Après s'être déshabillée en prenant soin de garder son maillot de bain sur elle car on n'était jamais trop prudents de ce qui pouvait arriver - quelqu'un pouvait lui sauter dessus et la violer, si si. -, elle mit les pieds dans l'eau, en frémissant à son contact ; elle était fraiche en ce temps se présentant gris et brumeux. Bizarrement, Harry était le seul à voyager dans ses pensées. Il les hantait. Et justement, c'est lorsqu'elle pensait à lui que son cœur battait à une allure plus rapide que la lumière. Pourtant, elle n'éprouvait encore aucun sentiment pour lui, même si il commençait à véritablement l'attirer. Bref, elle mit les pieds dans l'eau en pensant à Harry, perdue dans ses émotions. Elle était aussi là pour voir si un autre avait eu la même idée qu'elle de venir se détendre ici. Pour l'instant, elle ne connaissait que le bouclé et Revan, il fallait peut-être qu'elle pense à s'ouvrir à plus de monde si elle ne voulait pas se sentir trop seule et mourir en laissant une vie de solitude derrière elle.

L'homme venait d'arriver et il ne connaissait rien ni personne. Jamais, ô grand jamais il avait imaginé se retrouver dans une tel situation. La prochaine fois il n'écoutera pas ses proches et restera chez lui dans son cocon. Il marchait sur la plage les mains dans les poches de son pantalon et shootant dans le sable qui volait après ses coups. Il broyait du noir guère ravi de se retrouver sur cette île alors qu'il avait prévu de s'entrainer dans ses jeux d'acteurs. Au lieu de cela il se trouvait ici. Loin de la modernité. Loin de son continent. De plus il avait quasiment tout perdu. Ses papiers, quelques vêtements et gadgets indispensable de la vie moderne avait disparu le rendant complètement fou. Il faisait partie de cette classe de personne qui ne peut s'empêcher de regarder son téléphone toute les deux minutes, d'allée sur son twitter ou sur son facebook, d'envoyer des sms à tout le monde et à n'importe qui juste pour "tuer le temps". Et en tant que futur acteur potentiel il l'était d'autant plus que d'autre. Sur son portable contenait quasiment toute sa vie. Des photos de lui enfant, adolescent, adulte avec ses potes, des photos de ses parents, des photos de ses animaux. Des conversations parfois embarrassantes. Des notes qui lui était indispensable pour la vie de tout les jours comme ses mots de passes de certains sites. Il y avait tout. Et sans gagdet, Jae était perdu. Encore plus qu'actuellement.

Il avait l'impression de tourner en rond, de voir toujours le même paysage défilait devant ses yeux pourtant s'il aurait fait attention il aurait put voir des oiseaux sauvages qu'on ne voit que dans les documentaires animaliers, il aurait put voir l'aileron d'un requin au loin ou celui d'un dauphin qui nageait. Il aurait put voir des plantes sauvages et des crabes qui marchait sur le bord de l'eau, tranquille. Devant lui se trouvait un paradis magique mais il ne le voyait pas. Trop occupé à broyer du noir, trop occuper à ronchonner. La seule chose, le seul gadget qui lui restait était sa paire de lunette de soleil Ray Bans qu'il avait toujours sur lui même en plein hiver. Il donna un puissant coup de pied dans le sable mais à la place de faire voler les grains comme tout à l'heure il se prit un rocher enfouit légèrement. Automatiquement il porta ses mains sur ses orteils où la douleur lui lançait violemment lâchant des putains et des merdes à tout bout de champs avant de se laisser tomber par terre et de se masser le pied gauche pour faire passer la douleur vive. C'est à ce moment là qu'il vit l'horizon. Le grand horizon et l'immensité de l'océan. Qu'il vit la couleur du ciel d'un bleu magnifique avec peu de nuage. Qu'il vit qu'il respirait de l'air pure et plus celle qu'il respirait à New York. Il comprit brusquement qu'il était entrain de vivre une expérience instructive. Son regard balayait l'océan jusqu'à qu'il voit une silhouette plutôt féminine au bord de l'eau qui semblait vouloir y rentrer. Il pencha légèrement la tête sur le côté pour la voir sous toute les coutures. La dame au loin était la première personne humaine qu'il voyait sur l'île et il n'allait pas se déranger pour faire sa rencontre. Jeaden se leva d'un bond et enleva les potentiels grains de sable qui pouvait coller son pantalon avant de s'élancer vers la femme. Il fut vers elle plutôt rapidement. Plus rapidement qu'il l'avait cru. Il s'arrêta à plusieurs mètres pour lui laisser un espace vitale favorable et fit mine de s’intéresser à l'eau plus qu'au corps de la demoiselle.

Elle, se foutait royalement d'internet, des réseaux sociaux. Elle trouvait ces occupations une perte de temps. De plus, elle n'avait pas d'amis, à quoi un portable lui servait-il donc dans ce cas là ? Même les parents de sa famille d'accueil ne prendraient pas la peine de l'appeler ; sachant qu'elle ne sortait jamais très loin, il n'y avait pas de danger. En fait, ils la laissaient sombrer dans son univers, en dehors du monde, dans le gouffre de sa solitude. Elle était bien trop sotte et trop sensible. Elle n'était utile que lorsqu'on avait besoin d'un service, c'était le pantin qu'on pouvait manipuler à sa guise. Naïve et soumise. Au fond d'elle, c'est toute une souffrance qu'elle ressentait lorsqu'elle réalisait qu'on se servait d'elle, mais elle éprouvait une trop grande appréhension de ce qui pourrait lui arriver si un jour elle osait lever la moindre objection. Ce n'est pas pour autant qu'elle ne partait pas, parfois, dans des crises de nerfs, si quelque chose venait à la déplaire. D'ailleurs, beaucoup de choses la déplaisaient, la contrariaient, ici, et depuis son arrivée, elle n'arrêtait pas de piquer des colères, d'en mettre sur la gueule de tout le monde. Déjà qu'elle ne voyait quasiment personne à Londres, là, elle se sentait comme un grain de sable parmi tout un désert. Plus personne pour la soutenir, pour l'aider, pour... l'aimer. Quoiqu'Harry était en train de s'occuper de ces trois choses.
Bref, balayant du regard les alentours sans en manquer aucun détail, ses yeux reposèrent sur un jeune homme, plutôt avenant, non loin d'elle, qu'elle n'avait pas remarqué jusqu'ici. Elle l'identifia de long en large, puis hésita à le rejoindre. Elle n'avait pas franchement envie de parler et était plutôt occupée à rêver du bouclé qui la rendait heureuse. Hésitant encore, elle se mordit la lèvre, mais vint finalement à sa rencontre. Arrivée à lui, elle laissa tout de même un bon mètre la distancer de lui, au cas où il lui sauterait dessus comme un sauvage. Étant donné qu'elle ne tenait toujours pas à parler, trop perdue dans ses vastes pensées, elle soutint simplement son regard avant de lui hocher la tête, qui ne valait pas un bonjour, mais qui était au moins signe de politesse. Après ça, elle scruta l'horizon, imaginant où est-ce qu'elle en serait si elle n'avait pas embarqué dans le Queen Mary II. Peut-être sa vie serait-elle plus raisonnable, là-bas ? Elle n'avait pas fini de s'expliquer avec Julius et elle le regrettait fortement. Ainsi, elle aurait pu en faire de même avec ses parents, indignes soient-ils, et elle pourrait, par la même occasion, leur administrer une certaine correction en guise de vengeance. Surtout à sa mère, belle bouffonne qu'elle se trouvait être. Bouffonne un jour, bouffonne toujours. Elle méritait donc encore qu'on la maltraite comme elle l'avait fait à Rosie, comme un piètre bout de chiffon. Mais personne ne retournera jamais chez lui aujourd'hui. Une fois qu'on est sur cette île, on ne peut pas en sortir. Il n'y a pas d'issue. Et tout espoir de rentrer doit s'envoler car il finira vain quoiqu'il arrive. Si on les avait abandonnés, on n'allait pas s'emmerder à les récupérer.

Le regard rivé vers l'océan il regardait les vagues venir lécher le sable et par la même occasion ces pieds qui trempaient dans le liquide. Il vit du coin de l’œil que la jeune femme lui faisait un signe de la tête pour lui dire bonjour laissant le silence en paix. Il releva sa tête pour voir l'horizon et encore une fois l'immensité de l'océan. Il sourit en se souvenant que quand il était petit il avait peur de cette océan, de cette immensité alors qu'aujourd'hui ça le faisait devenir pensif et admiratif. Il tourna enfin la tête vers la jeune femme blonde qui se révélait être plutôt belle et pleine de vie. Son maillot de bain camouflé ses parties intimes mais laissant apercevoir des morceaux de son physique plutôt avantageux. Jaeden restait silencieux préférant ne pas prendre la parole pour le moment. Il appréciait ce silence. Cela le changeait de la circulation de New York ou de d'autre grande ville. Il poussa un soupire à cette pensée. Malgré tout les inconvénients de vivre en ville il aimait ça. Et être loin de cette activité le déprimait et la perte de son gadget favoris n'arrangeait rien même s'il n'aurait put rien faire avec étant donné qu'un moment donné la batterie du téléphone serait rapidement vide sur tout avec un smartphone. Il passa une main dans ses cheveux bruns se les ébouriffants puis se décida à parler parce que si ça se peut sa vie social tomberait bientôt à zéro :

- Vous aimez l'océan ?

Question capital sans en avoir l'air.

Rosie identifia l'inconnu dont l'apparence lui semblait familière. Même incertaine, elle savait qu'elle avait déjà vu sa tête quelque part. Sans relever ses mots, elle lui sourit, bien que douteuse, puis ses yeux s'éclairèrent lorsqu'elle se rappela l'endroit où elle l'avait rencontré. Sur son fauteuil, devant sa télévision, voilà ! c'était bien lui. Jaeden S. Fletcher, un artiste récent assez connu, qu'elle avait vu jouer dans plusieurs films à plutôt grosses bourses. Elle était là à l'admirer, sans dire un mot, des étoiles dans les yeux. Lorsqu'enfin elle décida de s'approcher de lui, elle se mordit la lèvre inférieure, en remettant par la suite une mèche qui lui cachait la vue de cette créature se présentant tellement belle et pleine de charme. Ne voulant pas paraitre sotte, elle fit mine de ne pas le connaitre. « Bonjour. Moi c'est Rosie ! et pour répondre à votre question, oui, j'adore l'océan. » murmura-t-elle, aux anges.