Je t'aime et je me déteste.

PUF : euphoria Messages : 6308 Date d'inscription : 19/04/2012

Louis trainassait près des chutes immenses, produisant un vacarme infernal. Il était la, amorphe, regardant les trombes d'eau s'écraser dans un bassin de taille moyenne. Les pieds dans l'eau, il repensait à son arrivée sur l'île.

Stirb Nicht Vor Mir - Rammstein

Le petit garçon traînait les pieds. Son ventre grondait, mort de faim. Il n'avait pas manger depuis longtemps, et pour remédier à ce manque, il mâchonnait la manche de sa chemise, Needaid pendu au bout de son autre bras. Kealan semblait perdu, mais il ne l'était pas. Il était juste, dans ses pensées, comme tout le monde ici pensait-il ...

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« Hé, salut »

Quelqu'un s'adressait à lui. Il leva les yeux vers la dite personne. Enfin leva les yeux, il avait pris cette habitude, mais l'inconnu était assis au bord de l'eau, les pieds dans le liquide. Du moins c'était l'hypothèse que Kealan avait, puisqu'il était maintenant près de lui, debout, les pieds encore ruisselants. L'homme était plutôt jeune, les cheveux bruns et les yeux azur. Kealan planta son regard sombre dans celui de Louis.
- Bonjour, lança t-il peu engageant.
Il serra Needaid contre lui, cachant en même temps ses bras couverts de bleu et de cicatrices. Dans ces prunelles, la flamme d'une méfiance habituelle dansait. Il recula de quelques pas, ne supportant pas le contact humain, il voulait à tout prix d'être touché et tripoté comme le faisait si souvent les vieilles dames ...

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« J'm'appelle Louis. »

« J'vais pas te manger »

Le garçon le jaugea du regard. Il passa un petit moment sur le nounours. Instinct sauvage, il recula encore en entendant le jeune homme lui parler. Il ne semblait pas méchant, mais il valait mieux être prudent. Il tenait à la vie, n'aimait pas les adultes. Celui-ci paraissait un peu jeune pour l'être, mais qui sait, les apparences sont parfois trompeuses.
- Je sais. répondit-il froidement. Ses yeux brillaient, aussi sombres qu'ils étaient ils luisaient comme des étoiles dans le ciel nocturne. Son regard était dur, sévère, analysant chaque expression, chaque mouvement du corps de Louis, comme il s'était nommé.

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« Tu t'appelles comment ? »

Louis ne tenta plus, ne marcha plus vers lui. Un petit soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres. Il relâcha un petit peu ses muscles mais son regard redoubla de méfiance. Il se devait d'être sur ses gardes. Il lui demanda son nom.
- Kealan, lâcha t-il, peu sûr de lui.
Il était à une distance respectable, tant qu'il ne tentait rien, le petit garçon se sentait bien ...

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« Joli nom. »

« Et lui, il a un nom ? »

Louis sourit, dévoilant se dents d'une blancheur extrême. Et ses yeux bleu se posèrent sur son ours. Son ourson chéri.
- Needaid. répondit-il, d'un voix neutre.
Il espéra secrètement que le nom de sa peluche n'éveillerait pas les soupçons de son interlocuteur ...

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Le mécheux hocha la tête, ne faisant aucune remarque sur le nom de l'ourson. Il s'assit en face de lui, en tailleur, toujours souriant et avenant. « Ca doit être dur pour toi... »

Kealan leva les yeux vers Louis, observant les teintes de son regard. Dans les tons bleu, tantôt clairs tantôt foncés. Le petit resta debout tandis que l'autre s'asseyait. Il faisait presque sa taille, assis. S'en était presque effrayant. Il posa une question, comme une autre. Et il se mit aussitôt sur la défensive. Dans ses prunelles, s'alluma de nouveau une flamme : méfiance.
- Pourquoi ? répliqua t-il sèchement.
Qu'est-ce qui l'avait trahi. Ses bras ou Needaid ?

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En le voyant se replier à nouveau sur lui même, Louis ne perdit pas son sourire rassurant. Au contraire. « D'arriver sur cette île. Tu es tout seul ? Tes parents n'étaient pas avec toi ? »

Le malaise qui prit Kealan était tel qu'il du s’asseoir. Les questions sur ces parents le troublait plus qu'autre chose. Il sentait les larmes venir, montant, sa gorge se noua. Il déglutit. Il répondit qu'a deux des trois questions. Au moins il n'aurait pas à mentir.
- Nan, je me plais ici, c'est calme c'est beau et puis Needaid m'accompagne partout où je vais. Je ne peux pas rêver mieux.
Un petit sourire étira ses lèvres ...

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Louis le détailla pendant qu'il parlait. Il ne pouvait s'empêcher d'éprouver une certaine sorte de pitié. Mais ses paroles le rassurèrent un peu. « Si tu le prends comme ça, ça me rassure. »

Personne à part lui ne savait ce qu'il endurait quand il était encore là-bas. Non, personne ne pouvait imaginer l'horreur que ce fût. Il n'était pas du genre à parler, ni à rester avec quelqu'un longtemps. Il se leva et alla s'asseoir au bord de l'eau. Enlevant ses petits souliers, il les posa délicatement sur le rebord et laissa ses pieds tomber dans l'eau.

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« Tu l'as depuis longtemps, Needaid ? »

Le petit jouait de ses pieds avec l'eau. Il s'amusait à envoyer des gouttelettes à sa surface, ce qui provoquait des ondes et animait ses sourires.
- Oui, répondit Kealan sans pour autant le regarder ...

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Louis hocha la tête, avant de laisser le silence s'installer progressivement.

Il vit tout d'abord des formes indistinctes. Puis entre ses pieds, il vit apparaître des petits poissons argentés. Ils lui titillaient les orteils ce qui déclencha chez le petit des éclats de rire ...

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Louis sourit doucement en le voyant rire ainsi. « T'aimes bien les animaux, Kealan ? »

Kealan le regarda un instant avant de déclarer:
- Ils ont quelque chose d'apaisant, de sain.

» » Je déteste quand mon cookie devient suicidaire et décide de se noyer au fond de mon lait.

Je t'aime et je me déteste.

Je t'aime et je me déteste.

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