Il laissa passer quelques secondes, se détachant d'elle et plantant son regard dans le sien avec espoir.
" Alors... ? "

Mais il attrape son menton avec douceur pour la forcer à affronter son regard.
" Alors... est-ce que tu me.. 'ré-accepte' ... ? "

Il posa sa main sur sa joue et approcha son visage du sien.
" Je te promets d'essayer de ne plus jamais te faire de mal. Plus jamais, jamais, jamais.. "

Il l'embrassa tendrement, toujours empli de douceur.
" Hmm.. non, c'était les deux seules choses ! Toi tu avais quelque chose à me dire, non ? "

Il baissa les yeux vers son ventre. C'est là qu'il se souvint. Oui, oui, il avait un peu oublié ça. Il ouvrit de grands yeux et eut un mouvement de recul.
" Tu.. tu es... ? "

Tout s'écroula autour de Maxime. Il ne savait pas trop s'il devait être heureux ou non. Paniqué ou non. Il n'en savait rien. Et donc forcément, cela donnait ce type de réaction : une absence totale de réaction plutôt, hébété, il la fixait, les yeux ronds, la bouche ouverte sans être capable de sortir un seul mot.

" Tu vas devenir père, Maxime.. " les mots résonnaient dans sa tête mais ils n'avaient aucun sens. Père ? Un père comment ? Comme le sien ? Il ferma les yeux, pris d'une violente migraine.
Il entend les cris et sort de la maison en courant. Tandis qu'il s'enfuit dans les bois, il entend sa mère crier sous les coups de son père. Il entend plusieurs fois celui-ci crier son nom dans la nuit, et il sait que s'il le trouve alors qu'il s'est enfuit, il le tuera. Il serra contre lui une peluche et s'assit le dos contre un arbre. Il pleurait en silence. Il n'avait que quatre ans, et déjà il avait appris à pleurer sans bruit.
Il les rouvrit, haletant presque. Il sentait à peine le contact des mains d'Ambre sur les siennes et posa son regard paniqué sur le sien.
" Et si... et si je suis un mauvais père, et si.. et si... "

Maxime semblait en réel état de choc. Il la regardait mais ses yeux avaient cette allure vide et étrange de quand on voit d'autres choses. Des choses d'avant.
" Je ne veux pas qu'il soit malheureux, je ne veux pas qu'il vive mal, je ne veux pas le voir grandir sur cette île maudite, je... il lui faut un père bon, gentil, pas comme moi, je... et je ne veux pas te faire du mal à toi... Oh.. "

Alors, impulsivement, suivant son instinct, il prit son visage entre ses bras et l'embrassa. Un baiser qui respirait sa joie, ses craintes, ses défauts et ses qualités; qui faisait tout ce qu'il était vraiment.
" Je t'aime. "
Et ça suffisait.