My Nightmare's Dream

Maii se promenait, innocemment dans ces bois jolis et étincelants. Tout était magnifique, elle déambulait, tranquillement, ne songeant à rien, s'imprégnant simplement de la liberté. La jeune femme appréciait le vent qui faisait balloter ses cheveux bruns dans le vent si solitaire. Après un moment, elle décida de grimper dans un arbre, elle n'avait pas fait ça depuis l'âge de 10 ans avec sa grande sœur. Cette fois-ci le chagrin ne la submergea pas, simplement la pensée d'un bon souvenir...Plus le temps avançait sur l'île, plus ses souvenirs de son ancienne vie se faisait lointain, très lointain mais pourtant si proche à la fois...

J'étais là moi aussi. Marchant le plus silencieusement possible dans la forêt étincelante. Les feuilles mortes étaient évitées avec le plus grand soin, les yeux rivés sur ce qui semblait être, une femme. Ma proie, ma future proie. Elle était pensive, les yeux divaguant. Elle grimpa dans un arbre et un frisson me parcourut lentement, hérissant chacun des poils de mon corps. J'allais devoir jouer celui qui n'avait rien vu, alors je continuai tranquillement mon chemin, sans faire un seul bruit, passant juste dessous l'arbre où elle était assise. Et je continuai, les cheveux dans le vent, apportant mon odeur aux animaux de la forêt, faisant gémir les vieux arbres grinçants. Elle n'avait pas pu me louper, m'avait forcément vu ...

Maii, une fois grimpée, s'accorda un répit. C'était beaucoup plus facile lorsqu'elle était jeune. La jeune femme se coucha sécuritairement, ou pas sur une branche. Tout à coup, une odeur parvint à son nez, elle tourna doucement la tête, cherchant la source et faisant tomber ses cheveux par-dessus la branche. Un homme se tenait là, sa présence était mystérieuse, il était arrivé tel un fantôme, sans un bruit. Elle regarda sa ronde, le regardant simplement marcher ici et là.

Elle n'avait rien dit. Flûte, j'allais devoir trouver un prétexte pour faire comme si je ne l'avais pas vu mais pour quand même lui adressait la parole. J'invoquais alors un énorme fantôme, mais très loin très loin. Un fantôme hurlant de douleur, criant à s'en déchirer les poumons. Heureusement qu'il n'était pas visible ! Je tournais la tête vers ce bruit , de manière brusque, prenant un air aussi surpris qu'effrayé.
- Il y a quelqu'un, demandai-je d'une voix posée. J'avalais ma salive nerveusement et restai sur mes gardes.

Maii le regardait faire, amusée, il semblait nerveux, perturbé ou je ne sais quoi. Lorsqu'un cri retentit, un de ceux à donner la chair de poule. Maii frissonna d'horreur. Soudainement, la forêt luis emblait beaucoup moins calme et rassurante. Surtout que la nuit approchait et c'était déjà bien installée. Le garçon demanda s'il y avait quelqu'un. Maii était trop occupée à se retenir de tomber après avoir fait un ultra sursaut. Elle finit par se rassoir, souffla un bon coup.

Oui. dit-elle, simplement et à contrecœur, ne voulant pas de compagnie pour l'instant. Elle devait partir avant la noirceur, c'était impératif..

En effet la nuit avançait sur le jour, le soleil luisait de moins en moins au fil des minutes. Bientôt, le monde des ténèbres envahirait celui de la lumière. Le monde des ténèbres, mon monde à moi, celui où je me sentais le mieux. La femme avait sursauté, elle avait même failli tomber. Je levai les yeux vers elle, toisant son regard. Mes yeux sombres s'emparèrent de ses émotions, je les analysais avec minutie, en détaillant le plus possible. C'était une crainte enfouie depuis longtemps, une crainte qui s'amplifiait proportionnellement à la baisse de lumière. La peur du noir, de l’obscurité, de la nuit. Dommage pour elle, la forêt étincelante était bien plus qu'effrayante sous la lune. Je savais que les loups se faisaient un plaisir de dévorer ceux qui restaient trop longtemps ici, aux heures nocturnes. Je la regardai, inquiet:
- Eh, ça va ? Vous savez ce que c'est ?
Je m'approchai doucement d'elle, me plaçai sous la branche où elle était perchée ...

Maii se voyant forcer d'accepter la compagnie de l'homme haussa simplement les épaules, montrant qu'elle ignorait ce que c'était... Elle n'aimait pas cet homme, déjà, il était rare que Maii jugeait les gens au tout début, mais lorsque son instinct lui criait de ne pas faire confiance à quelqu'un, elle l'Écoutait. Maii n'aimait pas sa façon qu'il avait de lire dans on âme. En plus, il est tellement facile de lire dans ses yeux, ils dévoilent tout, jusqu'au plus profond de sa pensée, ce qui bien souvent dans sa vie la força à baisser la tête. Elle descendit de l'arbre, elle voulait partir, toute de suite.
La jeune femme atterrit près de l'homme après un gracieux saut.

Cette jeune femme était méfiante, trop méfiante. Je n'avais pas la force de la persuader, de lui faire croire que j'étais quelqu'un de gentil. Elle sauta à terre et je la regardait. Un large sourire étendit mes lèvres, mes yeux refouillant sans répit son âme. D'une voix sans appel je lui dis :
- Maii Carter c'est ça ? Tu as bien raison, ton instinct ne se trompe pas.
Je soutins encore un peu son regard, laissant planer le doute, l'incompréhension qui allait naître très peu de temps après. Je cherchais dans le fond de ses yeux cette étincelle qui m'excitait terriblement : la peur.

Maii gardait son expression de glace, sauf lorsqu'il mentionna son nom et son instinct, le coin de ses lèvres tomba, légèrement, mais perceptbile à ses yeux de loup. Une seconde trop tard, elle reprit son expression normale.

Qui êtes-vous? dit-elle très calmement.

Cet homme était étrange, trop étrange, il lisait en elle comme dans ses pensées. Maii frissona de froid et de malaise. La situation prenait une tournure étrange, mais elle n'allait pas satisfaire ce que cet homme voulait. Si ça trouve, il allait la tuer. La jeune femme tourna les talons, décidée à partir. Le noir arrivait à grand pas...Trop vite.

Encore ce sourire, moqueur, cynique. Mon regard se fit aussi froid que le sien. Glacé, comme la mort. Elle tournait les talons, prête à partir. Je ne laissai qu'une phrase en suspens. Car je savais pertinemment qu'elle n'y resterait pas insensible.
- Tu n'as pas eu de chance, une famille de lâches qui a laisser un beau trésor. Ton père était un ivrogne psychopathe, ta mère, pas assez forte pour te protéger, et ta soeur. Leah n'est-ce pas ? Partie rejoindre son chéri. Triste destin pour une si belle fleur.
Je guettais sa réaction, elle était phobique du noir et son instinct la poussait à partir ...

Maii pouvait imaginer le sourire sadique de l’homme derrière elle. À ses paroles, ses poings se serrèrent et son corps se crispa. Comment pouvait-il oser dire ça. Sa famille, des lâches, sa sœur, sa mère et son père. Les gens qui l’ont aimé et les gens qu’elle a aimé de toutes ses forces. Une larme de rage coula sur sa joue. Il avait touché une corde sensible car il avait touché celle de la vérité. La terrible vérité de son petit monde. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un tentait de faire s’effondrer son petit univers, mais jamais, ça n’avait été aussi près de la réalité qu’il l’avait fait. Et ça, c’était sadique. Après tout, que lui voulait-il! Pourquoi était-il là? La jeune femme en avait assez de toute cette histoire, mais la rage en elle était difficile à contenir car jamais elle n’avait été aussi violente. Elle se retourna vivement. Seul son regard dans celui de l’homme démontra tout ce que les hommes n’auraient suffi à dire à l’homme, le monstre devant elle.

La réaction attendue se fit aussitôt sentir. Ses muscles se crispèrent d'un seul coup, la rage enfoui au plus profond d'elle rayonnait comme le soleil. Un sourire satisfait éclaira mon visage. Je décela la larme de haine sur sa joue au moment où elle se retournait vers moi. Son regard, bouillant d'une colère noire. Il était d'une clarté sombre et sauvage, s'en était presque guttural. Je me délectais de chaque seconde qui s'écoulait, de tout ces sentiments négatifs qui émanaient de son frêle corps. J'ajoutais, osant la défier, malgré son envie de me défier:
- C'est dur d'être si proche de la réalité n'est-ce pas Maii ?

Elel voyait le sourire cynique de l'homme, elle lui avait donné ce qu'il voulait et justement, elle s'en voulait. Elle avait été faible devant cet homme sans scrupule.

Dur, peut-être, mais je te remercie, merci de m'Avoir ouvert les yeux, grâce à toi, je saurai grandir. Je saurai faire face à la réalité. Je t'en remercie, dit-elle avec aplomb et le même sourire cynique de l'homme.

Elle essuya d'une main vive la larme de rage, la colère s'étant complètement estompée. Maii avait désormais pitié de cet homme et cela l'amusait. La jeune femme avait pitié de ce qu'il faisait. Il devait avoir terriblement rien dans sa vie pour agir ainsi. Dans le fond, il devait se ressembler, les deux n'ont jamais rien eu de solide, de stable.. Chose certaine, il n'était pas humain..

Je m'étais imprégné de toutes les ondes négatives qu'elle avait émises. J'avais eu mon petit plaisir de la journée, mais elle ne s'en irait pas comme ça. Elle pouvait penser quoi que ce soit, ça n'y changerait rien, ma mission était la même. Un grand sourire, toujours le même, quoi qu'un peu plus méprisant et méchant. Je la fixai toujours avec cette même intensité.
- Heureux d'avoir pu t'aider. Tu voudrais peut-être que je te sorte d'ici avant la nuit non ?
En écho à mes paroles, presque au même instant, les derniers rayons du soleil touchèrent le sol. Leur douce chaleur fût vite enveloppé dans le froid manteau de la nuit.
- Que dis-je, c'est déjà la nuit, bientôt les loups se mettront en quête de nourriture. Ils ont faim, j'entends leur ventre crier famine. Ils ont besoin de viande, plus que tout.
Les mots se déversaient de ma bouche comme de la lave en fusion, je savais que les personnes phobiques ne pouvaient pas résister à la panique quand leur plus grande peur était devant eux. Non je n'étais pas humain, et tu ne ressortirai pas d'ici blessée ...

Maii écouta attentivement ces paroles sinistres. Le noir, Maii tourna la tête et regarda l’horizon, il faisait nuit noir et même pas une lune pour éclairer le tout. La jeune femme, malgré toute sa volonté et détermination, sa peur du noir restait incontrôlable. Jamais elle n’avait cru qu’un psychopathe allait s’en servir contre elle. Et c’était pourtant le cas.
Les loups, dit-il, non, les loups elle les aimait. Les loups qui la mangeraient ne feraient que faire disparaître sa peur. À cet instant, les yeux de l’homme devant elle brillait de malice. Sauf qu’elle n’avait pas peur de lui, mais du noir.
Ça y est, ça commençait. Son corps se crispa. Son ventre fut assailli de nausées et sa tête commença à tourner. Son cœur se serra et Maii tomba au sol. Elle tenait sa tête entre ses mains. La jeune femme ferma les yeux, en proie à une violence intérieure, sa bouche, tordue dans un rictus incroyable. Elle murmura, de façon presque inaudible, sauf pour l’homme quelques mots.

Voilà…tu...as...eu ce que tu voulais, prononça-t-elle, de façon saccadé par la peur.

Les yeux luisants de délice, de cette soif qu'elle assouvissait chaque seconde un peu plus. Oui c'était bon, c'était excellent, ça m'apaisait. Un rire sinistre, diabolique. Au loin j'entendis le premier prédateur hurler. Les autres firent écho à sa voix, lugubre mais tellement mélodieuse. Ce chant annonçant la mort, le massacre. Bientôt j'aperçus leurs yeux, luisants de faim. Un grondement animal sortit de ma gorge. C'était ma proie, et je ne la laisserai pas en vie, non. Je grognais telle une bête, les loups l'auraient, mais plus tard, pas maintenant, ils devaient me laisser m'imprégner de sa peur, de sa folie. Le monde où elle était enfermée lui faisait avoir des émotions qui me remplissaient de joie intense, sordide.
- On ne touche pas à ma proie, dis-je à voix basse. Ma main se leva vers les animaux et aussitôt de grands spectres en sortir. Des spectres parmi les plus maléfiques, une âme mauvaise, une volonté de nuire. Je savais que les animaux ressentaient ce genre de choses, et qu'ils faisaient tout pour l'éviter.
- Je vous appellerai quand j'en aurais terminé, maintenant dégagez !
Pour ponctuer mes paroles, les fatômes foncèrent sur les loups, dispersant leur meute, les effrayant. Ils partirent tous, la queue entre les pattes.
- Il m'en faut toujours plus ma belle Maii. Car comme l'espèce humaine, je suis insatisfait.
Un rictus effrayant se peignit sur mon visage alors que je l'observai, recroquevillée comme une biche blessée ...

Maii était tellement dans les vapes et loin dans sa peur et son trouble que tout semblait tellement loin, comme un cauchemar devenu un rêve éveillé. Les paroles de l'homme et les hurlements des loups, tout semblait être vague, en écho. C'est le même effet que lorsque quelqu'un te parle et que toi, tu as la tête sous l'eau. Maii ne savait plus ce qui se passait, simplement qu'elle perdait le contrôle et qu'elle s'enfonçait toujours plus loin. Elle luttait contre les ténèbres qui envahissaient sa tête et son cœur, mais bientôt, elle savait qu'elle allait déclarer forfait. Son petit corps frêle, désormais, était pris de léger tremblements, des frissons parcouraient régulièrement son corps et des sueurs froides perlaient sur son front fiévreux. Les joues rouges, elle luttait contre ses anciens démons, les yeux fermés.

» Dreams are dreams, nightmares are true...
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