✖ Tiens, brûle-toi les doigts avec les étoiles.

Un sourire se dessina de nouveau sur mon visage, moqueur. Mes yeux pétillaient de malice, l'énerver me faisais un bien plus que fou. Hécate Hécate, déesse de la magie, trop impulsive à mon goût. De plus elle ne réfléchissais pas assez. C'est ça de s'emporter si vite. Enfin bon elle n'avait rien pour elle cette pauvre dinde.
- Les rêves sont des illusions Morphée. Ils ne peuvent rien.
Ma voix était étonnamment douce et suave. Presque charmante et envoûtante. Eris se rapprocha de moi, je sentais sa chaleur à quelques centimètres ...

La déesse sourit. Elle était l'une des seules à savoir se faire craindre. Il ne fallait néanmoins pas oublier Némésis, aussi redoutable qu'elle. Après... Héra était un peu folle à son goût. Hum, Amphitrite était pas mal dans son genre aussi. Elle éclata d'un rire malsain.
« Ah bon ? Et qu'est-ce que tes rêves peuvent faire ? Me faire croire des choses, peut-être ? »

Libre à vous de croire cela. Mais je sais très bien combien ils peuvent être dévastateurs certaines fois. A vous de méditer. Il s'était voulu ferme et convaincant. Mais avec les deux dieux qu'il avait en face de lui, il était vraiment difficile de garder une certaine crédibilité.

Un petit sourire. Morphée s'avouait vaincu en fin de compte. Quoi qu'il en soit je m'ennuyais ferme. Alors tandis qu'ils papotaient comme deux pies, je tournai le regard vers l'enceinte de la forêt, cherchant quelque chose qui pourrait mettre de l'action, du piment ...

Apolline lui lança un sourire mi-espiègle mi-satisfait. Voilà qui était fait. Morphée avait enfin la bouche fermée. Elle tourna son regard vers Hadès, qui semblait chercher une occupation.
« tu t'ennuies, dis-moi ? »

Non, Morphée n'était pas lâché l'affaire, il y travaillait activement. Il était seulement en train de réfléchir à la chose qui ferait le plus souffrir Éris. Mais quelles pouvaient être ses failles, ses points faibles ? Il se mordilla la lèvre, concentrant ses recherches sur Hadès.

Je tournai la tête vers Eris, l'air las de toute chose.
- Ouai Morphée à fini par se la fermer donc je m'amuse plus. répondis-je faussement blasé. Je ne jetai même pas un coup d'oeil à l'autre Dieu et contemplai Eris dans son nouveau corps. C'était une humaine quoi. Pouarf de nouveau mon regard se portai sur la forêt et je m'éloignai un peu d'eux deux ...

Eris secoua la tête. Elle, la situation l'amusait car elle voyait bien que Morphée cherchait comment l'atteindre. Mais Eris n'avait peur de rien. Sauf de deux choses peut-être. D'Hadès. Et de perdre toute dignité.
« Quand t'auras finis de chercher, mon chou, tu viendras me trouver. »
Elle fit demi-tour, rejoignant le dieu des Enfers.

Il foudroya du regard Eris, ne répondant rien. Hadès se décalait de plus en plus vers la forêt. Serait-il en train de préparer un nouveau coup ? En voyant la déesse partir vers le brun, il alla de l'autre côté s'asseoir sur un rocher, observant le spectacle.

Mon pas était félin, silencieux et tellement gracieux. Je me déplaçai aussi discrètement que possible, ne faisant crisser aucune feuille morte sur mon passage. C'est comme-ci je n'étais pas là. Un déplacement de vent dans l'air m'indiquai une présence. J'étais suivi. Je tournai la tête et découvrit Eris. Un grand sourire étendit mes lèvres, Morphée était comme un con tout seul là-bas. Une lueur malicieuse s'alluma dans mon regard, je pris Eris par les épaules et la plaquai contre un arbre. J'approchai tout doucement ma tête de la sienne, posant mon front contre le sien et murmurai d'une voix presque inaudible:
- Tu suis le grand méchant loup ?
Taquinerie quand tu nous tiens !

Oui, elle suivait le grand méchant loup car le danger, elle adorait ça. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il la plaque d'un coup contre un arbre & de suite, sentit cette même chaleur l'envahir, comme la dernière fois. Elle lui lança un regard ardent. « Attends, on va s'amuser un peu... » chuchota-t-elle doucement de façon à ce que seul lui entende. Elle fit mine d'essayer de se débattre & se mit à crier. « Morphée, Hadès veut me violer, aide-moi ! »

Il haussa un sourcil en entendant les cris d'Eris. Il hésita à se lever ou non pour aller voir ce qu'il se passait mais Eris pouvait plutôt crever que ça ne le dérangerait pas. Il se contenta de les fixer, voulant quand même jeter un coup d'oeil sur la situation qui devenait plus qu'étrange.

Mon clin d'oeil répondit à Eris. Et tandis qu'elle se débattait en hurlant, je nous enveloppais dans grand tissu noir. Tissu noir de multiples spectres tous aussi effrayants les uns que les autres. Ils tournoyaient autour de nous dans une danse furieuse, des cris effrayants émanaient d'eux. Pendant ce temps, alors que je savais pertinemment que Morphée ne verrait absolument rien, j'embrassais la Déesse avec une ardeur renouvelée. Le danger, le risque, et l'adrénaline qui coule dans nos veines. J'adorais ça !

Il était cinglé. Alors qu'il les plongeait dans un voile sombre & parsemé de hurlements d'agonie, elle répondit néanmoins à son baiser comme la plus espiègle des amantes. Elle dut décoller ses lèvres des siennes pour continuer sa comédie. « Non Hadès arrête ! Morphée ! Je t'en supplie ! » Comment quelqu'un d'aussi "bon" que Morphée pouvait-il faire laisser une chose pareille ? Il détestait Hadès, non ? Bon d'accord, il détestait Eris aussi, mais dans ce corps d'adolescente... pouvait-il ne rien faire ?

En voyant un voile noir les entourer, Morphée se releva brusquement. Qu'était-il donc en train de se passer ? Que faisait Hadès avec Éris à ce moment précis ? Il se rapprocha de la scène, plissant les yeux pour essayer de voir à travers la sorte de grand tissu, mais seuls des cris en émanait. Il commençait mine de rien à trouver cela vraiment trop étrange. Il tenta donc de passer son bras à travers le voile.

Je la regardais avec cette étincelle folle dans mes prunelles. Cette étincelle dansante, comme une flamme dévorante exprimant le désir, le besoin. Elle continua le baiser, gourmande surement. Un large sourire étira de nouveau mes lèvres tandis qu'elle hurlait comme une damnée. C'était tellement amusant. Et l'autre crétin de Morphée marcha en plein dans le piège. Il s'était levé et s'approchait. J'embrassais de nouveau Eris, la faisant taire. C'était osé de faire ça alors que l'autre Dieu n'était pas bien loin. Et lorsqu'il plongea son bras à travers le voile sombre, je le saisit et le tirait vers moi.
- On t'a bien eu ! criai-je.

Soudain, un bras entra dans son champ de vision & elle se décolla un peu d'Hadès. Elle se mit alors à rire, sortant du voile avec facilité, se dégageant de l'emprise de comédie du Dieu. Elle posa ses grands yeux rieurs & malsains sur Morphée. « Tu es naïf. »

Dès qu'il eut traversé entièrement le voile, il sut qu'il avait été piégé par les deux esprits malsains qu'il avait en face de lui. Son regard lancait des éclairs. il s'était encore fait piégé. Je suis peut être naïf, mais au moins je suis serviable.

Je m'approchai alors tout prêt de lui, si près que mon visage touchait presque le sien.
- Ta serviabilité te perdra autant que ta naïveté.
Je souris et me reculai, observant la colère dans ses yeux. Rire intérieur. Le voile était retombé. En une fraction de seconde les hurlements d'agonie avaient cessés. Je tournai la tête vers Eris et contemplai son adorable sourire malsain, presque méprisant.

Et c'était du mépris, pur et dur. « Être serviable ne te laisseras pas la vie sauve. » cracha-t-elle juste après les paroles d'Hadès, à qui elle lança un coup d'oeil complice.

Pensez ce que vous voulez. Je sais ce que je vaux. Et je vaux bien mieux que vous deux réunis. Bon, certes c'était un peu narcissique de sa part mais il n'était plus à ça près.

J'arquai un sourcil, rigolai un bon coup de manière significative.
- Bon, j'ai autre chose à faire que de papoter tranquillement. Y'a du boulot !
Je jetai un coup d'oeil à Apolline, tournai les talons et partit d'un pas décidé ...

Apolline jeta un oeil à Hadès. « En effet. Il faut qu'on détruise tout ça. » annonça-t-elle presque comme une annonce à l'intention de Morphée avant de suivre les pas d'Hadès.

Morphée serra les poings. D'où venait donc ce plaisir de détruire tout sur leur passage rien que pour le plaisir ? Il se retourna, ne voulant pas assister au désastre.

Je marchais à travers la forêt, suivi d'Apolline, ou plutôt, Eris. La sensation agréable de la terre humide sous mes pieds, l'air pur qui entrait dans mes poumons, j'adorais tout ça. Morphée était resté dans son coin, seul, comme toujours !

» Brûle, brûle petite fleur ...
» Tiens donc, et si... ?
» Tiens t'existe encore toi?
» Peux-tu toucher les étoiles ?
» » Je te construirai un château de sable avec vue sur la mer.

✖ Tiens, brûle-toi les doigts avec les étoiles.

✖ Tiens, brûle-toi les doigts avec les étoiles.

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