Carte d'identité de John Owens.
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Nom ~ Owens Prénom ~ John Âge ~ 67 ans Pays d'origine ~ USA Avatar utilisé ~ Alain Delon

John a un passé peu banal qu'il raconte aujourd'hui sous forme d'histoires, parfois très originales.

Fils de paysans, il occupait son temps comme il le pouvait. Dès son plus jeune âge, il dévorait des tonnes de bouquins. Autant de romans, que de nouvelles fantastiques ou de documentaires. C'est en partie comme ça qu'il apprenait, n'allant à l'école que quatre mois par an, comme il devait aussi aider dans les champs. Ce mode de vie lui permit d'acquérir des talents littéraires, tout en savant jouer avec l'humour.

* * *

C'était une belle matinée printanière, John parcourait son jardin de long en large à la recherche d'un bâton. Il s'approchait du lavoir où s'acharnait sa mère à nettoyer un de ses pantalons taché par l'herbe, lorsqu'un oiseau s'échappa d'un arbre, voletant à toute vitesse. Dans sa fuite, il avait accroché une branche qui se fracassa au sol. Saisissant cette chance, l'enfant se précipita vers l'arbuste et attrapa le bout de bois, satisfait. A ce moment même, la voix de son père retentit :
« John, c'est l'heure d'aller à l'école !
- Oui Papa, j'arrive dans deux minutes.
- Ne t'avise pas d'être en retard alors que tu reprends les cours, fiston ! »

Après cette intervention, il pressa le pas. D'ailleurs, il se mit à courir, prenant la direction du pré où broutaient des vaches. Au milieu de celui-ci, un grand chêne dominait tout le reste. C’était bien connu, il abritait de nombreuses ruches, les abeilles adoraient y faire leur nid. Maintenant, le garçon avait pris pour habitude d'y faire un tour régulièrement. Mais depuis peu, il amenait avec lui un bâton, ayant trouvé un petit jeu divertissant.
Alors qu'il avait pénétré sur le territoire des herbivores, il s'approchait du grand arbre, prudemment. Quand il fut à une distance raisonnable, mais assez proche pour pouvoir faire ce qui lui trottait dans la tête depuis un petit moment déjà, il tendit sa branche en direction d'une ruche. Puis, il la secoua violemment – entre temps, les vaches s'étaient approchées – de manière à la faire tomber. Les actes suivirent les pensées, car c'est ce qu'il se passa. Le nid était explosé par terre, alors qu'il s'enfuyait en cavalant. Rusé comme il était, il avait prévu les choses de façon à ce que les abeilles – qui étaient sorties, furieuses – se vengent sur les vaches. Voilà que ces pauvres animaux subissaient une attaque d’insectes, alors qu'elles n'y étaient pour rien. Avant de prendre le chemin de l'école, John s'esclaffa de rire.

* * *

« Voilà une de mes premières farces. Divertissante et amusante, cela me permettait de rigoler, car dans ma campagne, les rires se faisaient rares. D'ailleurs, je vais vous en raconter une autre… »

* * *

Ce jour-là, la tâche du futur fermier était de cueillir des pommes. Sur le chemin, il posa malencontreusement le pied dans une bouse de vache… C'est alors qu'une idée nouvelle lui vint à l'esprit : des pommes, de la bouse, des vaches… c'était parfait ! Il parviendrait peut-être à mettre en place une stratégie à la hauteur de ce qu'il espérait. Il entreprit donc de commencer sa sottie dès maintenant. Il décrocha un fruit bien rouge, bien mûr et bien juteux. Puis, il s'approcha du barbelé séparant le pré des vaches de sa maison. Le jeune siffla. Toutes les vaches tournèrent leur tête vers lui, le regardant d'un air intrigué. Puis, une eut le courage de s'avancer. Cette vachette était surnommée Marguerite. L'enfant l'appela donc :
« Marguerite, viens ici ! »
L'animal se rapprocha encore, encore et encore, jusqu'à ce qu'il puisse sentir l'odeur de la pomme fraîche. Il l'attrapa et la mangea goulûment. Puis, le garçon repartit finir son travail.

Plusieurs jours s'étaient écoulés. Marguerite avalait une belle pomme chaque jour grâce à l'enfant. Mais aujourd'hui, les choses n'allaient pas se passer comme d'habitude...
Alors que l'enfant venait de cueillir une nouvelle pomme, il attrapa le petit couteau qu'il gardait en permanence à sa ceinture – on ne sait jamais ce qui peut arriver, mieux vaut être équipé – et la coupa en deux. Puis, il revint sur ses pas, recherchant la bouse qui avait sérieusement taché sa chaussure auparavant. Quand il fut arriver à ce fameux excrément, il grimaça, et en plaça sur une moitié de fruit. Puis, recollant les deux côtés de la pomme et dissimulant ce qui se cachait au milieu de celle-ci, il alla retrouver son amie, Marguerite, qui l'attendait déjà comme chaque matin. Contente, elle attrapa le fruit dans sa bouche et le mordit. Puis, le petit put lire dans ses prunelles un sentiment de surprise et de dégoût. Cette fois-ci, la vache ne s'attendait pas à trouver un tel fruit. Excédée, elle s'enfuit et John ne la revit plus. Cependant, il recommençait déjà son ânerie avec une autre...

« Ce sont de beaux souvenirs les enfants. C'était le bon vieux temps. Maintenant, les choses ont changé et je me retrouve sur ce transat à vous raconter mes expériences insolites.
Je m'excuse, mais vos mamans vous attendent et moi je dois préparer ma valise pour partir en croisière. Je dois rejoindre mon ami Coluche pour embarquer à bord du Queen Mary II. J'espère vous revoir bientôt. Au revoir et ne faites pas trop de bêtises ! »

Un grand sourire illuminait son visage, alors que c'était ses derniers adieux – même si il était loin de s'en douter- à ces gamins qu'il appréciait tant. Donc, pour en revenir à la raison de son départ : John est devenu conteur, conteur humoristique. Depuis son adolescence, il a parcouru un long chemin. Sa façon de raconter des histoires était hors du commun et dès ses premiers mots, il prenait les gens dans ses récits comme si ils étaient hypnotisés. Ce don lui permit de rencontrer Coluche. Et c'est ainsi qu'ils devinrent de bons amis. Ensemble, ils ont déjà raconté des chroniques, parfois même diffusées à la télévision.
Ce soir, il est censé le retrouver au port, car ces deux hommes vont faire une partie du voyage ensemble. Seulement, Coluche descendra du bateau avant le grand-père, car il doit passer voir sa famille. Tandis que l'homme âgé se rend dans une ville plus lointaine pour conter. Mais malheureusement, il n'y parviendra jamais...