Maxime était assis au bord de l'eau, sur le pont, pensif.

Ceci faisait quelques jours qu'elle cherchait son aimé. Effectivement, Ambre avait une annonce importante dont elle devait lui faire part. Car ce qui avait seulement été un doute était aujourd'hui une certitude, à la fois angoissante et heureuse. Ce n'était pas ton rêve ? Ambre inspira une importante bouffée d'air. Ses fines mains tremblaient à la manière d'une personne atteinte du syndrome de Parkinson. C'est avec un élan de courage qu'elle s'avançait timidement vers Maxime, la gorge nouée plus que jamais

Il ne l'avait pas vu, et pensait à elle. Ses pieds dans l'eau créaient quelques mouvements circulaires. Il voulait la revoir, mais ne savait pas où la chercher. Cette histoire d'enfant, il n'y pensait plus du tout - il l'avait même oublié, pour dire vrai. Mais il voulait la revoir. Il avait quelque chose d'important à lui dire, lui aussi. Souriant comme un adolescent amouraché, il attendait, ne sachant pas qu'elle était là.

Se mordillant la lèvre inférieure, la jeune femme se racla la gorge volontairement arrivée derrière son aimé. Le coeur battant la chamade autant que lors de leur première rencontre, elle le regardait, émue aux larmes. Combien de fois as-tu ressentit ça ? Sûrement pas tellement de fois. Elle chassa cette pensée, sûrement pour éviter d'évoquer mentalement son erreur du passé, posant une main douce et bienveillante sur la chevelure de Maxime.

Il entendit un raclement de gorge mais ne se retourna pas. Il l'avait reconnue. Comment, il ne savait pas trop, mais il savait que c'était elle. Son coeur rata un battement quand il sentit sa main effleurer ses cheveux. Il ne se retourna pas, laissant simplement un sourire fleurir sur son visage.
" Mon ange. "

Un sourire illumina son visage subitement. Elle lui adressa un baiser sur la joue, avec toute la tendresse et l'amour qu'une femme peut offrir. Son regard bienveillant se posa à présent sur son ventre, qui avait pris un peu de volume. Et c'est comme naturellement que sa main caressa ce dernier. Maxime lui avait énormément manqué ces dernières semaines. Un tel manque qu'elle s'était obligée à parcourir les territoires jusqu'à trouver l'être qui manquait à sa vie.

A lui aussi, elle lui avait manquée. Il se leva alors, se retrouvant face à elle, très proche. Il n'avait pas fait attention à son ventre, trop occupé à plonger dans son regard. Il s'approcha et écarta une mèche blonde de son visage. Elle était tellement belle. Un ange. Son ange. Son coeur battait à en être douloureux. Il sourit, ne sachant pas quoi dire qui soit à la hauteur de ce qu'il éprouvait à ce moment-là.

En sentant sa main sur sa joue, il frémit et ne put alors résister plus longtemps. Il posa sa main sur sa joue aussi, encadrant son visage, et s'approchant, colla ses lèvres aux siennes.

Oui, comme si rien ni personne ne pouvait les séparer. Il sourit aussi - chose qu'il faisait également souvent. Il mit alors fin au baiser après l'avoir bien fait durer et plongea son regard dans le sien avec tendresse.
" J'ai quelque chose à te dire. "
Enfin, deux, techniquement.

Son sourire s'agrandit alors. Voulait-elle lui dire la même chose ? Il s'approcha encore d'elle jusqu'à-ce que leurs corps se frôlent, son regard entièrement plongé dans le sien.
" La première donc, c'est que je t'aime, que je vais tout faire pour changer et que je veux passer ma vie avec toi. "

Son sourire s'agrandit jusqu'à devenir... immense.
" Oui, changer. Je te promets, je ferais tous les efforts possibles, quand ma raison m'interdira quelque chose, je l'écouterais, quand j'aurais envie de redevenir infidèle, je penserais à ton sourire et ça m'en dissuadera. Tu.. ne me croies pas ? "
Demanda-t-il soudain, son sourire se fanant doucement. En même temps, cela serait.. compréhensible.

Il sentait quelque chose dans sa voix. Une petite poussière de méfiance, mais n'en tint pas compte.
" C'est pourquoi je me dois de te parler d'Artémis. "

Il posa les mains sur ses épaules, son regard ancré dans le sien.
" Avant, je veux que tu mettes de côté tes préjugés à mon égard. "
Il ne cessa de la regarder, ne détournant pas son regard, serein.
" Artémis et moi sommes très proches. On est.. comme frères et soeurs. L'amour qu'il y a entre nous et bien différent de celui que j'éprouve pour toi et qu'elle éprouve pour celui qu'elle aime. On tient beaucoup l'un à l'autre mais ça s'arrête là. On a fait une connerie une fois, oui, te le cacher ne sers à rien, tu sais que je préfère être franc. On avait décidé de ne rien vous dire, à toi et à Erwan, mais je me serais sentis trop mal si tu ne le savais pas. Donc voilà, c'est juste pour te prévenir, et que tu n'as aucunement à éprouver de la jalousie à son égard, puisqu'elle n'est pas une rivale, ou quelque chose comme ça. "

Les yeux de Maxime se froncèrent. Il ne comprenait pas sa réaction, mais ne bougea pas.
" Tu aurais peut-être préféré que je ne te dise rien ? "
Il la lâcha alors et se détourna, énervé soudainement. Quand il ne disait rien, il se faisait engueuler. Quand il prévenait à l'avance, il se faisait engueuler. Il ne savait plus quoi faire. Dos à elle, il murmura :
" Je voulais juste t'épargner une jalousie inutile, Ambre. Si tu ne veux plus de moi, ce que je comprendrais, alors dis-le moi, on ira plus vite. "

Il serra les dents, hésitant entre la colère et la peine. Finalement, il parvint à se détendre, quand elle parla. Et sa voix tremblante brisa tout ce qu'il y avait de solide en lui à cet instant-là. Il se retourna vers elle et la regarda, avant de la prendre dans ses bras sans hésiter.
- Je t'aime. Je t'aime Ambre, et je ne peux pas me passer de toi. Bien sûr que je comprends, c'est même normal, j'ai tant de fois voulu que tu ailles voir ailleurs, que tu cesses de m'aimer mais mes tentatives n'ont mené à rien alors j'abandonne.. Je t'aime, bordel..

A sa place ? Devait-il lui dire vraiment ce qu'il ferait ou devait-il mentir pour qu'elle l'accepte de nouveau ? Cela aurait été manipulateur et Maxime avait toujours préféré la franchise, pas vrai ? Il lui caressa doucement les cheveux, ne la lâchant pas, la serrant toujours contre lui.
" Je lui mettrais une baffe, lui dirait que tu ne te laisserais pas avoir encore une fois, que tu n'avais aucun moyen d'être sûre de ce qu'il raconte même si tu peux voir dans ses yeux bleus que son amour est sincère et non truqué. "