant bien que mal, jusqu'à la porter pour de vrai puis s'échapper le plus loin possible, hors de la vue de l'ours. Mais celui-ci commença à la poursuivre. Elle ne s'occupa plus de lui cette fois et s'occupa de trouver un endroit où se cacher. Elle espérait qu'Anna se ranimerait toute seule, car pour l'instant, elle n'avançait pas à sa plus grande vitesse ; non, justement, c'était comme si elle courait sur place.

A moitié consciente, Anna se sentit portée par Claire. Durant la course de la jeune femme, Anna était malgré tout secouée. Elle émergea lentement et eut du mal à recouvrir ses esprits. C'est alors que tout lui revint d'un coup. L'ours. Claire. Fuir. Elle se dégagea des bras de Calire et commenca a courir, permettant ainsi à son accolyte d'aller à une vitesse un peu plus élevée. Elle réfléchissait à toute vitesse. C'est alors qu'elle eut une idée. Elle s'arrêta nette et grimpa en haut d'un arbre. Elle tendit sa main à Claire, lui permettant ainsi de la rejoindre. Allez la morue, monte et vite. En même temps, elle jeta un coup d'oeil sur l'ours à quelques mètres d'elles.

J'ai pas fais très long désolée...

( T'inquiète, du moment que tu réponds. Et c'est pas la longueur qui compte, mais le contenu. )

Elle saisit donc aussitôt la main que lui tendait Anna, sans s'occuper du nom qu'elle avait employé pour l'appeler. Elle commença à grimper juste au moment où l'ours arriva au pied de l'arbre.

Elle mit toutes ses forces afin de hisser la jeune femme sur le branche à côté d'elle. T'es pas un poids plume dis donc.

C'est toi qui as rien dans les bras.

Pff, j'aurais mieux fait de ne pas te monter dans l'arbre. Elles s'envoyaient des piques alors qu'un ours était en dessous d'elles. normal me diriez vous.

C'est comme ça que tu me remercies toi ? En me traitant de morue ? J'aurais très bien pu te laisser te faire bouffer tu sais.

Je t'ai rien demandé tu sais.

Ah donc ça t'aurait pas dérangé de crever comme ça ? u_u

J'ai pas dis ça non plus.

Bon moi en tout cas je te dis.. merci. Merci de m'avoir monté jusqu'ici.

Tu m'as porté, je t'ai monté. On est quitte maintenant.

Bon, alors, tu m'avais demandé ce que je faisais avant : j'arrêtais pas de déménager, mes relations n'étaient que passives, donc je sortais avec tout le monde, j'avais pas vraiment le temps de garder de vrais amis.. et toi ?

La même chose sauf que je n'ai jamais déménagé.

Alors pourquoi t'avais pas le temps ?

A cause de mes études.

Etudes de quoi ?

« De droit. »

Et moi, de photographie. Je me permets juste une remarque : cette fois, c'est toi la pas bavarde.

« C'est pas pareil c'est juste que j'ai rien a dire. »

Tout à l'heure non plus, j'avais rien à dire. Tu m'as l'air compliquée, toi.