Il faisait désormais nuit. Allongé, dos contre la verdure souple et fraiche, j'observais le ciel dégagé où de nombreux astres lumineux étincelaient.

Artémis marchaitpied nu lentement dans l'herbe. Elle regardait le ciel essayant de chercher les constellations comme elle le faisait auparavant dans sa France natale.

Un bruissement inquiétant me fit me redresser. Je m'accroupis, laissant seulement mes yeux dépasser des hautes herbes. Lentement ce dessinait une ombre humaine, et petit à petit, je pu voir qu'il s'agissait d'une jeune femme. Je restais camoufler, l'observant avec intérêt.

La jeune femme continuait de marcher quand soudain elle posa le pied sur quelque chose de tranchant, ce qui lui fit perdre l'équilibre et tomber sur le sol. « Aïe ! »lança-t-elle même si elle savait que personne ne l'entendrait. La brune essaya donc de s'asseoir pour observer son pied mais la clarté de la lune ne suffisait pas à voir l'était de son pied.

Son cri strident me força à me redresser pour rapidement me joindre à ses côtés. « Ça va ? » devinant qu'elle c'était blessé le pied, je détournais mon regard se son visage sombre mais ne vit rien hors mit un objet qui luisait sous les rayons lunaires. Je fis courir mes doigts jusqu'à l'objet que je portais devant mes yeux et découvrit un couteau usé où quelques traces de rouilles pommelait l'acier.

Un jeune homme débarqua de nulle part. En même temps, avec ce noir on ne voyait pas grand chose.

« Euh oui du moins j'espère. Ca saigne beaucoup non ? »

Artémis avait horreur du sang, la simple vue du liquide rougeâtre pouvait lui faire tourner de l'oeil.

Je faisais glisser mes doigts sur la lame et me souillais les doigts de sang. « Disons que je ne vois pas mieux que toi... » Je rangeais rapidement larme dans ma poche, satisfait d'avoir quelque chose pour me défendre de plus pratique que mes vieilles lances fragiles. Je détournais mon regard jusqu'à blessure mais ne vit pas grand chose de plus qu'avant.

La brunette ne chercha pas plus longtemps à savoir si ça saignait ou pas. Elle déchira donc un morceau du bas de son jean pour l'enrouler en serrant très fort autour de sa blessure, comme pour faire un bandage. « C'est vrai qu'on ne vit rien de rien... T'aurais pas un briquet par hasard ? »

« Non. répondis-je avant même t'avoir tatter mes poches. Finalement je glissai l'une de mes mains dans ma poche pour en sortir un briquet presque vide. Je lui tendis avant de le rammener vivement à moi. T'as pas peur du sang au moins ? Parce que je veux pas avoir une fille dans les pommes sur les bras. »

La jeune femme rit intérieurement. Comment avait il pu s'en rendre compte ? Elle rétorqua d'un air enjoué : « Juste un petit peu mais je compte sur toi pour me rattraper avant que je tombe ! » En même temps, tomber plus bas était impossible, mais malgré la douleur, Artémis tentait une petite touche d'humour, pour de remonter le moral.

Sans doute à son côté hystérique qu'elle arborait tout en quémandant mon feu. Je fis un sourire de travers avant de lui donner le briquet. « Bon... Bah tien. » Je me mis à genoux face à elle, incrédule.

Elle attrapa le briquet et le rapprocha de son bandage. En effet le tissu était devenu rouge. Elle s'empressa d'éteindre le briquet avant de se sentir mal. « Bon ça à pas l'air beau à voir vu l'état de mon morceau de jean... » Elle lui rendit le briquet pour qu'il regarde à son tour.

Je le récupérai et ne prit pas la peine de mettre la lueur une nouvelle fois sur le tissu imbibé de sang, ayant parfaitement vue quand elle l'avait fait. « Mmmf... T'en verras d'autre. » soufflais-je, pensif. Je me redressais et jetais un coup d'oeil sur les environs ; tous semblait calme.

Artémis fit la moue. Elle penserait que le garçon serait un peu plus compréhensif. « T'es sur que je vais pas mourir vidée de mon sang hein ? »

Je ris, amusé. « Orf tu sais.. Il en faut bien, des morts! Je ne m'en plaindrai pas car on manque de nourriture. » Je pris soin de garder un timbre de voix pouvant lui indiquer que je rigolais.

La remarque du jeune homme la laissa sans voix, mëme si elle savait pertinnement qu'il rigolait. Artémis changea donc de sujet de conversation. « Quand tu dis on, tu parles bien des piques ? »

« Euh oui mais je pense que c'est la même chose pour a peu prêt tout le monde... » Qui était réellement à l'aise avec la chasse de nos jours ? Depuis le temps que j'étais ici, j'avais dû pécher deux ou trois poissons et réussi à attraper un lapin. Je me contentais de puiser sur mes réserves en permanence, le faim me tordant le ventre rien que d'y penser.

« Oui malheureusement je crois que c'est le cas pour tout les clans... » Elle hocha la tête, comme pour affirmer ses paroles. Malgré que le jeune homme avait l'air de bien s'y connaître en survie, elle savait combien chasser était une tâche très difficile.

Finalement, je me tus, contemplant avec difficulté le pied bandé de la jeune femme. Devais-je la laisser là et veiller sur elle durant la nuit ou bien entreprendre de la ramener jusqu'au camp ? La nuit venait de tomber et le camp n'était pas à portée de vue, seul la fumée du feu qui l'illuminait m'indiquait dans qu'elle direction il se trouvait. Autant lui laisser le choix ; « Je te propose deux trucs : Soit je te ramène au clan sur mon dos si tu n'es pas capable de poser le pied, soit on reste ici et on repart au levé du jour. »

La brune sourit, finalement il était quand même attentionné avec elle. « Ça dépend de toi, tu penses que je ne suis pas trop lourde pour toi? Attention, je ne sous entends pas que tu n'es pas costaud ! » Elle lança cela sur le ton de la rigolade même si elle savait très bien que c'était la premier solution qu'il l'intéressait.

Je pu en déduire qu'elle souhaitait que je la ramène aussitôt. « T'inquiètes pas pour ça. » Je n'attendis rien de sa par et déjà me redressais pour me pencher au dessus d'elle, glissant un bras derrière son dos et l'autre aux creux de ses genoux pour l'amener à mon cou et la faire rapidement basculer jusqu'à mon dos. Une fois que je fus à peu prêt équilibré, je soufflais l'air abattu ; « Ouch tu pèses une tonne ! »

Artémis sourit, amusée que le jeune homme rentre dans son jeu. « Je t'avais prévenue ! »

Je souris. « Je vais pas tenir longtemps dans ses conditions ! » Je fis mine de basculer vers l'arrière.

Artémis ne sentit pas la garçon venir et faillit vraiment basculer en arrière. Elle reprit son souffle et grogna : « Pff même pas peur... »

Pf ! Je ne rétorquai pas mais n'en pensais pas moins. « Par contre il faudrait que tu trouves un sujet de conversation parce que d'ici à ce qu'on arrive... Je dirais bien une bonne heure ! »