Peter, lui, n'était pas ici dans but précis. Il aimait bien errer au bord de la plage, entendre le bruit du flot des vagues, le cri des oiseaux, celui de ses pas dans le sable. Les mains dans les ocres, il fixait l'horizon, peut être cherchait il a apercevoir un bateau qui ne reviendrait jamais. Lui même ne le savait pas. Il soupira et s'assit sur un rocher.

Se laissant bercer par le flot des vagues, il se surprit à fermer les yeux, ne se concentrant que sur ce qu'il entendait. Au bout de quelques secondes, il les réouvrit et se memit )à marcher, l'esprit virevoltant dans sa tête. C'est alors qu'une silhouette se dessina à plusieurs dizaines de mètres de lui. Au fur et à mesure qu'il avançait, il put distinguer le corps d'une jeune femme blonde, accroupie sur le sable.

Ses yeux dérivèrent sur la mer puis revinrent sur la jeune femme. Une silhouette pas vraiment inconnue pour lui. Il fixa dans les yeux la blonde et la regarda, l'air hautain. Tiens, tiens. Liz. Qu'est ce que tu viens faire là ? Il remonta ses manches, tiens, un nouveau tic ?

Pour lui, elle n'avait été qu'une fille parmi tant d'autres. Pourquoi la traiterait-il avec respect ? Il ne connaissait que son prénom à vrai dire. Oui, sans doute.
Il fronça les sourcils, voulant se donner un air supérieur.

Mais Peter aussi en avait de la politesse. Mais là, il n'avait doublement pas envie d'être poli. De un, elle était venue le perturber pendant son moment de calme et de deux, le souvenir de leur soirée londonienne ne lui avait pas laissé un bonne impression. Il tenta de répondre par autre chose qu'une pique. Merci, bonne chance à toi aussi. Puis, il la vit retourner à ses algues. Que pouvait elle trouver d'interressant là dedans ? Il haussa les épaules et retourna s'asseoir sur son rocher, une bien meilleure compagnie selon lui.

Les algues pouvaient-être utile pour plusieurs raisons. Déjà, pour se nourrir. N'étaient-ce pas des algues qui entouraient les soushis et autres aliments de la sorte ? Or la nourriture n'était pas ce qu'il y avait de plus simple à trouver sur cette île. Ensuite, on pouvait fabriquer des produits de beauté grâce à elles. Pour adoucir la peau, laver les cheveux... il fallait tester ! Pour finir, et c'était ce qu'Elizabeth recherchait le plus, elles pouvaient servir de plantes médicinales. A l'inverse, les algues pouvaient aussi se révéler de véritables poisons. C'est pourquoi elle commençait par prélever divers échantillons qu'elle testait. Cela prenait du temps mais était beaucoup plus utile que de parler dans le vide et de se prendre la tête pour rien.

Il se décida à quand même ne pas la laisser seule perdue au milieu de ses algues, elle devait quand même s'ennuyer un peu. Lui, il leur trouvait absolument rien d'utile à ces trucs verts et visqueux.   Qu'est ce que tu cherches ? Il se releva de rocher, s'etira légèrement, puis alla s'accroupir juste à côté d'Elisabeth, essayant de paraître un peu moins froid.

Trop tard. Il avait raté sa chance. Elle était allée vers lui assez contente de le retrouver, même s'il en aurait été plutôt autrement dans un autre contexte, et lui l'avait rejetée comme un détritus. Pire, il l'avait traitée en rebut. Qu'il ne croit pas qu'elle oubliait si vite.

- Cela ne te regarde pas, fit-elle sans même se retourner. Elle accordait rarement de seconde chance lorsqu'on se moquait d'elle une fois. C'était une façon de se prémunir contre d'éventuelles autres trahisons qui la blessaient plus qu'elle ne voulait le laisser paraître.

Il soupira à nouveau. Bon, il avait essayé de faire un effort, ça n'avait pas marché, et bien tant pis pour elle. Après tout, il ne perdait riendut our sur ce coup là.   Bon, bon, j'y vais si madame préfère ses plantes à la compagnie humaine. Et encore, il avait été gentil en disant ces plantes parce que lui il trouvait ça absolument dégoûtant et n'ayant aucune ressemblance avec une plante.

Mieux vaut être seul que mal accompagné. C'est un adage qu'Elizabeth avait toujours respecté. Elle estimait que ce péteux de Peter devait lui présenter des excuses. C'était la moindre des choses. Elle ne cèderait pas. Prends-moi pour un con une fois, honte à toi, prends-moi pour un con deux fois, honte à moi. Elle le laissa donc partir, ne prenant pas même la peine de lui répondre.

Il ne savait pas vraiment quelle attitude adopter. Il n'allait pas la laisser toute seule en plan comme ça. Et puis, il fallait bien qu'il rende sa journée un peu moins morne. Il décida de retourner la voir à nouveau. T'as finis de bouder ? Bah oui, il n'avait pas dit qu'il allait être gentil .

Elle était en train de découper une algue pour étudier la façon dont elle était formée à l'intérieur lorsqu'elle entendit la voix familière lui adresser de nouveaux mots. Une nouvelle chance ? Elle n'avait pas pour autant changé d'avis.

- Je ne boude pas. Mais il est clair que tu ne peux t'adresser à moi sans être méchant, je n'ai pas besoin de cela, cette île est déjà suffisamment inhospitalière pour ne pas avoir à en rajouter.

Il soupira, un air malicieux dans les yeux. Tu trouves l'île inhospitalière ? Moi je la trouve pas mal. On aurait pu tomber sur pire tu sais. Ici, au moins, il fait beau on a des belles plages, des cabanes... Il gramaça en voyant l'intérieur de l'espèce d'algue. Comment une fille pourtant raffinée comme Elizabeth pouvait aime étudier ces... trucs ?