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 Jules.

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MessageSujet: Jules.   Jules. I_icon_minitimeSam 13 Aoû - 12:56

Voilà quelque chose que j'avais commencé, au brouillon. Ce n'était seulement qu'une idée, rien de bien précis, mais en relisant cet étrange concept, j'ai accroché de nouveau. Et je me suis donc mise à écrire, et le prologue est entièrement rédigé. Le premier chapitre arrive aussi bientôt. Donc je vous laisse découvrir le prologue, et merci à ceux et à celles qui me feront l'honneur de lire ! N'hésitez pas à donner vos avis, impressions, conseils, critiques... ! Merci ♥️

PS : celles qui sont sur GS et qui ont connu Jules reconnaîtront forcément le concept. Wink
PS2 : aucun rapport avec le Jules d'AH Jules. 272427
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeSam 13 Aoû - 12:57

PROLOGUE

La nuit était tombée. Le silence l’accompagnait dans sa quête du soir, ne laissant entendre au dehors que les hululements d’une chouette perchée au sommet d’un pin, et les bruits caractéristiques des cigales, qui chantaient encore pour qui voulait bien les entendre. La lavande s’agitait sous l’air chaud qui soufflait. Autant de bruits, de parfums, de saveurs, qui ne trompaient pas sur la destination : on était bien dans le Sud de la France, dans l’étouffant climat méditerranéen. A l’écart de la célèbre ville de Nice, dans une villa aux accents des architectes italiens de ce XXIème siècle, le silence planait aussi, projetant son ombre sur la campagne rasante de la ville de Vence. Sans un bruit, une fenêtre s’ouvrit. Une main, experte, la poussa sans qu’elle ne fasse aucun bruit. Une silhouette se glissa à l’intérieur, refermant la fenêtre avec autant de précautions. L’ombre savait que le moindre bruit serait fatal. L’intrus se déplaça d’un pas de velours jusqu’à une chambre où il ouvrit la porte aussi secrètement. Il déposa une lettre écrite de ses mains sur la table de nuit. Cette lettre, c’était la base du plan. Toujours faire croire à un suicide. Ou un meurtre fait par une connaissance. Ne jamais laisser planer un doute, une question, une suspicion. Il observa la femme qui dormait sans se douter de rien. Elle avait des traits fatigués, et quelques rides aux commissures des lèvres ; signe qu’elle souriait souvent. Ses cheveux blonds avaient une couleur terne. L’intrus ne la connaissait pas. Il ne savait que son nom : Mélanie. Il sortit de sa poche un couteau possédant une lame aussi fine qu’une feuille de papier, mais pourtant d’une solidité exemplaire. De ses mains pourvues de gants pour ne laisser aucune trace, il passa d’un coup sec le couteau le long de la gorge de la jeune femme. Celle-ci n’eut même pas le temps d’ouvrir les yeux. Dès la première inspiration qu’elle prit, elle s’étouffa, se noyant dans le sang qui s’était mis à couler de sa jugulaire. L’homme lui tendit le couteau, qu’elle attrapa machinalement, pour se raccrocher à n’importe quoi.
L’instant d’après, elle était morte. Et voilà, une de plus. Tout s’était déroulé comme prévu. Aucun bruit. Aucun indice laissé derrière-lui. Il se dirigea vers la fenêtre par laquelle il était entré. Il n’avait même pas eu à la casser, il savait qu’elle restait ouverte l’été pour plus de fraicheur.
Il s’arrêta un moment, sentant une présence. Il se retourna. Personne. Pourtant, il le sentait, il y avait quelqu’un dans cette maison. Quelqu’un de vivant. Intrigué, il arpenta alors les pièces, jusqu’à entrer dans ce qui ressemblait à une autre chambre. Le mur de droite était couvert de cadres remplis de photos de famille. Dessus, on y voyait Mélanie, avec un petit garçon brun aux yeux bleus. A côté s’étendait une banderole. « Joyeux Anniversaire Jules ! » criaient les lettres aux couleurs joyeuses. L’intrus posa alors ses yeux sur le lit qui se trouvait en dessous.
Le garçon présent sur les photos était là. Profondément endormi. Il devait avoir cinq ans. L’homme masqué ressentit une étrange compassion pour cet enfant maintenant orphelin. Joyeux anniversaire, pensa-t-il pour lui-même, avant de marcher à reculons, et d’enfin sortir de cette maison. Il disparut dans la nuit, où la chouette s’était tue, et où les cigales semblaient hésiter à poursuivre leurs chants lassant, où personne n’était là pour les écouter dans l’air moite et lourd de ce début d’été.


Dernière édition par Colin Cameron. le Dim 14 Aoû - 11:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeSam 13 Aoû - 13:47

Trop bien, hate de voir la suite . Ça me fait bizarre parce que la mère s'appelle Mélanie (a)
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeSam 13 Aoû - 14:00

C'est le premier nom qui m'est venu Razz Merciii ! ♥
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeDim 14 Aoû - 10:38

♣ CHAPITRE UN

Il ne fallait poser aucune question. De toute façon, on n’y répondait pas. Les poser dans le vide, n’entendre en retour qu’un silence troublant, voilà ce qu’il se passait. A chaque fois.
- Pourquoi lui ? Pourquoi elle ?
Aucune réponse. Jamais. Le Chef ne répondait pas à ce genre de questions. Et puis, peu étaient ceux qui osaient lui poser. Pas qu’il soit effrayant, ou intimidant ; on le respectait juste énormément. En fait, Jules était le seul qui posait ce genre de question.
C’est pour ça que le Chef l’aimait particulièrement. Il avait une présence d’esprit vaillante et rare. Aucun ne tuait pour le plaisir, mais ce qu’ils avaient de différents avec Jules, c’est qu’ils ne cherchaient pas réellement à savoir pourquoi on leur proposait telle ou telle cible. Jules, toujours. Même s’il n’obtenait aucune réponse, il redemandait. A chaque fois.
Persévérance. Détermination. Un jour, peut-être aura-t-il une réponse.

Ils étaient nombreux. Une trentaine. Peut-être plus, peut-être moins. Jules n’en savait rien, il ne croisait qu’une seule partie des Traqueurs à la Base. La plupart d’entre eux était toujours en mission. Et quand on n’avait aucune cible à traquer, on restait donc à la Base. Isolée. Cachée. Loin des villes et des villages. La Base était implantée en France, près du territoire Suisse, là où personne ne venait fouiller. Ils formaient comme une grande famille, tous frères et sœurs, dont le Chef serait le père. La plupart étaient orphelins, recrutés dès leur plus jeune âge. Ainsi, ils apprenaient plus vite. Et jeunes adultes, ils étaient plus résistants. Plus efficaces. Et plus ils vieillissaient, plus ils devenaient de bons Traqueurs. Car c’est ainsi qu’on les appelait. Les Traqueurs. Ils étaient donc engagés par l’Institution, dont le Chef en était le seul dirigeant. Personne, pas même les Traqueurs, ne savaient d’où lui était venu une telle idée « d’organisation » secrète. D’ailleurs, personne n’était au courant de leur existence. Ce n’était pas des tueurs à gage normaux. Ils étaient entraînés pour tuer, oui. Entraînés, éduqués. Ils acquéraient des réflexes uniques. Et surtout, une discrétion déstabilisante : leurs pas ne faisaient aucun bruit. Et ils maniaient l’art du combat rapproché mieux que personne.
Mais les cibles que leur donnait le Chef n’étaient pas prises au hasard. Ces cibles étaient tous de terribles tueurs en série, criminels, pédophiles, et autres malfrats. La devise de l’Institution était « en tuer un qui en tuaient des dizaines ». Donc ce n’était que pour servir le ‘Bien’, que les Traqueurs évoluaient dans cette dangereuse et secrète entreprise. Ils n’étaient pas payés. Ils étaient nourris, logés (dans la Base), et avaient le semblant d’une famille. Et ça leur suffisait.



Jules ouvrit les yeux. L’aube se levait à peine mais c’était un lève-tôt. Il passa une main dans ses cheveux bruns, les mettant dans une drôle de coupe improvisée, et sortit de sa chambre. La Base était souterraine, et chacun avait une pièce, appelée « chambre », qu’il partageait avec deux autres Traqueurs, comme des colocataires. Au Sud de la Base, les chambres des garçons, au Nord, celles des filles. Elles étaient, à ce jour, au grand nombre de quatre. C’était plus rare, d’avoir des Traqueuses.
Jules croisa Noah, l’un de ses colocataires, qui entrait justement dans la chambre.
« - Salut Jules. Nate dort toujours ?
- Oui. Il ronfle, même.
- Je vais te le réveiller ce pantouflard tu vas voir. », répondit Noah, cinq ou six ans de plus que lui avec un rire moqueur, en entrant dans la pièce, laissant Jules seul dehors.
Celui-ci esquissa un sourire amusé. Il s’entendait très bien avec Noah et Nate. Le premier était originaire du Nord de la France, tandis que le deuxième était venu d’Angleterre. Enfin, plutôt, le Chef l’avait trouvé là-bas. Bon nombre de Traqueurs venaient d’autres pays, recrutés au cours des nombreux voyages du Chef, quand il tombait sur des orphelins ou des délinquants, ou des gens qui n’avaient plus aucune attache.
Jules gagna la Salle Circulaire. C’était une pièce ronde où étaient disposées des chaises et des tables, la plupart en verre ou en bois vernis, où l’on mangeait la plupart du temps. Jouxtant cette grande pièce se tenait une autre pièce qui faisait office de salon. Une télé, des ordinateurs,… Nul ne savait comment le Chef avait fait installer des prises électriques ici, sous terre, mais le courant marchait pourtant bien. Ils avaient même l’eau courante : au bout d’un long couloir, la salle d’eau regroupait des douches et des lavabos, ainsi que des toilettes. On aurait pu croire à une maison d’hôtes, pour les enfants d’une immense colonie de vacances. Sauf que les Traqueurs n’étaient plus des enfants et vivaient ici toute l’année, quand ils ne pourchassaient pas une cible.
Parfois, c’était rapide, parfois très long. Pour Jules, son plus long voyage avait été de cinq jours, au Brésil, pour traquer un homme dont il n’avait que le nom. Mais il connaissait des Traqueurs qui avaient dû s’exiler longtemps. Comme Hermès, qui se plaisait souvent à conter aux jeunes Traqueurs (les orphelins que le Chef recueillait) son long voyage de sept mois au Maroc, où il avait trois cibles différentes qu’il devait éliminer de façon précise. Faire croire que la première avait tué la deuxième, parce que cette dernière avait tué la troisième. Brouiller les pistes, créer des indices. Cela faisait aussi parti de leur travail.
« - Tiens, salut Jules, tu te lèves toujours aussi tard, je vois, le salua un Traqueur à la cinquantaine d’année, le plus âgé de l’Institution.
- Oui, il le faut bien, pas vrai ? », répondit-il en s’asseyant à côté de l’homme.
Il attrapa un croissant dans la corbeille posé au centre de la table où ils étaient installés. Paraît qu’il y avait des gens, pas entraînés pour être Traqueurs, mais au sein de l’Institution, qui s’occupaient d’aller chercher les vivres et de faire la cuisine. Jules n’en avait jamais croisé aucun.
Tous les matins, il y avait toujours des croissants dans ces corbeilles, peu importe l’heure à laquelle il se levait.
Soudain, le grésillement familier des hauts parleurs se déclencha.
Le peu de monde présent dans la salle (qui s’élevait à six ou sept, les plus lève-tôt), se tut pour tendre l’oreille. La voix du Chef s’éleva alors :
« Traqueur demandé : Emile. Je répète, Traqueur demandé, Emile Charlton. »
Le micro se coupa, et un des Traqueurs présent – ledit Emile – se leva, et quitta la salle en souriant.
« - Ah, j’aimerais bien être appelé moi aussi. Cela fait deux semaines que je n’ai plus aucune cible, maugréa le vieux Traqueur.
- Moi à peine cinq jours, mais bouger un peu ne serait pas de refus. Où as-tu traqué la dernière fois, Charly ?
- Ici même, en France. Vers les Alpes, par là-bas. »
Jules hocha la tête en croquant dans son croissant, pensif. Quelle serait sa prochaine cible ? Personne ne le savait.
Souvent, ils n’avaient le droit qu’à un nom, un pays, et s’ils étaient chanceux, une adresse. Sinon, ils devaient se débrouiller.
On voyait peu le Chef. En fait, on ne le voyait que quand on était demandé. Sinon, il restait dans la pièce qui lui servait de bureau, assis, devant son ordinateur, à chercher, chercher… Sûrement les prochaines cibles.
Chaque Traqueur avait ses spécialités, ses capacités, et c’était ainsi qu’ils étaient choisis par le Chef.
C’était un homme âge de soixante-cinq ou soixante-six ans. Pourtant, il était en pleine forme. Personne ne savait son nom. Pas même Charly. On ne savait rien de sa vie passée.
En fait, tous faisaient confiance à un homme dont ils ignoraient tout.

Au sein de l’Institution, il n’y avait pas réellement de règles. Pas de couvre-feu, pas de lois, de frontières. Chacun faisait un peu ce qu’il voulait. Il n'y avait que deux véritables règles.
La première était d’être correcte envers son apprenti. De lui apprendre le maximum, d’être franc dans l’enseignement qu’on lui portait. Car oui, il arrivait souvent que les Traqueurs aient un apprenti. Jules n’en avait encore jamais eu un. Il était là depuis quatorze ans maintenant, âgé de dix-neuf ans, et cela ne saurait tarder. Il savait que le Chef donnait les apprentis quand ceux-ci avaient environ sept ou huit ans, parfois plus. Une fois qu’ils savaient correctement lire, écrire, compter… et tout ce qu’ils apprenaient à l’école de l’Institution où l’on restait jusqu’à seize ans pour faire un enseignement global comme n’importe qui ailleurs. Les techniques des Traqueurs leur étaient enseignées après l’école, pendant leur temps libre, par d’autres Traqueurs, donc. Et ces derniers se devaient de les former correctement. Généralement, c’était chose aisée, car les jeunes apprenaient vite.
La deuxième règle était cruciale. Au sein de l’Institution, il n’y avait que quatre Traqueuses, certes, mais le monde extérieur était peuplé de femmes. Et un Traqueur ne pouvait se permettre d’avoir une liaison, une relation, rien du tout. Les histoires d’un soir n’étaient pas interdites. Le Chef était conscient qu’ils avaient besoin de ça, s’ils ne pouvaient avoir de véritable vie en couple. Ces dernières demandaient trop de temps, de disponibilité, et d’intimité. Or, personne ne devait connaître l’existence des Traqueurs.
En gros, la deuxième règle était simple.
Ne jamais tomber amoureux.
Cela ne dérangeait personne dans l’Institution.
Sauf Jules.
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeDim 14 Aoû - 13:24

Si j'ai bien compris, cette Institution tue les malfrats ? Elle brouille les pistes de leurs missions, etc ? Sinon, j'ai accroché et tout lu. C'est un beau style d'écriture, c'est bien développé. J'ai pris le plaisir à lire ce texte, vivement la suite, et bravo. :) ♥
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeDim 14 Aoû - 14:43

Oui, ce n'est peut-être pas très clair. En effet donc, les Traqueurs traquent les humains de la pire espèce. Et comme c'est quelque chose de secret et que personne ne sait que cette Institution existe, il faut bien qu'ils 'inventent' comment la cible tuée est morte. Suicide, meurtre, etc... tout en ne laissant aucune trace derrière-eux. :p

Et merci pour tes compliments, ça me touche ! ♥
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeDim 14 Aoû - 15:20

Soit, je suis fan ! Non, sérieusement. Cet espèce de truc que libère le récit, j'adore. Il y a du suspense dans le prologue, et tout, ça donne envie de lire ! Chapeau. Face à tout ce que j'ai pû écrire, ce 'roman' est au top du top. Si tu prends ces écrits au sérieux et que tu en fais un bon gros nombre de pages, pourquoi ne le publierais-tu pas ? Ce n'est pas impossible, et vu cette organisation je pense que les maisons d'édition seraient ravies, surtout pour ton âge. Enfin je sais pas de quand tu dates,... 18 ans ? Bah t'assures, c'est clair. Bon, je ferme ma gueule.
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeDim 14 Aoû - 15:24

Han, arrête Jules. 9851 Tu vas me faire rougir quoi ! :o J'aimerais beaucoup faire publier oui, mais pour ça, faut déjà que j'arrive au bout d'une histoire & je m'arrête souvent après les premiers chapitres -- Oui, j'ai 17ans quoi, c'est sûr que ça fait jeune pour être publié & que peut-être ça plairait, vu que c'est pas courant ! En tout cas, merci beaucoup ! Ca me donne de la motivation pour écrire la suite :D
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeDim 14 Aoû - 15:29

Ah mais tu vas l'écrire la suite ma vieille. Au pire j'te tue, c'est toi qui vois... :D 'Fin vualà quoi. Moi je te dis, c'est un bon départ, ça mérite d'être poursuivi ! Ne t'arrête pas de continuer à le rédiger, maintenant, celui-ci. Dis toi que tu as mis du temps à te creuser pour en arriver là ! Dis toi aussi que des gens s'impatientent pour la suite. C'est qu'un point de vue, j'aime bien donner mon avis sur tout.
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeDim 14 Aoû - 15:34

Bon, bon, très bien What a Face Je continue de ce pas alors ! Avec un peu de chance, vous aurez le 2ème chapitre ce soir ou demain... (a) Aussi, petite question. On est d'accord, le chapitre 1 est court pour un chapitre non ? C'est juste parce que je voulais le faire terminer sur ça, pour "planter" le décor quoi, mais pour les autres, faudrait faire un peu plus long, non ? :)
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeDim 14 Aoû - 15:47

Euh, oui ? Même si je trouvais déjà parfaite la longueur du premier. :p
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeDim 14 Aoû - 15:49

D'accord, merci ! :) Ca fait l'équivalent de trois pages word, le premier. Thanks ! :p
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeDim 14 Aoû - 18:15

♣ CHAPITRE DEUX

« Traqueur demandé : Jules. Je répète, Traqueur demandé, Jules Cameron. »
Jules n’en crut pas ses oreilles. Si vite après la demande d’Emile ? Il se leva, jeta un œil à Charly qui soupira.
« - Me regarde pas comme ça, jeune, file ! T’as encore toute ta vie devant toi, profite.
- J’penserais à toi, Charly ! » promit-il en quittant la Salle Circulaire.
Il engloutit son dernier morceau de croissant, en se demandant ce qui l’attendait ce matin-là. Dans le long couloir aux parois sombres, il croisa donc Emile, appelé un peu plus tôt avant lui.
« - Jules ! Comment tu vas vieux ? J’ai entendu que t’étais demandé aussi !
- Ouais ! Tu sais pour quoi c’est ?
- Non, aucune idée, répondit le jeune homme d’une vingtaine d’années.
- Et toi, c’était pour quoi ?
- Une cible !
- Où ça ? demanda Jules avec enjouement.
- Je reste en France, vers le Sud, Marseille je crois. Allez, file, le Chef t’attend et à ce que j’ai compris, ça va durer un moment. Bye ! »
Et il disparut dans le couloir avec un signe de la main avant même que Jules puisse lui demander ce qu’il voulait dire par là. Il haussa les épaules, passa une main dans ses cheveux désordonnés, les coiffant un poil mieux pour être un minimum présentable, et lissa la chemise à carreaux qu’il portait.
Voir le Chef le rendait toujours aussi nerveux. Il n’avait jamais oublié sa première rencontre avec lui.


A l’époque, Jules avait cinq ans. C’était une journée maussade au temps gris et pluvieux. Dehors, les cigales ne chantaient pas. Un silence troublant planait au-dessus de la campagne méditerranéenne. Pourtant à l’intérieur de la maison, une agitation singulière faisait rage. Des policiers, des inspecteurs, des médecins, et toutes sortes de personnes arpentaient les lieux à la recherche d’un indice. D’une trace. D’une piste.
Mais il n’y avait qu’une lettre.
Sa mère s’était suicidée.
Pour le petit Jules, c’était intolérable. Il refusait cette idée, rejetait toutes les cohérences qui se bousculaient à l’écrit dans cette lettre, ces cohérences qui pourtant, pourraient expliquer ce geste. L’entreprise familiale qui avait fait faillite. L’absence d’un mari pour élever un enfant qui n’avait jamais eu de père. Les récentes disputes avec sa sœur, la seule famille qu’elle avait et qui l’aidait. Tant de choses qui auraient pu faire plier sa mère. Qui aurait pu lui faire commettre ce geste lâche.
Mais deux choses clochaient.
D’une, sa mère n’était pas une lâche. Elle s’était toujours battue pour s’en sortir, et tout petit déjà, Jules l’admirait dans son courage et sa détermination.
De deux, l’écriture sur la lettre n’était pas la sienne.
Jules le savait parce qu’il la connaissait par cœur. Sa mère avait pour habitude, chaque soir, de lui faire écrire quelques mots, comme pour lui apprendre à écrire plus tôt. Et elle lui écrivait des modèles. Il connaissait chaque courbe de ses « B » avec leur gros ventre, comme elle lui disait. Chaque pont de ses « m » qu’elle se plaisait à imager de différentes façon.
Le garçon avait beau leur dire, à ces imbéciles d’adultes !
Mais vous savez, quand les autorités peuvent se faciliter la tâche, ils le font. Après-tout, tout portait à un suicide : la femme, désespérée, se serait tranchée la gorge pour être sûre de ne pas survivre. Et il y avait même une lettre où elle expliquait avec précision ce qui l’avait poussé à commettre ça.
Lettre que le jeune garçon avait réussi à garder, après ses demandes incessantes au long de la journée. Il la voulait, pour lui. Après deux jours passés dans un orphelinat, lors d’une sortie dans un parc d’attractions avec d’autres enfants, il réussit à s’échapper.
C’est là que le Chef réussit à le coincer. Il errait dans un terrain vague depuis plusieurs heures lorsqu’un grand monsieur était venu le voir. Il avait tout de suite vu en lui le père qu’il n’avait jamais eu.
« - Bonjour, Jules.
- Comment vous connaissez mon nom ?! s’était exclamé l’enfant.
- Je ne te veux pas de mal, je viens te faire une proposition. »
Le garçon était resté silencieux, les dents serrés, tenant dans ses petits poings la lettre froissée.
« - Veux-tu continuer à vivre à l’orphelinat ?
- Non ! Je n’aime pas cet endroit !
- Alors, veux-tu venir avec moi ?
- Je ne vous connais pas !
- N’aie pas peur. De toute façon, tu as le choix.
- Entre quoi et quoi ? avait-il demandé, méfiant.
- Entre rester orphelin, pauvre, abandonné. Ou devenir membre d’une grande famille, avec plein d’enfants qui sont comme toi, sans parents, et apprendre des choses incroyables. Comme te défendre, devenir un espion, un combattant, un véritable homme. », lui répondit le Chef d’un ton affectueux.
Mais Jules était intelligent pour son âge. Cet homme voulait certainement le kidnapper. Sauf qu’un kidnappeur ne laisse pas le choix à ses victimes.
« - Je ne veux pas ! » cria-t-il.
L’homme lui sourit, se leva, et s’en alla.
Alors comme ça, il avait vraiment le choix.
Tandis que le Chef s’éloignait, le garçon l’appela et courut le rejoindre.
On le chercha pendant des semaines. Puis l’affaire s’estompa. Il n’avait ni mère, ni père, et très peu de famille du côté maternel, mis à part cette tante qui n’avait pourtant jamais cherché à le retrouver.
Qui allait se soucier de son absence ?


Jules inspira à fond. Il poussa la lourde porte en bois qui marquait l’entrée du bureau, et aperçut le Chef. Il avait de courtes lunettes sur le nez, des cheveux grisonnants coiffant un crâne qui commençait un peu à se dégarnir, et de petits yeux perçants mais chaleureux. Il les releva d’ailleurs en entendant le grincement de la porte.
« - Ah, Jules ! Tu as fait vite.
- Bonjour, Chef.
- Assieds-toi donc mon garçon. »
Docile, le jeune homme s’assis sur l’une des chaises devant le bureau où étaient branchés trois ordinateurs différents. Et il attendit, que le Chef veuille bien lui expliquer les raisons de cet appel. Une minute plus tard, ce dernier retira ses lunettes rondes, les pliants soigneusement pour les poser devant lui. Il croisa les bras et se pencha en avant.
« - Si je t’ai fait venir, Jules, c’est pour te confier deux choses. », commença-t-il.
L’esprit de Jules s’éveilla. Deux ?! Il attendit, intrigué.
« - Déjà, une nouvelle cible. Mais ce qui diffèrera des autres fois, c’est que tu devras emmener avec toi un apprenti. »
Il mit un moment à comprendre. Un apprenti… ? Enfin ! Il attendait de pouvoir enseigner ses capacités à un jeune Traqueur depuis longtemps déjà, et le jour était enfin venu ! Il imaginait déjà jouer les maîtres devant un adorable gamin de six ans…
« - Mais je devrais… l’emmener avec moi ? En mission ?
- Oui, Jules.
- Mais comment un enfant de cinq ans pourra-t-il me suivre pour…
- Il a douze ans. »
L’excitation céda la place à la surprise sur le visage du brun.
« - Douze ans ? Mais comment se fait-il qu’il n’ait pas déjà été pris en charge ? Pourquoi commence-t-on son apprentissage si tard, c’est…
- Son mentor s’est fait tuer. » asséna le vieil homme d’une voix distante, le coupant.
Tuer ? Un Traqueur… mort ?!
A présent, c’est la panique qui s’inscrivit dans le regard de Jules.
« - Tuer ? Mais par qui ? Qui était-ce ? Chef, qui est mort ?! »
Dans un sursaut de stress, il s’était levé. Le Chef le fit se rasseoir, d’un geste calme.
« - Détends-toi, Jules. Cela m’étonnerait que tu le connaisses, il était plus souvent en mission qu’à la Base. C’était Jonathan. »
En effet, le nom ne lui disait rien. Ses yeux bleus et interrogateurs se posèrent dans ceux du Chef.
L’homme lui sourit amicalement. Avec presque… de la compassion. Depuis qu’il était là, il avait toujours été disponible pour Jules. Pour ce petit garçon orphelin. Son cas n’était pas différent de celui des autres, mais ce qui différait, c’était l’instabilité qui le caractérisait pendant sa première année ici. Passant des sourires à la crise de larmes, du calme aux accès de panique. Le Chef avait agi comme un véritable père pour lui : il avait su le calmer, le consoler, et lui faire passer ces tendances caractérielles.
Jules avait beaucoup d’affection pour cet homme qui prenait sous son aile des dizaines d’enfants, puis adolescents, et enfin adultes. Qui leur donnait une nouvelle raison de se battre. Les Traqueurs avaient un but dans la vie : traquer les criminels.
« - Il a été tué au cours d’une mission.
- Par qui ? demanda-t-il alors, d’une voix plus calme.
- Une femme.
- Sa cible ? Mais qui est assez fort pour tuer un Traqueur ?
- Je ne sais pas. Et non, ce n’était pas sa cible normalement. Mais on a retrouvé son corps cette nuit, avec une lettre. Dedans, on y parle de vengeance, et de colère. Elle est signée « Maëlys ».
- Qui est-ce ?
- Nous ne savons pas, justement. Le papier de la lettre a un tampon qui provient d’Ecosse. Le corps a été mutilé, et l’homme poignardé dans le dos plusieurs fois jusqu’à-ce que mort s’en suive, abandonné sous un pont. Néanmoins, elle ne l’a pas abandonné n’importe où puisque c’est à la sortie de la Base, au croisement de notre rue là-haut, qu’elle l’a laissé. Elle voulait nous le faire parvenir. »
Jules hocha la tête, tâchant d’enregistrer les nouvelles.
« - Les autres sont-ils au courant ?
- Non, répondit le Chef. Tu es le premier à le savoir.
- Pourquoi ? s’étonna-t-il.
- Comme tu vas reprendre son apprenti, j’imaginais que tu étais en quelque sorte prioritaire pour l’apprendre. Je ferais l’annonce générale au déjeuner.
- D’accord, acquiesça-t-il. Et la cible ? »
Le Chef eut un sourire en coin.
« - Ta cible se nomme Maëlys. C’est en Ecosse que tu devras la traquer. »
Jules eut un violent frisson.
« - Parce qu’elle a tué un de nos agents, elle devient une cible ?
- Non, Jules, répondit le Chef avec patience, lui fournissant, pour une fois, une réponse à ses questions. C’est parce qu’elle connait notre existence. Et que par conséquent, elle est également très dangereuse puisqu’elle connaît la localisation de la Base, et a été capable d’éliminer un Traqueur.
- Qu’est-ce qui vous fait croire qu’elle ne me tuera pas aussi ?
- Allons, Jules. Tu sais bien que tu es un de mes meilleurs jeunes Traqueurs, parce que tu as l’allure de l’homme à qui on peut faire confiance. Tu es souriant, beau garçon, et ta présence ne parait pas louche quand tu te promènes quelque part. D’autres sont meilleurs que toi au combat rapproché, mais avoues que si je demandais à ce vieux Charly d’aller se balader en Ecosse, avec son look de cowboy à la retraite, il attirerait toute l’attention, non ? »
Le garçon ne put s’empêcher de sourire à l’image qui se présentait à lui.
« - Qu’est-ce que vous attendez de moi ?
- Que tu apprennes à la connaître. Infiltrer l’ennemi de l’intérieur. Si tu lui fonces dessus avec un flingue, c’est fichu. Non, il faut ruser cette fois, et je sais que tu es doué pour ça. Et une fois que tu le pourras, tu la tueras. A toi de décider du jour et de l’heure ; je te fais confiance.
- Mais c’est… déloyal, cracha Jules, les yeux baissés.
- Je sais que tu as toujours voulu faire ça dans les règles, mon grand. Mais là, nous n’avons pas d’autres choix. »
Jules hocha la tête, et se leva. Il devait faire le point, réfléchir à une tactique. Avant d’avoir atteint la porte, il se retourna.
« - Et pourquoi dois-je emmener l’apprenti avec moi ? Il me ralentira.
- Non, au contraire. Cela pourrait faire partit de ton plan. Tu pourrais le faire passer pour un fils, un frère ou ce que tu veux. Et puis, il tient réellement à retrouver l’assassin de son mentor. Je sais que tu seras doux avec lui. Je lui ai dit de te rejoindre pour le déjeuner. Tu peux disposer. »
Jules ne répondit rien, tourna les talons, et sortit du bureau.
De l’autre côté de la porte, il lâcha un profond soupir. C’était une lourde tâche qui lui était confiée. Il ne comprenait pas pourquoi c’était à lui que le Chef demandait ça. Il y avait beaucoup d’autres Traqueurs disponibles, compétents et moins soucieux de bien faire. Un peu plus âgés, plus obéissants. Moins lunatiques. Il soupira de nouveau.
« - Alors Jules ?! lui demanda d’une voix enjouée Charly quand il fut de retour à la Salle Circulaire.
- Une cible, et un apprenti, révéla ce dernier.
- Oh, c’est super ! Je suis content pour toi ! s’exclama l’autre, réellement enjoué. »
Jules lui répondit par un sourire un peu forcé, puis finit par quitter la salle, se réfugiant dans sa chambre.
Nate dormait toujours – sans doute Noah avait-il abandonné l’idée de le réveiller – et Jules s’assit sur son lit.
Maintenant, il devait se mettre à l’élaboration de son plan.
Comment s’y prendre pour tuer une femme plus redoutable qu’un Traqueur ? Pour entrer dans sa vie comme ça sans qu’elle ne se doute de quoi que ce soit ? Mais avant tout, il fallait la trouver.
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeMar 23 Aoû - 0:23

♣ CHAPITRE TROIS

Savannah s’attarda à la fenêtre. Devant elle s’étendait la campagne rasante et suffocante du sud de la France. Oui, il y faisait trop chaud, oui il n’y avait pas un souffle d’air, mais pourtant, elle adorait cet endroit. Un peu en hauteur, Vence était une ville moderne mais pourtant encore typique. Il y avait le vieux village, véritable labyrinthe pour qui ne le connaissait pas, sa grande place appelée « le Grand Jardin », son église, ses commerçants, son lycée,… C’était une ville complète, plus grande que beaucoup n’osaient penser. A vingt-cinq minutes de la célèbre ville de Nice, on y était tranquille sans que cela soit totalement mort.
Oui, Savannah aimait bien cet endroit. Elle y avait passé toute son enfance. Elle avait joué dans le petit jardin d’enfant près du cinéma, avait fait chaque matin le trajet en bus pour aller jusqu’au collège de La Sine qui était le plus proche, avait compté parmi les élèves du lycée Henri Matisse,… Tous ses souvenirs se trouvaient ici. Entre les pins et la lavande. Sous l’air lourd et étouffant qui caractérisait si bien l’été du climat méditerranéen. Elle soupira.
« - Tout va bien, chérie ? »
Elle se retourna, posant ses yeux ambrés sur sa mère.
C’était une femme qui avait déjà la soixantaine. Pourtant, son regard était toujours aussi vif et elle faisait preuve d’une énergie troublante. Elle hocha la tête, souriant.
« - Oui, oui, t’inquiètes pas. Je suis juste un peu nostalgique.
- D’ici ?
- Oui.
- Tu sais, ce n’est pas à Vence que tu aurais fait ton avenir. Vence, c’est bien pour y grandir et pour y mourir. Entre temps, tu as le temps de faire ta vie ailleurs. » lui répondit-elle, en s’approchant.
Elle lui remit une mèche folle derrière son oreille et quand elle leva les yeux vers elle, Savannah eut l’impression d’être revenue la petite fille qu’elle était. Elle hocha la tête. Elle avait pris la bonne décision.
Voilà deux ans qu’elle était partie.

Son BAC en poche, elle tournait en rond. Indécise, elle n’avait jamais eu d’idée sur ce qu’elle voulait faire. Les études littéraires la tentaient bien, mais elle n’avait pas envie d’apprendre. En réalité, elle était déjà très douée dans le dessin et la peinture. Un crayon et un pinceau en main, elle était capable de créer un nouveau monde. Mais où aller avec ça ?
Et c’est pendant les vacances d’été qui avaient suivis l’obtention de son BAC Littéraire qu’elle avait rencontré Liam.
Etudiant, en vacances en France pour un mois, ils s’étaient rencontrés sur une plage de Cannes. Cheveux blonds comme les blés, l’allure du surfeur par excellence, des yeux verts… Pourtant, Liam ne venait pas des îles. Il vivait en Ecosse. Ils se rencontrèrent sur la plage, un jour où, puisque le hasard l’avait voulu, Savannah était allée se baigner aussi.
Savannah ne croyait pas au hasard. Elle croyait au destin. Elle savait que parfois, des choses étaient prévues. Que parfois, votre route suivait un chemin déjà tracé. Et que parfois, le destin mettait sur votre route des imprévus. Liam en faisait partie, ce jour-là.
Il était venu l’accoster, prétextant qu’il la connaissait. Il avait finalement dit « Ah non mince, je me suis trompée, je vous ai prise pour quelqu’un d’autre… Ça vous ennuie si je vous tiens compagnie ? ». Elle avait accepté.
Vous connaissez le coup de foudre ? Ceux qui ne l’ont jamais vécu disent que ça n’existe pas.
Pourtant, c’est ce qui arriva à Savannah. Son sourire emballait son cœur, sa voix lui était familière et douce, et son regard la paralysait.
Ils passèrent l’après-midi ensemble, à parler de tout et de rien. Au moment pour elle de rentrer, âgée alors de dix-huit ans, il lui proposa de dîner ensemble le lendemain soir.
Comme elle était sous le charme, elle accepta.
Le lendemain soir, il l’invita donc dans un grand restaurant sur le port de Cannes. Il la raccompagna chez elle, à Vence, en voiture. Au moment de sortir, il lui prit la main. Surprise, elle tourna la tête vers lui. Il l’embrassa pour la première fois ce soir-là.
Ils passèrent tout le reste de l’été ensemble. Il était beau, gentil, et riche. L’homme parfait. Il avait le sens des responsabilités, travaillait en tant qu'apprenti dans une grande banque écossaise et parlait même donc le français couramment. Il avait son permis, avait une voiture, et tout ce qu’il fallait.
Quand vint la fin de l’été, il lui proposa de venir vivre avec lui. Elle pourrait peindre là-bas, il avait assez d’argent pour qu’elle puisse ne faire que ça. Elle hésitait. « Je t’aime », lui avait-il alors dit. Elle avait souri et l’avait longuement embrassé. « C’est d’accord. Et je t’aime aussi. » Et voilà.
Cela pouvait paraître précipité et rapide, mais ils avaient vécus plus qu’une amourette de vacances pendant cet été-là. Ils s’aimaient. Et Savannah était alors partie pour l’Ecosse. Pour une nouvelle vie.

Et elle s’y plaisait, et au bout de cinq mois, parlait couramment l'anglais qu'elle maîtrisait déjà bien. Elle avait adoré découvrir cette ambiance écossaise, avec leurs jupes striées et leurs cornemuses. Elle avait adoré visiter ces paysages si verdoyants, de si grands espaces avec des lacs, des forêts grandes comme la ville de Nice et plus encore. Cette liberté et cet air frais qu’elle n’avait jamais connu dans la moiteur de la ville. Le seul bémol, c’était sans doute ce temps pluvieux et gris. Il faisait bon, même si les hivers étaient plutôt froids, mais le soleil ne se montrait jamais plus de cinq jours d’affilés. C’est pour ça qu’elle adorait retrouver la chaleur de la Côte d’Azur. Mais elle ne regrettait pas d’être partie. Là-bas, elle se sentait libre. Ici, elle s’était toujours sentie soumise à la même tension. Comme si même le vent lui demandait constamment « Alors, tu vas faire quoi de ta vie ? »
Là-bas, elle avait vingt ans, et vendait ses peintures de paysages et d’animaux, parfois de portraits, dans une petite boutique qu’elle avait nommé « Le Pays des Merveilles ». Sans se soucier de trouver un boulot définitif. Sans se soucier des problèmes d’argent. Liam avait largement ce qu’il fallait. Ils vivaient dans une grande villa, disposaient d’un immense terrain, et la vie était belle. Tranquille.
Peut-être était-ce même un peu trop parfait.

Savannah chassa cette pensée et se tourna alors vers sa mère, faisant tomber son air nostalgique pour un sourire rayonnant.
« - Ma belle, qu’y a-t-il ?
- Cela te dirait un petit voyage en Ecosse ?
- Mais… pourquoi ? Ton père…
- Il faut qu’il vienne aussi.
- Savannah, vas-tu me dire pourquoi ?
- Maman, annonça-t-elle avec une mine triomphante, Liam m’a demandée en mariage et vous êtes bien sûr invités. »


Sur le chemin de l’aéroport, Savannah observait une dernière fois avant de partir ce paysage niçois. Les bus et leurs nouvelles couleurs orangées étaient plus nombreux qu’il y a deux ans, remarqua-t-elle. Elle poussa un petit soupir mais elle savait que désormais, sa vie était là-bas.

A cette période de l’année, l’aéroport de Nice était envahi de touristes. La moitié des voyageurs ne parlaient pas un mot de français. La tête dans les nuages, Savannah attendait que lui soit indiquée sa porte d’embarquement, son billet à la main. Elle aurait préféré un vol direct, mais il n’y en avait pas au départ de Nice. Elle devait donc faire escale à Genève où l’attendrait un autre vol, trente minutes plus tard. Autant dire qu’il ne fallait pas que le premier ait du retard.
Heureusement pour elle, l’avion décolla à l’heure. Elle attacha ses cheveux bruns en regardant la mer et le ciel bleu disparaître tandis qu’elle s’enfonçait dans les nuages.
Elle atterrit en Suisse sous la grisaille et une fine pluie. Profitant de la demi-heure qu’elle avait de libre, elle alla dans un café de l’aéroport. Elle commençait à le connaître. Il était divisé en deux parties : un côté suisse et un côté français, puisqu’il avait été construit à cheval sur la frontière franco-suisse. Elle n’avait jamais compris l’intérêt de ce « partage » d’aéroport, et se souvenait des nombreuses premières fois où elle s’y était perdue.
Elle sourit, puis après avoir commandé un café, s’assit à une table et sortit son portable. Elle composa un numéro qu’elle connaissait de mémoire. Au bout de deux sonneries, on décrocha.
« - Allô ?
- Liam ?
- Ma puce ! Comment tu vas ? Tu es où là ? demanda-t-il avec chaleur.
- Ca va, ça va, je suis à Genève là, j’ai mon deuxième vol dans vingt-cinq minutes.
- Tes parents vont bien ?
- Ma mère oui, je n’ai pas vu mon père, il était en voyage d’affaires. Et toi, ça va ?
- Nickel oui ! Et la réaction de ta mère pour le mariage ?
- Je te dirais tout ça en live, d’accord ? Je vais te laisser, je paye encore plus cher que si j’étais en France. On se voit bientôt.
- D’accord ma puce, j’ai hâte que tu rentres. Au fait, ta folle de demoiselle d’honneur est arrivée, il faut que tu viennes la calmer.
- Dis-lui que je serais là bientôt. A tout à l’heure !
- A tout à l’heure mon ange. Je t’aime.
- Je t’aime aussi. »
Elle raccrocha, souriante et apaisée. En plus, sa « demoiselle d’honneur » oui, était déjà là ! Le mariage n’était prévu que pour le mois d’avril, mais Savannah savait déjà qui serait sa demoiselle d’honneur : son amie d’enfance, qu’elle connaissait depuis qu’elles avaient sept ans. Il y avait eu des hauts et des bas dans leur amitié mais treize ans plus tard, elles étaient toujours aussi liées. Savannah savait qu’elle avait de la chance d’avoir une amie comme Maëlys.

Elle se leva de sa chaise après avoir réglé sa note, curieuse de voir sur le tableau des départs s’il n’y avait aucun retard.
Parfois, le destin prend les choses en main. Il suffit d’une personne, ou d’un évènement, pour qu’il bouleverse votre existence et chamboule une vie entière. Parfois, il vous remet sur le chemin qui vous était destiné, de force ou de plein gré.
Marchant d’un pas décidé vers l’écran, ce jour-là, Savannah ne fut pas sa victime.
Non, elle ne croisa pas le destin.
Elle le percuta.
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeMar 23 Aoû - 17:10

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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeMer 24 Aoû - 13:38

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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeMer 31 Aoû - 18:38

♣ CHAPITRE QUATRE

« - Alors Jules, on se revoit quand tu reviens ?
- Ouais Nate. Je sais vraiment pas pour combien de temps j’en ai.
- Ah, ça va être dur tu crois ?
- Ouais, murmura Jules évasivement, respectant la confidentialité sur les cibles. Tu en sauras plus à midi.
- Ah, je ne te demande rien de plus alors. Bonne chance mec ! Et reviens vivant quand même hein. J’veux te revoir moi. »
Nate lui donna un coup amical sur l’épaule, tandis que Jules finissait de préparer un mince sac d’affaires, lui retournant un sourire gratifiant. Avant de partir, il devait se rendre au déjeuner pour entendre l’annonce du Chef concernant la mort de Jonathan, et rencontrer son apprenti.
« - On se voit au repas. », finis par lancer Nate, sortant de leur chambre.
Jules ouvrit son sac. Dedans, quelques habits de rechange, de l’argent, un couteau, un flingue, une carte d’Ecosse, le nom et prénom de la cible, et quelques bricoles. Il ne fallait pas trop se charger, cela ne servait à rien.
Il sortit de la chambre sans croiser personne. Son autre colocataire, Noah, était introuvable. Sans doute serait-il au déjeuner, Jules tenait à dire au revoir à ces deux amis qui lui étaient chers. Il ignorait sincèrement pour combien de temps il en avait. Comme il devait entrer dans la vie de sa cible, cela allait être plus compliqué que de seulement l’éliminer. Mais dès qu’il aurait la première occasion pour la tuer, il n’hésiterait pas une seconde. Sa mission n’avait même pas encore commencé qu’il avait déjà hâte qu’elle se termine. Cela ne lui était jamais arrivé, il avait toujours « aimé » partir en mission. Mais là, il sentait que cela allait être difficile. Que ça allait être différent.

« - Mes chers enfants, j’ai une importante nouvelle à vous annoncer. »
Tous les Traqueurs, assis à table, le nez dans leurs assiettes où se trouvait une purée de brocolis qui ne semblait enchanter personne, relevèrent les yeux. Ils se regardèrent alors avec surprise, car il était rare que le Chef prenne la parole pour faire une annonce. Sauf quand celle-ci était vraiment très importante.
Jules sourit en entendant l’appellation qu’il utilisait toujours envers les Traqueurs. Ils étaient ses « enfants », oui. Disons juste que la plupart n’avaient jamais eu d’autre père.
Jules croisa le regard de Nate, qui avait un regard interrogateur. Il hocha la tête dans sa direction pour lui dire que oui, l’annonce dont il lui avait parlé était celle-ci.
« - Je sais que certains de vous connaissiez Jonathan. Il était très apprécié au sein de l’Institution. »
Un murmure s’éleva dans la pièce. Les échos des voix chuchotées se répercutaient sur les murs, et cela donna vite un brouhaha désagréable.
Ce qui avait causé cette réaction, ce n’était nullement la mention du prénom du Traqueur mais plutôt l’emploi du passé, qui avait surpris tout le monde. Sauf Jules et Nate, qui fixait son ami à présent avec effroi, sans dire un mot.
« - Du calme, mes enfants, du calme. J’ai le terrible regret de vous annoncer que Jonathan a été tué. Par sa propre cible. Il… »
Les murmures s’étaient transformés en une seule et même voix d’où ressortait une panique palpable, noyant les paroles du Chef, qui attendit que chacun se calme. Les plus jeunes Traqueurs cédaient plus rapidement à la peur, car ils avaient moins d’expérience. Jules faisait partie des plus jeunes, mais avait été déclaré Traqueur à quinze ans, alors que la plupart le devenait à seize ou dix-sept ans. Mais Jules apprenait vite. Et il était doué. Il était donc imperturbable à ce moment-même – peut-être aussi car il savait à l’avance cette annonce. Ce qui ne l’empêchait pas de ressentir une appréhension tenace concernant cette cible plus dangereuse qu’un Traqueur.
Jules remarqua alors, à la table en face de la leur, un jeune garçon, qui le fixait. Ses yeux bleus très clairs étaient fermement plantés dans ceux du Traqueur, avec désinvolture et défi, ses courts cheveux blonds en bataille comme les siens. Jules fronça les sourcils, détournant son regard après quelques secondes, alors que le Chef recommençait à parler puisque la vague de panique s’était presque tue.
« - Ne vous en faîtes pas, cette cible sera vite mise hors-jeu. J’ai demandé à un Traqueur de la traquer ; je suis entièrement confiant dans son talent. »
Tout le monde se mit à se regarder les uns et les autres, se demandant qui avait été choisi pour une si importante mission. Seul Nate gardait son regard rivé sur Jules, des questions plein les prunelles. Il se pencha vers lui, lui faisant signe d’avancer, ce que Jules fit à contre cœur.
« - C’est toi, n’est-ce pas… ?
- Oui. », répondit-il d’une voix qui se voulait assurée.
Secouant la tête, son colocataire se recula, fuyant à présent son regard. Mais d’autres yeux étaient posés sur Jules, et de nouveau, le brun dut les affronter, comme un peu plus tôt. Le jeune garçon qui le fixait ainsi se leva alors, pour venir s’asseoir juste à côté de Jules.
« - J’espère que vous vous sentez prêt, murmura-t-il pour n’être entendu que par Jules.
- Tu es l’apprenti de Jonathan, n’est-ce pas ?
- J’étais, rectifia-t-il d’un ton dur.
- Oui, excuse-moi. Ne t’en fais pas, je ferais mon possible. Comment t’appelles-tu ?
- Vous d’abord.
- Déjà, tutoies-moi, parce qu’on va passer pas mal de temps ensemble. Et moi, c’est Jules.
- Samuel. », se présenta-t-il à son tour, regardant avec méfiance la main que Jules lui tendait, sans la toucher, comme si elle pourrait être contaminée.
Jules hocha la tête en ramenant la main vers lui sans un mot. Nate observait avec curiosité le gamin qui avait seulement cinq ans de moins que lui, se demandant certainement qui cela était. Samuel tourna alors la tête vers lui, le foudroyant du regard si bien que l’autre fut obligé de le détourner, surpris.
Quand Jules tourna la tête, il s’aperçut que le Chef n’était plus là. Il baissa les yeux vers son assiette, mais il n’avait plus faim.
« - Rejoins-moi à l’entrée de la Base dans un quart d’heures. », dit-il au jeune en quittant la table, sous le regard sidéré de Nate.

Dans le couloir sombre, Jules accéléra le pas. Il devait retourner à sa chambre. Il y avait oublié quelque chose qu’il voulait emporter avec lui, parce qu’il avait l’impression que ce voyage serait bien différent des autres. Comme s’il sentait avec une oppressante sensation prémonitoire qu’il ne reviendrait pas à la Base. Il entra dans la pièce, la balayant du regard avec la nostalgie qui vous prend lorsque vous savez que vous partez pour longtemps – voire pour toujours. Il se dirigea vers sa table de chevet, près de son lit où il s’assit, en ouvrant le petit tiroir. Dans celui-ci trainait un vieux journal, avec un pendentif. Il ouvrit le journal, passant la main sur les mots qu’il avait tracé au long des longues années ici. Il avait pris l’habitude, à chaque fois que quelque chose d’important se passait, d’écrire, même quelques mots, avec une date, pour s’en souvenir plus tard. Il fit courir les pages entre ses doigts jusqu’à arriver à la première page du livret.
« 27 août 1997 ~ mort de maman.
30 août 1997 ~ entrée à la Base, repère des Traqueurs.
22 octobre 1999 ~ rencontre avec mon mentor : Michael. Début de l’entraînement.
15 octobre 2007 ~ apprentissage terminé. Devenu un Traqueur.
… »
Et cela continuait. Les notations n’étaient pas régulières. Parfois, il y en avait plusieurs dans le même mois, voire la même semaine. Parfois, cela s’espaçait de plusieurs années. Son écriture avait changé. A ses premiers mots, il avait cinq ans et on sentait l’écriture enfantine que l’on vous apprend à l’école. Puis son écriture évoluait, s’affirmant.
Jules referma le cahier en soupirant et soudain, le rouvrit. Il remarqua qu’aujourd’hui, cela faisait exactement quatorze ans que sa mère s’était « suicidée ». Même aujourd’hui, Jules n’y croyait pas.
Mais on n’enquête pas sur une affaire clause depuis plus d’une dizaine d’années.
Il prit le vieux crayon à la gomme rongée au bout, et à la mine mal taillée, qui avait traversé les âges. D’une main maladroite, il écrivit alors :
« 27 août 2011 ~ départ pour la mission ‘Maëlys’. »
Il attrapa ensuite le pendentif. Au bout d’une fine chaîne en argent se balançait la moitié du « yin et yang », seulement le « yang », soit le côté blanc du symbole. Sa mère le lui avait donné quelques jours avant sa mort seulement, disant que c’était une « babiole que son père avait oubliée ici avant de disparaître ».
Il se la passa autour du cou, décidant de prendre avec lui la seule attache paternelle qu’il possédait encore. Il se leva, mais s’aperçut qu’une feuille avait glissé au sol. Il la prit, sans la déplier, devinant sans les voir les lettres que sa mère avait écrites. Enfin, qu’elle était « censée » avoir écrit, même s’il restait persuadé que ce n’était pas son écriture.
Il la glissa à la dernière page du cahier, le rangeant dans le petit sac en toile beige qu’il portait. Il balaya du regard une dernière fois la pièce et sortit dans le couloir.
A peine avait-il fait quelques pas que deux mains le saisirent au col de sa chemise et le plaquèrent violemment contre le mur.
« - Tu peux pas partir ! » cria Nate, les traits tiraillés entre de la panique et une certaine peine colérique.
D’autres mains se posèrent sur les bras du jeune Traqueur qui tenait fermement Jules, et ce dernier reconnut son troisième colocataire ; Noah.
« - Calme-toi, Nate.
- Non, j’me calmerais pas ! » cria ce dernier, relâchant néanmoins son ami.
Jules remis sa chemise en place, en regardant Nate d’un air bizarre.
« - Qu’est-ce qu’il te prend ?
- Tu peux pas partir !
- Pourquoi tu dis ça ? demandèrent d’une même voix Jules et Noah, qui semblaient un peu perdus avec le comportement impulsif de Nate.
- Parce que tu ne reviendras pas ! cria-t-il.
- Moins fort, le réprimanda Noah. Jules, c’est toi, le Traqueur choisi pour traquer la cible qui a tué Jonathan ?
- Oui.
- Je vois… Nate, tu vas te calmer oui ? Arrête de taper dans ce mur, tu vas te casser le poignet ! »
Nate grimaça en serrant les poings. Jules s’approcha de lui.
« - Hé mon gars, qu’est-ce qui te prends ?
- J’ai l’impression que tu ne vas jamais revenir. »
Au moins ils étaient deux.
« - Mais non y a aucune raison que je ne revienne pas ! affirma pourtant Jules, ignorant l’impression qu’il avait lui aussi.
- Mais… et si tu te faisais tuer ? Comme Jonathan ?
- Tu le connaissais toi, ce Jonathan ? demanda Jules à Nate, qui secoua la tête.
- Moi, si. », objecta néanmoins Noah.
Tous deux se tournèrent vers lui.
« - J’ai pratiquement le même âge que lui, donc on a grandi ensemble en quelques sortes. On est devenu Traqueurs en même temps, on a toujours été de bons amis même s’il y avait une sorte de rivalité. »
Devant les regards interloqués des deux autres, il expliqua alors.
« - Oui parce qu’on voulait toujours être meilleur l’un que l’autre, et tout. Mais c’était un excellent Traqueur, Jules. Ce n’est pas ‘normal’ qu’il ne soit pas revenu et se soit laissé tuer par une cible.
- De toute façon… c’est ma mission, je dois y aller, c’est comme ça, point. »
Et le débat fut clos. Dans le couloir, quelqu’un venait justement. Jules reconnut alors Samuel, qui vint directement vers lui sans même adresser un seul regard à Nate et Noah.
« - Tiens, le Chef m’a demandé de te donner ça. »
Il lui tendit plusieurs papiers, mais les plus importants étaient sans doute leurs nouveaux passeports pour l’Ecosse. Jules Ludwig. Voilà comment il s’appellerait pour cette mission. Et il donna alors l’autre passeport à Samuel, en le fixant dans les yeux.
« - T’es prêt ?
- C’est plutôt vous qui devrez l’être. »
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeJeu 22 Déc - 17:39

    Il faudrait vraiment que tu continues Chinook.. Tu ne te rends pas compte à quel point c'est waaw! Il y a tout, tout ce qu'il faut. C'est très bien rédigé, il y a du suspens.. Je suis fan ♥
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeJeu 22 Déc - 17:42

Haaaan I love you ! Merci merci merci Jules. 3079029344 J'avais continué, un tout petit, le début du chapitre prochain, mais depuis la rentrée, plus une seconde de temps libre donc je n'ai pas du tout eu le temps mais promis ... en janvier j'essaie de continuer parce que j'en meurs d'envie aussi ! Et merci d'avoir lu Jules. 303479109
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeJeu 19 Jan - 13:27

J'ai eu très envie de le relire et je ne me lasse pas :stp:
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeJeu 19 Jan - 13:29

Merci, vraiment. Jules. 9851 Dès que je peux, je continue. Jules. 560659
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeJeu 19 Jan - 13:30

Je crois que je l'ai encore plus apprécié que la première fois I love you
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeJeu 19 Jan - 13:42

Oh. Merci, vraiment ! Si jamais je le publie un jour (c'est beau de rêver) je vous mentionnerais. Jules. 4008851584
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitimeJeu 19 Jan - 14:39

    Sincèrement, tu pourrais le publier si les chapitres suivants sont aussi passionnants que ces quatres premiers Jules. 560659
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MessageSujet: Re: Jules.   Jules. I_icon_minitime

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