Max observait le torrent devant lui. Déchaînées, les eaux rugissaient furieusement, comme en colère contre quelque chose qui échappait au jeune homme.

{ Je lisais tous les topics quand soudainement, je tombe sur un PV m'étant réservé. }

En solitaire, je marchais le long de la rivière, régulièrement aspergé par les eaux tumultueuses. Les rugissements incessants me poussèrent à m'éloigner de quelques pas et pour ce faire, je redressais mon regard bleu azur du torrent et aperçu par la même occasion une ombre humaine au loin. Après une courte hésitation, je me mis en chemin pour la rejoindre.

Il avait besoin d'adrénaline. Sa vie d'avant lui manquait trop, ici, c'était plutôt calme. Bon, sauf quand il se retrouvait face à un ours comme la dernière fois avec Romane, forcément. Mais aujourd'hui, il avait envie d'aventure. De défi. Il observa, cherchant comment il pouvait s'envoyer une dose d'adrénaline dans le sang quand, balayant le regard de ses yeux bleus, ceux-ci se braquèrent sur une silhouette qu'il n'avait encore jamais vu. Abandonnant pour le moment sa quête, il s'avança lui aussi et tendit la main à l'inconnu. " Salut. "

Rapidement, je parvins face à l'inconnu, un jeune homme ayant l'air d'avoir mon âge. Il me tendit la main et j'en fis de même pour la lui serrer. « Salut... Warren. » soufflais-je. Je passais une main dans mes cheveux en bataille, mon regard plongé dans celui tout aussi bleu de l'inconnu. Combien étions-nous réellement sur cette île ? Bien que la solitude était loin de me déranger, je ne boudais pas mon plaisir en découvrant d'autre personne.

Max serra donc la main de l'inconnu qui se présenta. Warren. Quelqu'un lui avait parlé d'un certain Warren... Ah oui, la petite Marianne, si ses souvenirs étaient justes ! Il lâcha la main de l'autre. " Maxime. " Il passa lui aussi une main dans ses cheveux en bataille, observant ceux du jeune homme qui étaient particulièrement longs. Etait-il ici depuis tellement longtemps que ses cheveux avaient tant poussé ? " Tu es là depuis longtemps ? " demanda-t-il alors, curieux.

« Oui oui je suis tarzan »

Le ciel était dégagé aujourd'hui, et la température fraiche. Quelques rayons venaient éclairer mon visage, m'éblouissant spontanément. Je fis un petit pas en arrière pour me cacher du soleil et répondis « Euh bah... Non non, depuis hier à vrai dire. » Je ne me doutais pas que cette question était apparentée à mes cheveux, mais à vrai dire, je n'en avais rien à faire. Chacun son style.

Mais Maxime n'avait rien contre ses cheveux. Au contraire, il se demandait si les siens pourraient pousser autant *-* Il sourit. " Oh ! Encore plus récent que moi et les autres alors ! Ils ont recommencé ! " s'exclama-t-il, stupéfait.

« Recommencer quoi ? Tu veux dire que nous ne sommes pas là par hasard ? » m'exclafais-je, surpris.

Maxime s'approcha, soudain excité et l'air confident. " On est un peu moins d'une vingtaine ici. J'ai rencontré une fille qui est là depuis six mois. Tous ceux qui ont été abandonnés là avec elle ont disparu ou sont morts mais elle a survécu ! Puis y a eu notre vague à nous, puis maintenant toi si tu me dis que t'es arrivé hier.. Bon sang on aurait pu s'échapper ! "

Les yeux exorbités, je l'écoutais avec attention. Lorsqu'il eut finit, quelques secondes restèrent sans vie avant que je n'ose ; « Mais.. Il n'y avait personne, là où nous avons débarqués, aucun signe de vie. J'en suis sûr, j'étais l'un des premiers à descendre du navire... Après, je ne connais pas la taille de cette île mais sur ses vingt personnes, pas une n'étaient là à ce moment même. »

Maxime secoua la tête. " Mais pourtant.. pourtant nous on était là... "

J'échappais un sourire de travers, perturbé. Cette île était-elle en plus de ça, "magique" ? Je préférais chasser ces pensés de ma tête et changeait de sujet assez maladroitement. « Sinon sinon...la famille, les amis tout ça...»

Maxime balaya ses paroles d'un geste de la main. " Rien de spécial. " répondit-il seulement, en lui retournant la regard, doutant qu'il ait grand chose à raconter vu qu'il était arrivé la veille.

Après ça, je restais muet, le regard se détournant du jeune homme pour se poser sur la rivière affolée, quelques goutelettes venants se perdre dans mes cheveux. La gorge serrée, le cerveau embrouillé, je tentais de sortir de mon mauvais rêve.

Maxime l'observa, puis finalement, s'approcha de nouveau de la rivière enragée. Le torrent battait son plein et il mit ses mains sur ses hanches, étudiant la façon dont il pourrait traverser.

Sans mot dire, je le regardais faire. Le ciel se voilait peu à peu, annonçant une averse imminente, m'arrachant un soupire.

Alors que Maxime commençait à descendre sur le flanc de la rivière, il se mit à pleuvoir. Un éclair, rapide et instantané, le surpris et il glissa, se raccrochant avec sa main droite à une racine. Sous lui, l'eau déchaînée dans laquelle il se noierait sûrement. Et la racine menaçait de lâcher à tout moment. Il lança alors un regard de détresse au dénommé Warren.

Un éclair vint zébrer le ciel accompagné d'un grognement sourd. Je vis Maxime glisser et se raccrocher fermement à une racine et aussitôt m'empressais de le rejoindre pour empoigner l'une de ses mains et le remontais lentement mais surement, la rivière déchaînée lui effleurant régulièrement les mollets.

Quand il sentit l'eau mouiller sa jambe, il se dit que c'était fini. Qu'il allait mourir là, assommé contre un rocher, noyé dans cette eau tempétueuse, et que tout le monde l'oublierait. Puis, Warren l'attrapa par la main, et il sut qu'il allait s'en sortir. Une fois de nouveau sur la terre ferme, il reprit son souffle, les mains sur les genoux, essoufflé. Puis, il releva les yeux. " Merci... "

Finalement, je parvins à le hisser sur la berge. Une fois qu'il eut l'air d'avoir reprit son souffle et m'adressait un mot de remerciement, je lui demandais, tentant de cacher mon inquiétude parfois trop intéresse vis à vis de quelqu'un que je ne connaissais qu'à peine ; « C'est rien. Ça va, tu n'es pas blessé ? »

Il se redressa entièrement, regarda ses bras, ses jambes, rien.. seulement sa main droite, légèrement entaillée au niveau de la paume. " Ca aurait pu être pire... "

Je restais stupéfait devant son entaille à la paume. Décidément, où que je passais, il fallait que quelqu'un se blesse l'intérieur de la main ! Je restais muet, ne quittant pas sa plaie du regard.

Il secoua la main puis la rangea de nouveau dans sa poche simplement. Quand il releva les yeux, il croisa le regard du jeune homme et fronça les sourcils. " Eh bien quoi ? "